Voir les menaces,
au sein même de la paix, dans l'œuvre d'Aristophane : les méfaits
de la culture sur les enfants, une éducation tournée vers la
guerre, les stratégies des devins et des marchands de morts. Tout
cela n'appelle-t-il pas une action articulée sur un raisonnement
vigilant, un état de guerre orienté vers la paix
=> Voir : S'il
faut appeler paix, l'esclavage, la barbarie ou l'isolement il
n'est rien pour les hommes de plus lamentable que la paix." Spinoza
TRAITE THEOLOGICO POLITIQUE.
=>
Le problème :
L'auteur s'attaque ici au problème suivant: comment articuler le mécanisme,
l'intelligence, le sentiment? Le clos et l'ouvert, la contrainte et
l'appel, la rigueur et l'enthousiasme ( = être en Dieu): à la
croisée de la rigueur classique du romantisme allemand et du
symbolisme français.
Cette pensée par son ampleur permet d'éclairer de nombreuses
perspectives ouvertes par les trois oeuvres du programme.
=>
Le plan de votre étude
: il peut être très classique.
-
dans une première partie,
vous dépliez le texte en soulignant son mouvement, son articulation
logique: Si ... il faut ... pas seulement..... mais encore
.... Elle repose donc.
- Dans une
deuxième partie vous
montrez son intérêt pour celui qui veut penser la paix et en
particulier pour éclairer des perspectives propres aux
trois oeuvres.
- Dans une troisième partie
vous soulignez les limites d'une telle
pensée.
=> Pour
la première partie:
a)
première phrase ou point de départ:
Si :
normalement, c'est le point de départ d'un raisonnement hypothético-déductif.
Mais ici le terme signifie : puisque: en effet l'auteur
s'appuie sur ce qu'il vient d'établir.
Donc : c'est une déduction de ce qui a été établi
(dans ce qui précède).
La paix : à relier au verbe être: il
s'agit de la paix
réalisée qui a besoin d'un certains nombre de fondements pour
durer, pour se perpétuer.
Doit être : comprendre aussi pour être la
paix, sinon il ne s'agirait pas de la paix:. L'auteur donne une
caractéristique essentielle de la paix: elle doit être pour
tous. Une paix qui ne serait pas partagée ne serait pas
une paix, comme une liberté qui ne serait pas pour tous: une loi
qui ne serait pas pour tous ne serait pas une loi.
Bénédiction pour tous: terme à prendre dans son
sens propre: c'est une grâce accordée par Dieu, une faveur , un
peu comme cette déesse que l'on va chercher dans la paix
d'Aristophane ou comme la conversion dans Quatrevingt-Treize. Notez
que, une bénédiction pour tous mêle
le sentiment et la raison, la faveur et la rigueur.
Il faut : ici il s'agit de la rigueur d'une déduction,
d'une nécessité logique.
Repose = ait pour fondement, s'appuie sur.
Base : principe fondamental sur lequel repose une
institution, appui, assiette ... Notez le pluriel (dans le texte)
car il va y avoir union des contraires.
Simples et universels : développent pour
tous: accessibles à tous et partagées par
tous, ce qui implique un engagement de chacun.
b) deuxième phrase: complexité:
- Plus qu'une machine qui fonctionne toute seule, qui perpétuerait
la paix mécaniquement, plus qu'une technique.
- Plus qu'une oeuvre de l'esprit, d'un
esprit indépendant de la machine.
- La paix comme origine des forces, orientées vers la réalisation
du bien, de puissance qui produit beaucoup d'effet. Prendre
en considération cette affirmation de l'auteur "La véritable
paix suppose un courage qui dépasse celui de la guerre: elle est
activité créatrice, énergie spirituelle." Jünger, La
Paix, Édition Table ronde, page 151.
c) Conclusion sous forme de déduction: dernière phrase: Ce
qui fonde la paix, son pivot, son assise, ce qui la produit et la
perpétue a une double face:
- Du point de vue de la logique, "logiquement": nécessité
qu'elle soit pour tous et partagée par tous.
Du point de vue théologique "théologiquement" : la théologie
c'est d'abord, l'étude, la prise en considération des textes sacrés
dans un rapport à des paroles qui prétendent être paroles
divines, des paroles de vie: par exemple, dans l'Évangile:
"Bienheureux les artisans de paix, ils seront appelés fils de
Dieu".
=> Pour
la deuxième partie: quelques pistes.
=
Voir: Hugo , Quatrevingt-treize
La permanence du
sacré alors même qu'est proclamée la mort de Dieu. (Quatrevingt-Treize
..?.)
La foi en une harmonie de l'univers qui foisonne de signes à déchiffrer
(voir Baudelaire, La nature est un temple ... ou, bien entendu,
Victor Hugo. (Quatrevingt-Treize
...)
Le Soldat de l'Idée met sa force et sa force et sa puissance au
service du bien. (Quatrevingt-Treize ...)
L'insuffisance radicale d'un montage technique qui sera toujours
plus efficace au service de la guerre et de la mort.
Le romantisme allemand et le symbolisme français mêlés.
Le recours à la divinité. (Aristophane .... => Aristophane , La
Paix )
Voir aussi chez Kant, la paix perpétuée comme une habitude par un
mécanisme bien monté. La paix est aussi une espérance.
Soulignez l'intérêt de l'écriture quasi parfaite de Jünger.
Perfection de la forme et du contenu qui allie la rigueur et le
sentiment, le rationnel et l'irrationnel ! Son refus de séparer
force et puissance.
=> Pour
la troisième partie: à vous de jouer.
Vous pouvez essayer
de montrer les limites de l'entreprise qui consiste à vouloir une
oeuvre à la fois technique, spirituelle et produite par une
conversion. Remplacer un socle par des bases qui n'entreraient pas
en conflit.
C'est un peu comme si on voulait qu'un rêveur soit en même temps
éveillé.
Peut-il y avoir une fécondité du songe éveillé ?
(voir Victor Hugo )
Pour Kant, l'espérance est fondée sur un fait: la paix est devenue
une valeur.
Vous pouvez à défaut vous confier pleinement à l'article sur Jünger
dans l'Encyclopaedia Universalis
=> - LA
PAIX (prépas)
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