Question:
à quelle condition et de quelle manière la loi est-elle
identique à la moralité?
Problème:
question de la question: comment se fait-il que la suspicion sur
le droit positif ne conduise pas à sa totale dévalorisation?
Comment dépasser le relativisme politique?
Les lois
positives sont subjectives dans leur être, dans leur apparition:
autant dire que ce sont à peine des lois. Mais pour mettre en
doute la valeur des institutions, il faut les référer à un
principe de validité. Le mentor dispose d'un critère: la
critique des institutions ne peut être effectuée qu'en vertu
d'un droit premier originaire. l'observation commune présente la
diversité des lois et pourtant les lois éternelles de la nature
existent: il s'agit donc de trouver un principe qui puisse servir
de critère pour l'historique, la pratique.
Mouvement
Mouvement
de l'interrogation.
Rousseau essaie
de définir pour expliquer en quoi les lois sont déséquilibrées:
elles ne présentent pas la réalisation de la liberté...
Et pourtant, les constitutions, en elles-mêmes, ne sont pas des
principes de servitude: si les hommes se trouvent asservis c'est
par une autre cause.
Intérêt
du passage.
Dans ce passage,
on peut lire le déplacement: de l'action politique à
l'interrogation morale. La question est formulée au niveau
politique mais la réponse est donnée au niveau moral. Si
l'essence du monde civil fait apparaître un autre rapport
servile, l'ordre présent dans la communauté est l'ordre de la
nature.
Stratégie.
Le fait de passer
du monde politique au monde moral transforme la problématique: découvrir
un principe de portée universelle: en concevant ce principe la théorie
de Rousseau est remarquable. Rousseau apporte une solution moderne
qui est formellement la réponse d'un ancien: la
notion d'ordre. Il retrouve l'ordre à un
autre niveau, en chaque individu, et d'une autre manière que
les anciens, par la méditation (acte réflexif de méditation:
chercher à saisir le pur, le simple. Or un tel ordre est
strictement naturel: par sa nature l'homme est bien constitué).
C'est donc une thèse cosmique profondément transformée (le
cosmos devient subjectif, intime (microcosme): chaque individu est
singulier, c'est un absolu, un centre d'action, auteur et
responsable de ses valeurs et pourtant la vie de cette subjectivité
ne se déroule pas dans la déréliction. C'est que l'individu est
aussi ordre.
Piste de
lectures: La statue de Glaucus au début du deuxième discours.
Par J. Llapasset |