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Est-ce la conscience de la mort qui fait naître chez les hommes le besoin religieux ?

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 "Voici l'heure de nous en aller, moi pour mourir, vous pour vivre. Qui de nous a le meilleur destin? Nul ne le sait, excepté le Dieu." Platon, Phédon.

Et tout d'abord que nous dit le tableau de définition:
 

La conscience

La prise de conscience de la mort, de la disparition d'autrui, de ce que représente la perte d'une voix chère, puis la pensée de sa propre disparition.

 Pourquoi la pensée et pas la connaissance? 
Si connaître c'est déterminer une intuition sensible par un concept et s'il n'y a pas d'intuition sensible de sa mort puisque, avec elle, la sensibilité disparaît, alors, on ne peut connaître ce que cela est la mort, on ne peut que la penser, ou y penser. Avec la pensée apparaît la découverte de la finitude de l'existence: l'être de l'existant est un être pour la fin (=> Heidegger).
Avoir conscience de la mort c'est avoir conscience de la finitude de son existence: nous savons que nous allons mourir même si nous ne savons pas ce qu'est la mort. Une large part de la culture et singulièrement de la culture religieuse a un rapport avec la conscience de notre finitude. Mais quel rapport?
Remarquez que toute sépulture est d'abord un effort tragique, parce que finalement impuissant, pour protéger le cadavre des ravages de la nature, pour l'arracher au déterminisme auquel il est soumis.

La mort

Au moins la cessation physique de l'existence humaine. La disparition d'une parole, d'une utilisation personnelle d'une langue par un Soi. Si l'homme souffre de sa solitude, de la présence d'un autre en lui, comment se résignerait-il à sa disparition définitive de l'ici et du maintenant: à suivre la destination de son corps, ce Je peux, grâce auquel il exerçait sa puissance.

Naître

Venir à la lumière de telle manière que c'est visible par une conscience qui reste toujours présence à soi, certitude de soi, épreuve de soi au point qu'elle ne peut ni se perdre, ni renoncer à elle même tant qu'elle vit.
"Le Soi est ce qui ne peut échapper à soi." Michel Henry.
On comprend que la menace sur le Soi exercée par la mort horrifie l'homme, creuse en lui un manque, un besoin de ce qui pourrait lui permettre d'échapper à son angoisse. La conscience de la mort fait, en effet,  planer le doute sur ce qu'il y a de plus certain et ce qui semble le plus fondé: je suis, j'existe.

Fait

Fait apparaître dans la nature de l'homme un besoin attaché à cette nature au point qu'il ne saurait se débarrasser de ce besoin religieux.

Besoin

Ici le terme est très fort, de l'ordre de la nécessité (on ne peut vivre sans). Effectivement, remarquons que les "Lumières" n'ont pas fait disparaître le besoin religieux au point que dans notre époque l'ange du bizarre passe souvent.

Religieux

Le sujet ne vous dit pas le besoin du religieux, parce que ce besoin que la conscience de la mort ferait naître est attaché étroitement au religieux: religieux qualifie besoin. Le besoin de se relier à un être transcendant, immortel et bienheureux, non pas comme le dieu grec qui est aveugle et sourd aux prières des hommes, mais comme un dieu qui aurait vaincu la mort, qui assurerait l'immortalité personnelle de l'âme, comme pur esprit ou de manière plus cohérente, avec un corps glorieux.

Pour la problématique et pour l'enjeu ...

=> Le besoin religieux relève-t-il de la nature ou de ce que l'homme invente et transmet, de la culture?

Si la "naissance" a pour origine la conscience de la mort, la religion n'est-elle pas une invention pour satisfaire un besoin produit par la conscience de la mort. Dans ces conditions est-il possible de maintenir l'affirmation: l'homme est un animal religieux?

=> Le besoin religieux n'est-il pas effectivement ce qui exige une réponse à la question la plus importante qui se pose à toute existence humaine qui a le souci de soi?
"Il importe à toute la vie de savoir si l'âme est mortelle ou immortelle." Pascal. Pensées 430.

Pour la recherche du plan:
1=
Quelles sont les raisons qui nous poussent à "réduire" le besoin religieux? Est-ce une conséquence de la conscience de la mort? Un besoin peut-il être être inventé?

2= Mais l'homme n'est-il pas un animal religieux? Ne peut-on donner une autre origine à ce besoin religieux?
Par exemple, Kant, dans La critique de la raison pratique: L'origine de ces croyances religieuses sont à chercher dans la conscience morale. Dieu est un postulat de la raison pratique qui est posé à partir des exigences de la raison pratique.

3= A vous de jouer...

=> Pour les références, deux pistes.
Platon, Phédon, 106 e. "Parier pour l'immortalité de l'âme est un beau risque à courir..."
Descartes: Le premier titre des méditations métaphysiques: Méditations de philosophie première dans laquelle sont démontrées l'existence de Dieu et l'immortalité de l'âme.

=> L'homme est-il un animal religieux?

=> Un cours, la mort

Conclusion: 
Bilan=> Conséquences
Théorique? Pratique?
=> Enjeu => Élargissement vers un problème.
Bonne continuation.

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