° Rubrique lettresJean Jaures

Jean Jaurès par J. Llapasset

Jean Jaurès. Distinguons socialistes et anarchistes

 A MontpellierJean Jaures

Raconte-moi Jean Jaures

Jean Jaures
une pensée et un coeur

Jean Jaures
et l’affaire de Panama.

Jean Jaures
République et socialisme

Jean Jaures 
distinguons Socialisme et anarchie!

Jean Jaures
et les enseignants

Jaures et la paix  (page 1)
 
Jaures et la paix  (page2

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Jean Jaurès sait que l’erreur naît de la confusion de deux objets et qu’un effort de distinction et une enquête dissipent l’erreur avec l’injustice qui en procède: le parti socialiste est victime de l’injustice d’un gouvernement qui cède à la tentation de la confondre avec l’anarchie d’un Ravachol, d’un Emile Henry ou d’un Vaillant.

L’anarchie, reflet d’un désordre au cœur du pouvoir, se manifeste en effet par de nombreux attentats dans les dix dernières années du XIXème siècle. Or le principe de l’anarchie étant de refuser l’ordre d’un parti, ce sont des individus qui jettent les bombes, et, si on peut interdire un parti politique, on ne peut interdire des individus perdus dans l’anonymat protecteur des foules.

L’opinion, manipulée par les préfets au service de la violence plutôt que de l’Etat de Droit, l’opinion qui ne pense pas mais affirme selon le désir du moment, identifie les anarchistes avec les socialistes donnant ainsi au gouvernement la bonne idée d’écraser l’anarchie et les socialistes, ses deux adversaires les plus gênants.

Jaurès montre que l’erreur est en réalité un mensonge très conscient: il retourne l’opinion pour que l’arroseur soit arrosé: la censure ou la suppression de journaux socialistes, les perquisitions et même les arrestations vont alors apparaître comme abus de pouvoir, violence, mépris de l’Etat de Droit.

Mars - Avril 1894

J'ai à peine besoin de constater que c'est nous maintenant qui faisons les frais de ces sortes d'accusations, et que cet échange de polémiques a cessé entre l'opportunisme et la droite depuis que la droite s'est ralliée, depuis qu'elle est devenue une pièce nécessaire, au moins un ornement de la majorité gouvernementale. (Applaudissements et rires à l'extrême gauche.)

M.de la Rochefoucault, Duc de Doudeauville. Toute la Droite n’est pas ralliée …

M. JAURÈS. Je n'ai donc point l'intention de demander au gouvernement de reprendre ce système de polémique, et je ne veux pas non plus y revenir, pour mon compte. Je lui demande simplement ceci "Pourquoi vous êtes-vous montré, depuis quelques mois, dans vos recherches, dans vos perquisitions, si méfiant, si ombrageux envers des militants ouvriers?
Pourquoi, sur les indices les plus vagues, sur les prétextes les plus futiles, sur de simples délations de quartiers, sur des dénonciations anonymes, avez-vous multiplié chez les pauvres gens les perquisitions et les arrestations? (Rumeur à gauche et au centre. Applaudissements à l'extrême gauche) Et au contraire, pourquoi avez-vous systématiquement ignoré des indices sérieux qui pouvaient compromettre, au moins devant la conscience publique, certaines personnalités de la haute banque et du capital ? Pourquoi aussi avez-vous systématiquement négligé de saisir ici, sur le vif, et de signaler au pays les procédés, l'action, les ambitions de l'Eglise au travers de nos agitations sociales?"
Messieurs, c'est un très curieux et un très saisissant paradoxe en effet, mais très logique et très certain, que la conspiration multiple, variée de l'ordre capitaliste avec l'anarchie qui veut le détruire violemment.

   Et tout d'abord, entre cette société qu'on appelle régulière et polie, d'une part, et d'autre part, tous ces déshérités qui vivent sans pain, sans foyer, sans lendemain, au hasard des embauchages et des renvois, l'ordre capitaliste a creusé un tel abîme que pour surprendre les pensées criminelles qui peuvent germer dans les cerveaux des misérables, il est obligé d'avoir recours précisément à leurs compagnons de misère. C'est ainsi que vous êtes obligés de recruter dans le crime de quoi surveiller le crime, dans la misère de quoi surveiller la misère et dans l'anarchie de quoi surveiller l'anarchie. (Interruptions au centre. Très bien ! très bien ! à l'extrême gauche.)   …………………………………
   Le F…, publiait un supplément illustré qui résumait les provocations les plus brutales et les images les plus violentes contenues dans toute la collection du Père Peinard. (journal anarchiste)

   Et je voulais faire simplement cette constatation que c'est le régime capitaliste lui-même qui, pour accroître les dividendes et les bénéfices de ses grands journaux, servait aux compagnons présents et futurs la quintessence des journaux anarchistes supprimés par vous. (Applaudissements sur divers bancs. Mouvements divers.)

M. RENE VIVIANI - C'est le journal de l'Elysée !
M. ALBERT PETROT - Et du pape !

M. JAURÈS - De même, messieurs, vous déclarez que la justice doit être inexorable, qu'elle doit frapper sans pitié; et les organes de la société conservatrice sont les premiers, en publiant à l'avance les actes d'accusation contre les anarchistes traduits en Cour d'assises, à faire tout ce qu'ils peuvent, dans un intérêt de dividende, pour énerver l'action de la justice. (Très bien ! très bien !)
Ils publient à l'avance les noms des jurés, en sorte que nous. avons vu et c'est une contradiction où il y a quelque chose de sauvage - les mêmes journaux qui réclamaient la tête d'Emile Henry, indiquer d'avance a' sa mère les hommes auprès de qui elle devait aller la disputer. (Mouvements divers.)
   J'ai le droit de constater qu'un régime dont la maxime fondamentale est "Chacun pour soi, tout pour l'argent!" produit d'aussi contradictoires effets.  (Applaudissements à l’extrême gauche. Bruits).……………………………
………………………………………………………………………………………………………

   Pendant que vous permettez à l'Église non seulement sans l'inquiéter -vous savez que nous ne le demandons pas- mais même sans avertir le pays, de continuer son œuvre de propagande ouvrière et paysanne, vous dénoncez tous les jours, vous calomniez tous les jours, vous essayez de perdre dans l'opinion publique et devant les consciences ce parti socialiste qui est une des parties vivantes de la République elle-même, qui a toujours été républicain, qui a toujours défendu la République aux heures de péril. (Applaudissements sur divers bancs à gauche. Interruptions au centre)

   Vous avez montré un esprit tout à fait contradictoire selon qu'il s'agissait de la démocratie elle-même, en ses fractions les plus ardentes, ou des ennemis sournois de la démocratie. Aussi bien dans vos enquêtes de police que dans votre attitude de politique générale, vous avez été tout indulgence, tout aveuglement volontaire et bienveillant pour ceux qui essayaient de profiter des attentats anarchistes au bénéfice de la réaction, et vous avez essayé de perdre un parti qui veut toutes les conséquences de la République, mais qui en veut avant tout le principe même. (Applaudissements répétés à 1’extrême gauche)   

Là encore Jean Jaurès, en demandant un effort de vérité et de justice, ne fait que demander le respect de l’État de Droit, l’égalité de tous devant la Loi qui fait la République laïque au delà des clivages religieux ou partisans.

Comment confondre le socialisme issu de la République et l'anarchisme qui veut la disparition de l'État, de l'ordre républicain!

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