Préparation
à la lecture du texte:
La
conception du psychisme par Freud est politique dans la mesure où
le moi n'est pas une substance ou un cogito triomphant, mais un
partenaire un peu bousculé parmi des forces (dunamis, en
grec).
Le
psychisme est donc conçu comme un dynamisme, l'affrontement de
forces bien vivantes, une sorte de guerre.
Pour
nous le faire comprendre, Freud compare l'inconscient à une
grande antichambre dans laquelle se bousculent des tendances avec
l'ardeur des êtres vivants:
ils se pressent pour passer dans le salon où séjourne la
conscience. A partir de cette métaphore on peut saisir cette espèce
de pression sur le moi de la conscience exercée par ce que Freud
appelle trois despotes:
le ça, les tendances qui se pressent,
le surmoi, l'intériorisation des interdits
de l'éducation
le monde extérieur, ce qui résiste.
Ah,
la vie n'est pas facile, gémit le moi !
Harcelé
de tous côtés à la fois, par le surmoi qui
l'entrave et l'empêche de céder à la poussée des pulsions, par
la réalité qui le rejette, le moi s'épuise dans des tâches
contradictoires et se sent impuissant à les satisfaire.
Il
en vient à appréhender le futur, ce qui va lui tomber sur la tête,
non pas par peur d'un objet mais par une forme de peur sans objet,
sans que l'on sache de quoi on a peur: l'angoisse.
Si on peut échapper et fuir un objet dont on a peur, on ne peut
échapper à l'angoisse, car elle tient au moi et pour lui échapper
il faudrait donc s'évanouir ou mourir.
Seule
l'angoisse et le jeu des forces peuvent expliquer la résistance,
cette force qui s'oppose à la réintégration de ce qui a été
oublié, de ce qui a été refoulé: le dynamisme de la force dans
la résistance implique le refoulement que le
sujet a opéré.
Cette résistance apparaît chaque fois que les associations d'idées
dans la conscience s'orientent vers le souvenir refoulé, vers
"ces secrets que je crains de savoir"dit Freud.
Ce
combat épuise le patient dans la mesure où la résistance est
l'exercice d'une énergie. Ainsi le patient est fatigué sans
avoir rien fait, il a peur sans que rien de conscient lui fasse
peur.
Or,
dans le sommeil ces forces s'assoupissent, la vigilance qui
produit la résistance faiblit, et certaines tendances, pulsions,
passent la barrière de la censure en se masquant.
Le
texte proposé va nous montrer par un exemple que l'interprétation
des rêves est la voie royale qui mène à la connaissance de
l'inconscient selon l'affirmation de Freud.
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