Thèmes
concernés: le devoir, la volonté,
impératif hypothétique et impératif catégorique, la
personnalité comme autonomie du sujet moral, le Mal radical.
Racines
et apports: La réflexion de Kant
s'inspire du rationalisme mais ne le suit pas dans ses dernières
conséquences,
le dogmatisme métaphysique qui érige en réalité absolue les idées
de la Raison. C'est en effet Hume qui, par son
empirisme, l'arrache à la fascination du rationalisme absolu et
du dogmatisme qui en découle. Il est alors orienté vers une
critique de la raison qui consiste à limiter son champ
d'exercice. Rousseau est pour Kant une révélation:
si la politique tient radicalement à la morale, il est urgent de
réfléchir sur la conscience morale, cet instinct divin selon
Rousseau.
La réflexion de Kant se déploie selon trois grandes questions
que l'homme ne peut pas ne pas se poser dès lors qu'il se tourne
vers le Vrai, le Juste et le Beau.
1- Que puis-je connaître? La raison
théorique permet de répondre: je peux connaître des phénomènes.
2- Que dois-je faire? La raison se
fait pratique, s'oriente vers ce qui concerne l'action car elle
contient la règle de la moralité ou impératif catégorique (impératif
de la moralité), qui commande sans condition: la réponse que
permet d'obtenir la raison pratique est, je dois faire mon devoir
par devoir.
3- Que puis-je espérer? L'existence
de l'âme, de la liberté et de Dieu qui donne un sens à
l'exigence du devoir: en effet, la responsabilité exige la liberté,
le fait que le bonheur ne peut être que mérité et qu'une seule
vie ne suffit pas à le mériter pose le postulat de
l'immortalité de l'âme; enfin pour que mériter le
bonheur ait un sens, il faut postuler l'existence d'un
Dieu seul capable de concilier la nature et la liberté.
Kant s'inspire
très librement de Leibniz, de Hume
et de Rousseau et trace son propre chemin en
particulier dans le déroulement de La Critique de la Raison Pure,
La Critique de la Raison Pratique, La Critique du Jugement.
"La
restauration en nous de la disposition primitive au bien n'est
donc pas l'acquisition d'un mobile pour le bien, mobile perdu par
nous, car ce mobile, qui consiste dans le respect de la loi
morale, nous n'avons jamais pu le perdre, et, si c'eût été
possible, nous ne pourrions jamais plus de nouveau l'acquérir. Il
ne s'agit donc que de restaurer la pureté du mobile en tant que
fondement dernier de toutes nos maximes, et, par là même, il
doit être accueilli dans le libre arbitre non uni seulement à
d'autres mobiles ou peut-être même subordonné à eux (c'est à
dire aux inclinations) comme conditions, mais en toute sa pureté,
en qualité de mobile, en soi et suffisant, de détermination de
ce libre arbitre."
Kant. (La religion dans les limites de la simple raison. Première
dissertation - De l'inhérence du mauvais principe à côté du
bon, ou du mal radical dans la nature humaine. pages 69 à 71)
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Mouvement
du texte:
Il
apparaît clairement que ce texte comprend deux parties.
1)
Ce que n'est pas, ce que ne peut pas être la restauration en nous
de la disposition primitive au Bien.
2)
Ce que cela doit être, ce que cela ne peut pas ne pas être, la
restauration du Bien passe par la restauration de la pureté du
mobile.
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