Tableau de
définitions
dire
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parole comme utilisation
personnelle d'une langue, d'un code propre à un groupe
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quelque
chose
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ici un sens, une
signification, une information
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nous
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humanité comme ensemble des êtres
raisonnables sensiblement affectés
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a-t-elle
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possède- t-elle en propre,
dans son essence
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oeuvre
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moi, comme existence,
aptitude à penser, rendu sensible, invisible rendu visible.
Point de vue de l'amateur: "c'est beau", satisfaction d'exercer sa liberté
d'être raisonnable sensiblement affecté.
L'oeuvre rend possible un accord entre l'homme et un univers à sa mesure
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L'opinion
affirme souvent que l'oeuvre d'art aurait un sens précis, celui que l'auteur lui a donné
et qu'il faut donc la déchiffrer par un effort intellectuel. Mais l'amateur reçoit
l'oeuvre à travers son corps et son esprit sans disposer d'un code qui permettrait de la
déterminer...
Le problème: si l'oeuvre
d'art avait quelque chose à nous dire où serait le code (la langue) qui seul peut
assurer la transmission d'une information. Si le dire est vie, changement, mouvement
comment une oeuvre figée dans l'espace pourrait-elle épouser le devenir d'un discours?
L'enjeu: énorme, la liberté du créateur et de l'amateur, la
spécificité de l'art.
Quelques pistes de réflexion pour articuler 2 parties...
I.
Si dire, c'est vouloir faire participer l'auditeur à un sens déterminé par un
concept, l'oeuvre d'art a-t-elle vraiment quelque chose à nous dire alors que...
a) Il n'y a pas de
concept, de règle du beau: c'est la nature (le génie, le don) qui donne la règle de
production: si le "dire" exige la maîtrise du discours, l'oeuvre pourra-t-elle
transmettre un discours alors qu'elle est une surprise pour l'artiste lui-même?
b) Y a-t-il une
langue, un code précis des couleurs ou des sons que l'artiste utiliserait pour être
"compris? Le dire exige pourtant un code commun à l'émetteur et au récepteur;
c) L'oeuvre d'art
s'adresse à la vue ou à l'ouïe, ou aux deux, par l'intermédiaire du corps: l'amateur
joue librement de sa sensibilité et de son pouvoir d'interprétation. Si l'oeuvre d'art
disait une chose, pourquoi la satisfaction de jouer, d'exercer librement ses facultés,
disparaîtrait-elle?
II. Si l'oeuvre d'art n'a pas quelque chose à nous dire, n'a-t-elle pas
beaucoup à nous faire dire alors que...
a) Que l'oeuvre
d'art multiplie les symboles (cf. Apollon de Piombino dans l'ouvrage "Les
Chemin de la pensée de J. Russ p. 308, ou café de nuit de Van
Gogh, ou danseuses
de Degas) cela signifie-t-il qu'elle cherche à nous associer à une création?
b) En provoquant
des sentiments par sa forme (ex: malaise devant Guernica de Picasso ou tristesse
et résignation devant Femmes d'Alger de
Delacroix), cela ne signifie-t-il pas qu'elle nous pousse à les exprimer, à les
dire?
c) Chaque fois que
l'oeuvre d'art étonne, éblouit, ne devient-elle pas un motif qui
suscite l'activité de l'amateur comme s'il devenait créateur lui aussi?
Même si
l'art ne dispose pas d'une langue qui permettrait d'emprisonner des significations et de
les transmettre, il a beaucoup de choses à nous faire dire dans l'exercice de notre
humanité, de notre existence libre. En conséquence, il réunit dans des échanges
nombreux, sans jamais exclure au nom du concept, du vrai et du faux. Parole totalement
libre sans code, l'oeuvre d'art rassemble.
Kant:
"Critique du jugement "(1ère partie: analytique du beau: en particulier la
qualité, la modalité).
H. Arendt: "La condition de l'homme moderne"
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