C'est
un sujet qui te semble impossible, comme un visage sans rien derrière,
sans signification, sans direction. Ce serait une erreur d'en
profiter pour dire n'importe quoi. Plus que jamais dans un tel
sujet la règle d'or est que tout ce que tu
produiras doit être rattaché explicitement au sujet: il faut
donc dès l'introduction lui donner un sens et choisir une
direction: cela doit être justifié.
Voici
trois conseils pour ce type de sujet!
Plus que
jamais un effort de détermination des concepts s'impose: il
permettra de comprendre le sujet c'est à dire de prendre ensemble
les concepts.
Bruit
|
=>
phénomène sonore, sonorité qui se superpose sans se mêler,
qui rompt l'harmonie d'un fond sonore
=> nouvelle répandue ou rumeur: modifie le
contexte, fait des vagues
=>parasite, qui empêche la transmission correcte de
l'information ou qui cherche à l'empêcher (par exemple
les critiques contre les "cafés-philo")
Tout bruit a une origine, la nature ou l'homme. Le bruit
émis par l'homme est naturel ou intentionnel: le bruit
intentionnel entre dans une stratégie comme moyen d'un
projet, approuver ou gêner. Le silence est consentement
à ce qu'on entend (opinion) ou ce qui
se fait (exercice du pouvoir)
|
fait
|
réaliser
hors de soi, agir, ajouter au milieu, à ce qui est donné.
Marquer son milieu, ne pas subir, désapprouver
|
battement
|
choc
de ce qui bat, bruit qui en résulte: résultat d'un
heurt ou d'un frottement: le battement d'une seule main
produit un souffle qui peut être confondu avec la
respiration.
|
une
seule
|
séparée
de l'autre réduite à elle-même, sans compagnie
|
main
|
ce
qui touche, ce qui prend, ce qui donne, ce qui manipule
(outil)
|
Chaque
fois que tu as un mouvement incomplet ou interrompu (comme dans un
rêve) pour comprendre réalise -le complètement ou continue-le:
2 mains qui se battent font du bruit car il y a choc,
applaudissent pour marquer l'approbation = une main: quasi-silence
qui ne marque rien ou l'hésitation, ou le refus de s'engager, ou
la désapprobation (faire signe que non). Certes un silence peut
être pesant mais il faut qu'il "soit entendu"
Soigner
l'introduction en suivant le parcours: sens de la question, problème,
enjeu. Voilà quelques questions pour t'aider à penser.
1) Si au théâtre j'applaudis à tout rompre aux discours et aux
actions généreuses (Corneille) et si dans la réalité je me
tais, alors que j'approuve ou que j'admire intérieurement, que
signifie ce refus de produire le bruit qui manifesterait mon
approbation? Est-ce parce que je me situe par différence: admirer
faire monter autrui serait me faire descendre? (voir la
condescendance) - Est-ce qu' applaudir à la générosité
m'engagerait effectivement à être généreux et, courageux, par
ex. à admirer ce que les autres méprisent?
2)
Si je pleure au théâtre, si j'applaudis au théâtre est-ce
parce que j'assiste comme spectateur à une représentation?
3)
Dans la réalité, dans la présentation ai-je
peur de la dictature du ON, d'être exclu pour bruit inconvenant,
pour avoir défendu le bouc émissaire, pour ne pas applaudir les
persécuteurs de l'innocent? Je ne veux pas court-circuiter le
discours officiel: est-ce que j'en profite, je me remplis les
poches?.. Et je laisse se perdre dans le silence mou la voix du
juste, ma protestation n'étant qu'un souffle et mon approbation
éventuelle à son supplice, d'une seule main, sans traces, sans
risque. (Le premier qui dit la vérité... Guy Béart)
4)
Mais alors pourquoi le geste ébauché sans bruit? Serait-ce parce
qu'il donne bonne conscience comme l'applaudissement au théâtre
dont le bruit n'atteint pas la réalité et me rassure sur moi-même
sans m'engager (voir la critique du théâtre de Rousseau);
Autrement dit si le battement d'une seule main ne fait
pratiquement pas de bruit, est stérile, alors pourquoi
l'effectuer? A quoi bon cette ébauche qui refuse ce qui est dû
au mérite?
Pour
la recherche d'un plan.
1)
Serait-il possible, dans une première partie d'établir que sans
le choc il n'y a pas de bruit mais un souffle et le désir comme
manque éprouvé ne produit alors que le rêve, l'envie, la
jalousie, la rumeur, la théorie sans l'expérimentation, l'écrasant
et hypocrite "surtout pas de vagues", l'indifférencié,
la répétition du même, la dictature d'une hiérarchie animale
qui transmet (se décharge de sa responsabilité) ou en réfère
à.... ce qui revient au même.
ex: tu écris au chef, qui transmet au
sous-chef, qui transmet au conseiller, qui transmet à l'exécutant
lequel en réfère au chef...... = classement
sans suite... = quelques souffles, quelques gestes, aucun bruit.
2)
Mais, pourrait soutenir une deuxième partie, si l'applaudissement
n'apparaît pas, c'est déjà une réprobation, une trahison du
discours officiel de l'opinion qui transforme ses besoins et désirs
en connaissances: si je n'applaudis pas, je change de camp, je
trahis la bêtise, je vais parler (lire de Merleau-Ponty Eloge
de la philosophie, le philosophe boîte, est considéré
comme un traître). Le geste retenu est alors une menace (d'un
soufflet) pour la cohésion imbécile d'un groupe, d'un parti ou
...: c'est toi qui le diras. Socrate dirait qu'il y a une toute
petite chose qui empêche d'applaudir et d'arrêter de penser:
cette toute petite chose est parfois quelque chose d'énorme comme
le scandale de ne pas respecter les droits d'un enfant!
Enfin
pour la recherche des idées puisque tu as 10 pages à écrire...(selon
ton courrier)
Distingue
les plans:
- Que puis-je connaître? Voir les pages: "La
vérité dans les sciences" - théorie
et expérience
- Que dois-je faire? Point de vue de l'action: intention et
réalisation
- Point de vue social: division du travail. Travail intellectuel et
travail manuel
- Point de vue politique: exercice du pouvoir
- Voir les pages sur le
pouvoir en lisant plus particulièrement ce que
propose Hannah Arendt
- Point de vue de l'éducation: nécessité du désir voir la page
"Le
soleil, la ligne la caverne" de Platon
- Point de vue esthétique...
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