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L'étude de texte - 

Un auteur, un texte  par J. Llapasset 

ROUSSEAU

L'origine de l'inégalité parmi les hommes (2ème Discours seconde partie) 

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Thèmes concernés: la société civile, la propriété, caractères de l'invention, différences naturelles et inégalités sociales, la nature et l'histoire.

Racines . Apports: Affirmer que Rousseau a été un fabuleux lecteur de Platon, Aristote, Épictète, Sénèque, Plutarque, Machiavel, et j'en passe, n'enlève rien à l'originalité de sa pensée qui a inspiré de nombreux auteurs jusqu'à Bergson. Son apport est immense.
Si Rousseau affirme avoir fermé tous les livres, il les a bien en mémoire, lorsqu'il écrit son oeuvre.
Le texte que nous allons étudier est extrait du Discours (une sorte de dissertation) dans lequel Rousseau répond à une question: quelle est l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes? Nous découvrirons que sa question implique une autre question: l'inégalité sociale, parmi les hommes est-elle autorisée par la loi naturelle?

Préparation à la lecture du texte: L'enjeu de la question posée par l'Académie de Dijon est énorme: l'inégalité sociale est-elle ou n'est-elle pas le reflet de l'inégalité naturelle? Répondre oui serait, en effet, non seulement justifier les plus criantes inégalités sociales mais encore fermer la poste de l'espérance à une possible amélioration dans l'histoire, le devenir par lequel les hommes deviennent ce qu'ils sont et ce qu'ils vivent.
Les inégalités sociales relèvent-elles de la nature ou de l'histoire, d'une invention préparée par une suite d'inventions antécédentes?

L'intérêt du début de la seconde partie du discours c'est de nous permettre de comprendre, de saisir quelle réponse il est possible de donner à la double question posée.
Que la propriété soit la conséquence d'une invention, de ce que l'homme a ajouté à la nature pour satisfaire un besoin, une difficulté naissante dans la société, cela reviendrait à inscrire l'inégalité sociale dans une histoire par laquelle la propriété, par ses conséquence, se révèle constitutive d'une forme d'inégalité sociale mais aussi d'une pluie de malheurs sur l'humanité.

  Nous serons donc amenés par Rousseau à bien distinguer les différences naturelles qui s'annulent, si l'un est plus fort, l'autre plus rusé, un autre plus courageux, et ne sont donc pas des inégalités sociales. Seule l'inégalité sociale s'oppose à l'égalité. Les différences naturelles ne s'opposent pas à l'égalité puisque les plus et les moins dans chaque individu finissent par s'annuler. Sur une île déserte, trouver un coffre rempli d'or et le garder pour soi, ne signifie plus rien. Trouver un outil serait plus utile. La richesse de l'or ne génère l'inégalité que dans un contexte social qui garantit la propriété. L'héritage ne peut se penser dans un tel contexte.
Avoir des cheveux blonds et des yeux bleus ne donne au naufragé aucune supériorité, c'est une différence naturelle, mais cette différence peut devenir une supériorité source d'inégalité dans le champ théorique d'une société qui proclamerait que les blonds aux yeux bleus sont d'une race supérieure: c'est le pouvoir politique et singulièrement le despotisme nazi qui magnifiait une race aryenne.

Vers la page suivante: Le texte, mouvement, explication à partir de la détermination des concepts

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