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L'étude de texte - 

Un auteur, un texte  par J. Llapasset 

MERLEAU-PONTY (1711-1776)

L'opération paradoxale de la parole (Phénoménologie de la perception)

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Thèmes concernés: Langage, langue, parole. Analogie, parole / peinture. Intention et expression. Parole et pensée.
Questions: nos paroles dépassent-elles notre pensée? Peut-on maîtriser la parole?

Racines. Apports: Merleau-Ponty n'oublie jamais Hegel et sa dialectique dans son effort pour penser ce qui semble contradictoire; Husserl avec son souci de revenir aux choses mêmes; il doit beaucoup à Heidegger qui rappelle à l'être, comme fondement et origine de tout ce qui existe. Enfin, et on ne l'oublie que trop souvent, Merleau-Ponty s'inspire largement de Gabriel Marcel. Il ne manquait pas d'écouter près d'une porte dérobée Lachièze-Rey en train de professer. Il admirait beaucoup ce maître.

Apports. Merleau-Ponty s'adosse à Heidegger pour qui l'homme est le berger de l'être; le langage la maison de l'être. Son oeuvre n'en est pas moins originale.

Quelques concepts:

Le sens a pour origine l'homme et les divers points de vue: c'est la signification d'une orientation.

La chair. A ne pas confondre avec le corps qui sépare: le concept désigne au contraire une forme de coïncidence avec les choses, une "texture", ce qui rend le corps et le monde indissociables, chacun renvoyant à l'autre dans une réversibilité où ce qui est touché est lui même ce qui touche comme dans le contact étroit des deux mains, exemple que Merleau-Ponty affectionne.

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"Une parole importante, un bon livre imposent leur sens. C’est donc d’une certaine manière qu’ils le portent en eux. Et quant au sujet qui parle, il faut bien que l’acte d’expression lui permette de dépasser lui aussi ce qu’il pensait auparavant et qu’il trouve dans ses propres paroles plus qu’il ne pensait y mettre, sans quoi on ne verrait pas la pensée, même solitaire,  chercher l’expression avec tant de persévérance. La parole est donc cette opération paradoxale où nous tentons de rejoindre, au moyen de mots dont le sens est donné, et de significations déjà disponibles, une intention qui, par principe, va au-delà et modifie, fixe elle-même en dernière analyse le sens des mots par lesquels elle se traduit. Le langage constitué ne joue un rôle dans l'opération d'expression que comme les couleurs dans la peinture: si nous n'avions pas des yeux ou en général des sens, il n'y aurait pas pour nous de peinture, et cependant le tableau "dit" plus de choses que le simple exercice de nos sens ne peut nous en apprendre. Le tableau par delà les données des sens, la parole par delà celles du langage constituée doivent donc avoir par eux-mêmes une vertu signifiante, sans référence à une signification qui existe pour soi, dans l'esprit  du spectateur ou de l'auditeur."
Merleau-Ponty, Phénoménologie de la perception, troisième partie, page 445. (Tel, Gallimard)
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 Mouvement du texte:
1- Annonce de la thèse.
2- Première conséquence: il y a plus de sens dans ce qui est dit par rapport à ce qui voulait être dit.
3- Deuxième conséquence: la parole est plus que la traduction d'une intention: nous ne maîtrisons pas la parole, en un sens l'expression est toujours ratée, non pas qu'elle manque mais parce qu'elle ajoute un surplus à la pensée première.
4- Analogie avec la peinture.

Vers la page suivante: Propédeutique à la lecture du texte.

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