un
devoir
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ce
qui doit être fait, une obligation morale, ce qui désigne une
obligation universellement valable: "le devoir est une contrainte
que le moi impose au moi" Lavelle, Traité des valeurs.
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mémoire
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faculté
d'un individu qui présente des souvenirs, du passé comme passé. Le
devoir de mémoire concerne donc chacun de nous.
=>Compréhension du
sujet:
Bien distinguer l'histoire comme narration du devenir passé, et la mémoire
comme re-sentiment, évocation d'un vécu dont on est capable de témoigner, ce
qui vous permet de distinguer l'historien et le témoin: par l'historien le
devenir passé plonge dans la commémoration puis dans le nivellement, enfin
dans l'amnésie. Par le témoin, par sa mémoire, il ne s'agit plus de
commémoration mais grâce au témoignage nous devenons les contemporains de ce
dont il témoigne.
Peut-on faire le deuil
et puis oublier l'inhumain: que l'humanité peut détruire l'humanité et mêler
à la terre les débris des du corps de déportés? Faut-il écouter ceux
qui veulent fausser et niveler, diluer les responsabilités?
Autrement dit , les
morts ont-ils des droits? Devons-nous laisser la mémoire se transformer en
histoire. Ne devons-nous pas nous transformer en témoin?
1)
Faut-il enterrer le
passé?
-
à partir du moment
où les témoins ont disparu, que peut-il rester d'autre que le discours
historique, toujours prudent qui banalise l'horreur et transforme la
mémoire en histoire au risque de remplacer le témoignage par un discours
équivoque: après tout le sang sèche vite en entrant dans l'histoire.
Pourtant l'enseignement de la vérité exige bien l'exactitude du récit
mais le récit historique ne met-il pas sur le même plan l'humain et
l'inhumain?
=>
Transition.
La vérité n'est pas la justice, ni encore la mémoire car
l'objectivité du récit nivelle. L'histoire comme simple narration ne
peut donc accomplir ni rendre la justice: un de voir de mémoire
personnel peut seul conjurer l'oubli de l'intolérable.
2) Le devoir de
mémoire incombe donc à chacun: rendre inoubliable cette blessure de
l'humanité la rendre présente en chacun comme souvenir, réellement ressentie.
3) Le devoir de
mémoire comme ressentiment (le génocide des juifs, Hiroshima ...) c'est la
permanence de l'horreur devant le regard des enfants, des déportés, des brûlés.
Analyser le procès de
Barbie en utilisant de Alain Finkielkraut, La Mémoire vaine. Du Crime
contre l'humanité, Gallimard 1989. ("Par
le fait même que nous attendions, avec eux - les témoins -, le verdict,
nous devenions leurs contemporains"... "On
a dit un peu vite de ce procès qu'il fut une grande leçon d'histoire...
Son prix, au contraire, tient tout entier dans la volonté... d'arracher...
les crimes nazis au linceul de l'histoire.")
"Le
ressentiment peut- être aussi le sentiment renouvelé et intensément vécu
de la chose inexpiable; il proteste contre une amnistie morale qui n'est
qu'une honteuse amnésie... l'oubli serait ici une grave insulte..."
V. Jankélévitch, L'Imprescriptible, pardonner, Seuil 1986.
-Peut-on laisser certains
événements se transformer en histoire et perdre leur réalité?
Voir la page: Kant,
L'impératif catégorique.
Voir les pages synthétiques: Mémoire
- Histoire - Devoir
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