La
morale, la religion, la métaphysique et tout le reste de l'idéologie,
ainsi que les formes de conscience qui leur correspondent, perdent
aussitôt toute apparence d'autonomie. Elles
n'ont pas d'histoire, elles n'ont pas de développement; ce sont au
contraire les hommes qui, en développant leur production matérielle et
leurs rapports matériels, transforment, avec cette réalité qui leur
est propre, et leur pensée et les produits de leur pensée. Ce
n'est pas la conscience qui détermine la vie, mais la vie qui détermine
la conscience. Dans la première façon de considérer les choses, on
part de la conscience comme étant l'individu vivant, dans la seconde façon,
qui correspond à la vie réelle, on part des individus réels et
vivants eux-mêmes et l'on considère la conscience uniquement comme leur
conscience.
MARX, l'idéologie allemande, Ier partie, Éditions sociales.
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Pour
la recherche du plan de votre devoir:
1-
Vous ne pouvez faire apparaître le
sens du texte que par la détermination précise des concepts
employés par l'auteur (cf. les pages précédentes).
2-
Les intérêts du texte:
- Marx reprend le thème bien connu: la conscience de soi n'est
pas une connaissance de soi.
L'homme érige en réalité absolue sa vision du monde: il hypostasie
les idées, autrement dit, les considère comme des réalités.
Lorsqu'il obéit aux idées, il s'aliène.
- La conscience n'est pas réductible à la matière pour Marx, c'est
plutôt le reflet de la vie réelle des hommes, un phénomène épidermique
pour ainsi dire, un effet de surface, une apparence que les prisonniers
de la caverne confondent avec la réalité. Pourtant ce qui est déterminant,
c'est la vie réelle des hommes car les hommes ont d'abord à vivre et
à produire pour survivre.
- Il ne faut pas chercher le sens de la vie dans le ciel des idées mais
le sens de la vie se trouve dans ce que les hommes accomplissent.
3-
Vous pouvez poser des questions à
l'auteur. Les
grands progrès de l'humanité viennent souvent de ruptures en
opposition avec les structures économiques d'une époque. Ce sont ces
ruptures qui ont déterminé la vie des hommes et l'amélioration, en économie,
en politique, en morale: dans ces conditions comment peut-on soutenir
que de telles ruptures ne seraient que le reflet du choc des forces de
production et des rapports de production? Or peut-on concevoir une
invention sans un individu qui invente. Si, selon la pensée de Marx,
les idées ne viennent pas quand elles veulent, alors d'où vient l'idée
novatrice?
Que
répondrait Marx?
Comment
nier que la démocratie,avec la liberté, l'égalité, la fraternité,doit
beaucoup à la religion?
Conclusion:
-
Bilan
La réalité vivante humaine, c'est
l'historicité grâce à laquelle l'homme loin de voir sa manière de
vivre déterminée par la nature, se produit en produisant ses moyens
d'existence. C'est son activité réelle qui le détermine et qui détermine
aussi la pensée de ce qu'il est.
-
Élargissement
Il est facile de mettre Marx de son côté,
il est plus difficile de justifier ce qu'il n'aurait pas justifié.
L'histoire du XX ème siècle nous a appris qu'il était possible de dévoyer
la pensée de grands auteurs, Nietzsche, Marx ...
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