La culture est elle nécessairement
un facteur de progrès?
Bien tenir compte du terme
nécessaire: est nécessaire ce qui ne peut pas ne pas être: prendre le terme
au sens de: dans tous les cas.
La culture étant ce que l'homme ajoute à la nature vous devez prendre
culture au sens large et, en particulier, au sens de sciences et techniques...
Par exemple, les sciences et les arts semblent être
nécessairement un facteur de progrès. Pourtant dans le
Discours sur les sciences et les arts, Rousseau se propose
de démontrer le contraire!
Dans le Discours sur l'origine de l'inégalité, le même
auteur attribue à l'invention de la propriété les crimes,
les guerres ....comme conséquences.
En inventant la propriété (et le droit de propriété qui
la maintient), l'homme s'est engagé dans une route qui est
celle de l'inégalité et du malheur.
=>
Ne peut-on répondre que c'est plutôt l'utilisation de la
culture qui peut être bonne ou mauvaise?
=> Force est de constater
que très souvent l'intelligence se développe en fonction
des passions, des emportements, de l'intérêt ou de la
cupidité et que, ce que nous appelons progrès moral n'est
que le fruit de la générosité restreinte: par exemple,
l'abolition de l'esclavage n'est pas le fruit de la
conscience morale universelle qui commande indépendamment
de la sensibilité, mais dans la réalité de ce qui se
produit elle provient d'un intérêt que la culture
(invention des machines agricoles) satisfait en
rendant inutiles les esclaves. D'où, l'abolition de
l'esclavages par le Nord possesseur des machines, qui
souhaite vendre ses machines ...
Vous pouvez, dans une première partie, développer le
point de vue de l'opinion, de la conscience immédiate: la
culture semble semble nécessairement un facteur de
progrès. Déjà la culture d'un terrain produit des biens
en abondance et non plus selon le hasard de la rencontre de
tel ou tel arbre ... Ce qui permet d'arroser le
terrain c'est l'invention du barrage grâce auquel, on
évite les inondations qui ravagent le terrain et la
sécheresse qui fait périr les jeunes pousses.
La science médicale en considérant le corps de l'homme
comme un mécanisme n'a-t-elle pas fait des progrès
fabuleux: on change un coeur, un rein, un foie ... etc
Deuxième partie:Vous n'aurez pas de peine cependant à
trouver des conséquences de ce progrès qui sont des
véritables régressions: par exemple à l'égalité
naturelle se substitue des inégalités criantes qui font
que l'homme devient le maître d'un autre homme, le réduit
dans l'esclavage économique, l'exploite: la division du
travail, sa mécanisation n'ont elles pas aliéné l'ouvrier
au XIX è siècle? l'économie qui entraîne la
rationalisation et qui rend aveugle au qualitatif ne
conduit-elle pas à des pratiques médicales qui
considèrent le patient comme une machine qu'il faut
réparer et qui ignorent que le malade demande avant tout
que sa souffrance morale soit soulagée et non pas
simplement sa douleur physique ...
=>
Après avoir bien écouté les deux
"avocats" des parties en présence, leurs
arguments, comme un bon juge, vous devez proposer une
solution qui conserve ce qu'il y a d'incontestable dans les
deux parties (une pour le oui, une pour le non), et qui les
mette dans un ordre en levant la contradiction qui semblait
les opposer.
La troisième partie relève de votre choix éclairé
par les deux premières: dans les deux premières, vous avez
pensé, pesé le pour et le contre. C'est la
troisième partie qui valorise le devoir au baccalauréat.
Parce que vous êtes débutant et parce que certains sujets
peuvent appeler deux parties, on vous a peut-être demandé
de faire deux parties. Dans ce cas, l'essentiel de la
troisième partie (votre choix) apparaîtra dans la
conclusion.
Un exemple, mais ce n'est qu'un exemple, et vous pouvez
faire mieux:
Troisième partie = La culture est nécessairement un
facteur de progrès si on prend progrès au sens large
(quantitatif ou qualitatif) . Mais, comme la langue d'Ésope,
la culture demande a être maîtrisée à la fois par la
conscience morale de l'individu dans sa vie pratique et par
l'éthique qui rappelle sans cesse les fin jugées
estimables par la société, c'est à dire par les
institutions et les normes qui permettent d'approuver
ou de désapprouver les actions des hommes: de les approuver
quand elles correspondent aux fins jugées estimables par la
société et des les désapprouver quand elles ne sont pas
bien ajustées à ces fins ou les contredisent.
Pour une conclusion = Dans un rapide bilan de ce que vous
avez établi dans chaque partie du devoir, en faisant
apparaître clairement le mouvement de votre devoir, vous
montrez que la solution a été possible grâce à la
distinction du progrès quantitatif et du progrès
qualitatif, par exemple. Si tout progrès quantitatif rend
aveugle au qualitatif et si le progrès des sciences passe
par la réduction à la mesure, au quantitatif... alors...
N'oubliez
pas d'analyser le travail aliéné, inventé par un
autre, organisé par un autre , dont le bénéfice va à un
autre .... Voir cette page pour vous informer. http://www.philagora.net/philo/travail.php
Voir
aussi http://www.philagora.net/philo/technique.php
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