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L'étude de texte - 

Un auteur, un texte  par J. Llapasset 

KANT (1711-1776)

  • Le mobile en soi et suffisant (La Religion dans les limites de la simple raison. Première dissertation- De l'inhérence du mauvais principe à côté du bon, ou du mal radical dans la nature humaine. pages 69 à 71)

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Thèmes, Racines et apports, texte et plan du texte.

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Thèmes concernés: le devoir, la volonté, impératif hypothétique et impératif catégorique, la personnalité comme autonomie du sujet moral, le Mal radical.

Racines et apports: La réflexion de Kant s'inspire du rationalisme mais ne le suit pas dans ses dernières conséquences, le dogmatisme métaphysique qui érige en réalité absolue les idées de la Raison. C'est en effet Hume qui, par son empirisme, l'arrache à la fascination du rationalisme absolu et du dogmatisme qui en découle. Il est alors orienté vers une critique de la raison qui consiste à limiter son champ d'exercice. Rousseau est pour Kant une révélation: si la politique tient radicalement à la morale, il est urgent de réfléchir sur la conscience morale, cet instinct divin selon Rousseau.
La réflexion de Kant se déploie selon trois grandes questions que l'homme ne peut pas ne pas se poser dès lors qu'il se tourne vers le Vrai, le Juste et le Beau.
   1- Que puis-je connaître? La raison théorique permet de répondre: je peux connaître des phénomènes.
   2- Que dois-je faire? La raison se fait pratique, s'oriente vers ce qui concerne l'action car elle contient la règle de la moralité ou impératif catégorique (impératif de la moralité), qui commande sans condition: la réponse que permet d'obtenir la raison pratique est, je dois faire mon devoir par devoir.
   3- Que puis-je espérer? L'existence de l'âme, de la liberté et de Dieu qui donne un sens à l'exigence du devoir: en effet, la responsabilité exige la liberté, le fait que le bonheur ne peut être que mérité et qu'une seule vie ne suffit pas à le mériter pose le postulat de l'immortalité de l'âme; enfin pour que mériter le bonheur ait un sens, il faut postuler l'existence d'un Dieu seul capable de concilier la nature et la liberté.

Kant s'inspire très librement de Leibniz, de Hume et de Rousseau et trace son propre chemin en particulier dans le déroulement de La Critique de la Raison Pure, La Critique de la Raison Pratique, La Critique du Jugement.

"La restauration en nous de la disposition primitive au bien n'est donc pas l'acquisition d'un mobile pour le bien, mobile perdu par nous, car ce mobile, qui consiste dans le respect de la loi morale, nous n'avons jamais pu le perdre, et, si c'eût été possible, nous ne pourrions jamais plus de nouveau l'acquérir. Il ne s'agit donc que de restaurer la pureté du mobile en tant que fondement dernier de toutes nos maximes, et, par là même, il doit être accueilli dans le libre arbitre non uni seulement à d'autres mobiles ou peut-être même subordonné à eux (c'est à dire aux inclinations) comme conditions, mais en toute sa pureté, en qualité de mobile, en soi et suffisant, de détermination de ce libre arbitre.
Kant. (La religion dans les limites de la simple raison. Première dissertation - De l'inhérence du mauvais principe à côté du bon, ou du mal radical dans la nature humaine. pages 69 à 71)

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 Mouvement du texte

Il apparaît clairement que ce texte comprend deux parties.

1) Ce que n'est pas, ce que ne peut pas être la restauration en nous de la disposition primitive au Bien. 

2) Ce que cela doit être, ce que cela ne peut pas ne pas être, la restauration du Bien passe par la restauration de la pureté du mobile.

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