° Rubrique Aide aux dissertations de philosophie

La haine du mal est-elle toujours bonne?

Site Philagora, tous droits réservés

_______________________________________________________

Tableau de définitions 

La haine

Distinguer:
-la haine comme passion: le désir de faire du mal (diminuer au point de faire disparaître) à une personne envahit toute la conscience au point de la fixer  dans une sorte de structure à laquelle elle ne peut échapper et:
-la haine comme aversion par rapport à quelque chose. (par exemple la haine du froid)

du mal

Ou bien la souffrance est d'ordre physique ou moral, ou bien c'est ce qui contredit la raison (désordre, imperfection, faute). Distinguer le mal métaphysique (simple imperfection), le mal physique (souffrance) et le mal moral (faute). Dans tous les cas:
Mal = manque éprouvé => existence.

est-elle

Il s'agit d'un jugement d'attribution. Quel rapport ce jugement a-t-il avec la complexité de la réalité?

toujours

Sans exception (une exception contrairement à ce qu'affirme l'opinion ne confirme jamais la règle mais l'infirme) = dans tous les cas.

bonne

qui mérite d'être loué parce que ses qualités sont satisfaisantes.

Problématisation:

-Prendre garde au terme "toujours" qui suggère la possibilité d'une ou de plusieurs exceptions:
-Comment comprendre qu'un mal puisse être un bien?
-Que peut-il y avoir de commun entre deux contraires?
-S'étonner qu'on puisse louer une passion, la haine qui espère et qui veut la disparition, la mort.

Recherche d'un plan et d'un contenu:

-Si on regarde les conséquences du mal (physiques: interventions chirurgicales, politiques: guerres de défense) ne peuvent-elles être dans certains cas (à préciser) bonnes? Peut-on alors faire remonter la "bonté" des conséquences jusqu'au processus causal (mal) qui les a produites?

-Si on considère le mal moral, il faut là encore distinguer l'essence du mal qui serait toujours mauvaise et les conséquences du mal (remords, repentir) qui peuvent être sources de progrès vers une liberté plus grande; En ce sens ne peut-on pas dire "heureuse faute" si elle provoque à la honte, puis au progrès? (heureuse, pour qui?)

-S'il s'agit du mal métaphysique, de la finitude comme limitation dans l'espace et dans le temps, la haine du mal ne revient-elle pas à haïr l'existence, la vie qui pourtant semble bonne à chacun quand il ne la confond avec les passions qui l'embarrassent?

-Peut-il y avoir faute sans liberté? Haïr le mal est-ce haïr la liberté?

-Haïr le mal peut revenir à haïr le pécheur comme source du mal: ne peut-on se demander si cette haine n'est pas une faute: en ce sens la haine serait toujours mauvaise: cela reviendrait à vouloir que ce qui n'est pas Dieu soit Dieu!

-Peut-on vouloir la disparition d'un manque et comment?

-Vouloir la disparition de la souffrance n'est-ce pas vouloir aussi la disparition de toute forme de joie?

Vers un plan...

-Une première partie pourrait s'efforcer d'établir que la haine du mal semble toujours être bonne. Distinguer:

  • Le mal métaphysique (simple imperfection),
    le mal physique (souffrance)
    le mal moral (faute).

-Transition... vers la deuxième partie: Difficulté de trouver une essence positive au mal puisque c'est un manque. Peut-on haïr ce qui n'existe pas? Doit-on Haïr le désir ou le mal?

-Deuxième partie: la haine du mal est peut-être une hypocrisie: nous appellerions mal, nos antipathies... En ce sens la haine du mal ne serait jamais bonne.
Ce serait la paresse qui devrait être haïe.
Vers une troisième partie...

-Troisième partie: Puisque la haine est une passion, elle ne peut jamais être bonne:
le désir de lutter contre ce qui manque (sur les trois plans:   métaphysique, physique, moral) n'est pas une passion, mais un projet de notre liberté, une action.

Quelques citations: Origine du mal?

conscience? "Ce n'est que le défaut d'attention qui diminue nos biens, et il faut que cette attention nous soit donnée par quelque mélange de mots..." Leibniz, Théodicée, &13.

Hétéronomie? "Le mal n'est autre chose qu'une simple privation, un éloignement de la loi, une perte de la raison et d cela droiture." Bossuet, sermon sur l'honneur II.

Hypocrisie d'un sépulcre blanchi? "La haine du mal est le manteau d'apparat par lequel les pharisiens travestissent leurs antipathies personnelles" Nietzsche, Oeuvres posthumes, &570.

Inconscience? "Quand on accomplit le mal, on ne le connaît pas, parce que le mal fuit la lumière" Simone. Weil, la pesanteur et la grâce, page 82

Contradiction? "Vouloir que le mal soit impossible, c'est vouloir que ce qui n'est pas Dieu soit Dieu; c'est vouloir la contradiction" J. de Finance, Existence et liberté page 273

Pistes de lectures:
Platon , Phèdre 246...  République X 617...  
Leibniz, Théodicée I. &21
Rousseau, Émile, Livre IV (profession du vicaire...)
Bergson, Les deux sources de la morale et de la religion. Chapitre III pages 274 à 283
Gilson, Le thomisme pages 216, 217
Sartre, L'existentialisme est un humanisme.
Jankélévitch, L'austérité et la vie morale, Chapitre III (Flammarion 1956)

Prendre ensemble: (pour réviser) Voir aussi l'aide au sujet: Le moi est-il haïssable?

° Rubrique Aide aux dissertations de philosophie

2010 ©Philagora tous droits réservés Publicité Recherche d'emploi
Contact Francophonie Revue Pôle Internationnal
Pourquoi ce site? A la découverte des langues régionales J'aime l'art
Hébergement matériel: Serveur Express