° Rubrique Aide aux dissertations de philosophie par J. Llapasset

La conscience de soi me permet-elle de penser d'abord ce que je suis ou ce que je dois faire? 

 

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Voici quelques pistes de réflexion: ce n'est pas un corrigé, c'est à vous de faire le devoir.

=> Tous les sujets exigent que vous prêtiez attention à chaque terme: les termes les plus importants jouent en effet un  rôle de "panneau indicateur" qui vous oriente et vous évite de faire un hors sujet. De plus cet effort d'attention permet d'éviter les plans artificiels (que l'on peut plaquer soi disant sur n'importe quel sujet) et vous permet de comprendre que le plan de votre devoir doit être " fait sur mesure"du sujet donné.

=> insistons donc sur le tableau de définition.
 

La conscience
de soi

Ce qui fait apparaître autrui et le monde au bout d'un regard, par un acte de transcendance, une intentionnalité: toute conscience est conscience de quelque chose, et ce qui fait apparaître le soi par le sentiment de ce qui s'éprouve soi même: on peut appeler cela présence à soi, accompagnant toute acte de transcendance.
Le mode d'apparaître du monde et d'autrui n'est pas le même que le mode d'apparaître du soi: dans le premier cas, une chose est projetée à distance comme dans un trou de lumière, dans le deuxième cas, le soi s'éprouve lui même, comme si le soi était donné à lui même, et ne pouvait donc échapper à soi, alors qu'on peut tourner le dos au monde.
Il faut prendre garde au deuxième mode d'apparaître qui exclut l'intentionnalité d'un regard et la distance que ce regard instaurerait: ce qui s'éprouve soi-même se possède au point d'émerger comme un absolu, ce qui a sa raison d'être en soi. C'est ce qui permet d'affirmer je pense, je suis, j'existe, sans aucun doute, puisqu'il n'y a pas une distance à franchir, un écart creusé entre un sujet et un objet. C'est donc dans la non distance que le soi est conscience de soi et qu'il s'éprouve comme conscience de soi: ce que je pense, ce que je connais, ce que je vois ..., s'accompagne d'un sentiment: je connais que je connais, je sais que je sais, je sens que je sens, sans qu'il y ait besoin d'un regard intentionnel qu'il faudrait redoubler à l'infini. La seule façon d'exister pour une conscience c'est d'avoir conscience qu'elle existe affirme Sartre dans L'imagination, (page 126). Mais ce mode d'apparaître de la conscience c'est le soi qui exclut toute distance et donc tout regard intentionnel: c'est son mode d'exister que d'être pour elle même, toujours donnée à soi, la passion de l'existence, la présence à soi.

Penser

Avec un complément d'objet direct, penser signifie avoir une idée de, se donner une représentation intellectuelle pour en faire l'objet d'une réflexion ou d'une méditation: avoir une idée de ce que je suis (liberté) ou de ce que je dois faire (de mon devoir).

D'abord

Signifie, en premier, avant tout le reste. Ce terme vous donne le coeur de la question posée et donc ce dont vous devez tenir compte dans votre stratégie pour répondre. (s'il n'y avait pas ce terme, à la rigueur, vous pourriez répondre par deux parties). Mais ici il faudra une deuxième partie ou, si vous préférez, une troisième partie dans laquelle vous choisirez , ou vous direz pourquoi vous ne choisissez pas: choisir entre l'être que je suis et le devoir qui exige que je sois: lequel vient en premier, avant l'autre.

Ce que je suis

Pensez à Descartes: je suis, j'existe. Mon être c'est ce que je suis, ce n'est pas une essence qui précèderait l'existence mais une existence, une liberté, une possibilité de se choisir en choisissant. Encore faut-il être conséquent avec son choix, faire son devoir.

Ce que je dois faire

Suivre le devoir, librement, pour être digne de la conscience de soi, de sa dignité qui tient à la pensée, à la pensée dont l'essence est la liberté. Mais pour qu'un devoir oblige, pour que j'obéisse, encore faut-il que je sois libre de résister à mes appétits naturels pour obéir au meilleur de moi même, libre d'ajuster mes actes grâce à cette liberté morale: ce qui fait dire: c'est bien de lui, c'est un homme.

Pour la problématique, difficultés.
Comment choisir entre l'être que je suis et le devoir que je dois accomplir? Lequel est fondement de l'autre: du l'être ou du devoir, lequel vient en premier?

- Le fondement du devoir c'est la liberté: une personne est une fin en soi parce qu'elle a la capacité de poser ses projets  ( elle en est  l'origine) comme existence ayant conscience qu'elle existe.
Mais comment nier que cette capacité qu'à la conscience de soi de se fixer une loi conforme à sa dignité (noblesse oblige) et d'obéir à cette loi n'est rien d'autre que le fondement de la liberté morale?

- Le fondement de la liberté c'est l'obéissance à la loi qu'on s'est prescrite, c'est donc le devoir.
Qu'est-ce qui vient d'abord?

=> Les raisons de dire que la conscience de soi me permet de penser d'abord mon être comme existence, c'est à dire comme ce qui n'est pas une essence et en un certain sens ce dont l'être est de ne pas avoir d'essence: je suis, j'existe et, n'ayant pas de nature qui me détermine, je ne peux me regarder comme une chose mais comme une liberté qui, en choisissant, se choisit.

=> Mais cette reconnaissance de soi s'accompagne du sentiment d'une dignité conférée par la liberté: être c'est se faire ... Or il n'y a de liberté que de liberté morale: la conscience que je suis liberté me révèle du même coup:
- ce que je dois faire: me respecter comme personne et respecter autrui parce qu'il est mon semblable, qu'il a la même dignité de fin en soi, qu'il est un autre moi, autre que moi.
- que ce devoir et que tout ce je fais doit être  digne de ce que je suis, corresponde à cette conscience que j'ai de moi même: choisir ses actes bien ajustés à soi ( = libres ) et toujours considérer l'autre comme une fin en soi et pas simplement comme un moyen.

 Faisons le point, la question préalable était: comment  l'être et le devoir  peuvent-ils être révélés par la conscience de soi alors que l'être et le devoir semblent être contradictoire dans la mesure où pour une nature c'est le déterminisme qui s'exerce : la contrainte exclut l'obligation. Nous avons répondu que l'être de l'homme était liberté.

Il s'agit de montrer que ce que je suis n'est pas une nature déterminée mais une liberté au fondement du devoir de respecter son semblable comme on se respecte soi même.

Dans ces conditions, ne peut-on pas dire que la conscience de soi fait apparaître en même temps ce que je suis et ce que je dois faire, puisque, en faisant émerger ce que je suis, du même coup on fait apparaître l'exigence d'un devoir, non pas d'un contenu particulier, mais d'une forme qui doit accompagner mes actions.

= Voir L'impératif catégorique - Kant 
= Voir Kant fondements ....

Conclusion: 
Bilan=> Conséquences
Théorique? Pratique?=> Enjeu => Élargissement vers un problème

Joseph Llapasset - Site philagora ©


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