=>
Relire La lettre à Voltaire: il est possible d'envisager
la critique de la Providence de deux manières, soit une activité
qui dirige chaque fait particulier, soit une activité qui dirige
l'univers dans son ensemble: une Providence attentive à chaque détail
ou à l'ordre général du tout. Rousseau est pour la deuxième
hypothèse: il reprend la thèse de la Providence en la
transformant. On ne peut plus affirmer que la perfection du tout
irradie jusque dans ses parties.
=>
Ce qui est en cause c'est le rapport entre l'ordre et ses
expressions empiriques: comment se fait-il qu'un ordre si parfait
ne se réalise pas dans le monde humain? (Écart entre les lois
positives et la loi naturelle au point que la différence devient
opposition).
-Détermination
... lois pédagogiques
Détermination
de la portée pédagogiques des lois positives:
Il s'agit de
former un homme moral autonome: être libre en vivant sous la loi.
Quelle est la forme de causalité des lois positives sur la vie
morale? Rousseau considère que les lois n'ont qu'une causalité
partielle: il dissocie dans la loi sa nature corrompue et sa
fonction qui n'est pas automatiquement corruptrice: il n'y a pas
de relation transitive entre la causalité de la loi et l'éducation
morale dans un pays.
=>
Il s'agit de former
un être qui soit un citoyen et un homme, un être vivant selon la
règle universelle dans la conscience, en sorte qu'il y a deux
limites:
-L'arbitraire de toutes les institutions humaines et
-La vie du sujet.
La question pédagogique n'a de sens que dans l'écart de ces deux
mondes.
Rousseau opère
une distinction entre deux éléments externes:
1)
Un individu vit toujours dans un pays, ce qui implique un minimum
d'insertion politique.
2)
Un individu n'est parfaitement homme que s'il se conduit selon des
règles universalisables.
Pour le
sage qui vivrait selon la loi de la conscience, le problème
politique est évincé: il vivra selon sa conscience qui
tient de loi positive au sage. La structure politique
est gommée par la référence morale et la forme du
gouvernement devient indifférente.
|
Pour
l'homme du commun: comment est-il possible d'éduquer
l'homme à la vertu sans un gouvernement où la loi
n'est que l'expression de volontés particulières?
|
Le sage est un
paradigme. Bien comprendre que Rousseau exclut toute réponse de
type cynique
et réactualise la thèse stoïque.
Il ne demande nullement que l'individu quitte sa société ou
refuse toute vie sociale. Il suppose quelque lien entre la vie
sociale et la conscience morale
cynique:
affirmation d ela spontanéité et de l'individualité
stoïque: le sage atteint la paix de l'âme en voulant l'ordre du
cosmos et de la raison.
Par J. Llapasset |