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PHILO DANS LE
GRENIER
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I-
MANUSCRITS découverts dans les Archives Chasles
"Socrate
pouvait vivre sous les Tyrans car il était bien sur de
conserver partout sa liberté, Caton abhorrait la
Tyrannie car il ne lui suffisait pas d'être libre il
voulait que tous les citoyens le fussent".
"Il n'y a point au monde de plus belle mort que
celle de Socrate, mais il n'y a point de si belle vie
que celle de Caton".
"Socrate les eut rendus sages Caton les eut rendus
heureux... et le meilleur souhait que tout peuple aurait
à faire pour devenir sage et heureux serait d'être
instruit par Socrate et gouverné par Caton"
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II- DISCOURS
SUR L'ÉCONOMIE POLITIQUE
"Osons
opposer Socrate même à Caton : l'un était plus
philosophe, et l'autre plus citoyen. Athènes était déjà
perdue, et Socrate n'avait plus de patrie que le monde
entier. Caton porta toujours la sienne au fond de son cœur
; il ne vivait que pour elle et ne put lui survivre. La
vertu de Socrate est celle du plus sage des hommes mais
entre César et Pompée, Caton semble un dieu parmi des
mortels. L'un instruit quelques particuliers, combat les
sophistes, et meurt pour la vérité l'autre défend l'état,
la liberté, les lois contre les conquérants du monde,
et quitte enfin la terre quand il n'y voit plus de
patrie à servir. Un digne élève de Socrate serait le
plus vertueux de ses contemporains ; un digne émule de
Caton en serait le plus grand. La vertu du premier
ferait son bonheur, le second chercherait son bonheur
dans celui de tous. Nous serions instruits par l'un et
conduits par l'autre, et cela seul déciderait de la préférence
car on n'a jamais fait un peuple de sages, mais il n'est
pas impossible de rendre un peuple heureux".
(Rousseau, Discours sur l’Économie politique).
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III. DISCOURS
SUR LA VERTU DU HÉROS
"En
effet, la force est le vrai fondement de l'Héroïsme;
elle est la source ou le supplément des vertus qui le
composent, et c'est elle qui le rend propre aux grandes
choses. Rassemblez à plaisir les qualités qui peuvent
concourir à former le grand homme, Si vous n'y joignez
la force pour les animer, elles tombent toutes en
langueur et l'héroïsme s'évanouit. Au contraire, la
seule force de l'âme donne nécessairement un grand
nombre de vertus Héroïques à celui qui en est doué,
et supplée à toutes les autres..."
...Pour
être grand il ne faut que se rendre maître de soi.
C'est au dedans de nous-mêmes que sont nos plus
redoutables ennemis; et quiconque aura su les combattre
et les vaincre, aura plus fait pour la gloire, au
jugement des Sages, que s'il eut conquis l'Univers.
Voilà
ce que produit la force de l'âme; c'est ainsi qu'elle
peut éclairer l'esprit, étendre le génie et donner de
l'énergie et de la vigueur à toutes les autres vertus;
elle peut même suppléer à celles qui nous manquent;
car celui qui ne serait ni courageux, ni juste, ni sage,
ni modéré par inclination, le sera pourtant par
raison, si-tôt qu'ayant surmonté ses passions et
vaincu ses préjugés, il sentira combien il lui est
avantageux de l'être; si-tôt qu'il sera convaincu
qu'il ne peut faire son bonheur qu'en travaillant à
celui des autres. La force est donc la vertu qui caractérise
l'Héroïsme, et elle l'est encore par un autre argument
sans réplique que je tire des réflexions d'un grand
homme: les autres vertus, dit Bacon nous délivre de la
domination des vices; la seule force nous garantit de
celle de la fortune."
Rousseau, Discours sur la vertu du héros.
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Par J. Llapasset |
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