les unes avec
les
autres
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Réciprocité = qui s'exerce
à la fois d'un premier terme à un second et du second au premier.
Pour problématiser... (la problématique conduit
votre lecteur vers le problème comme question de la question).
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S'il n'y a pas de situation objective, si chaque
point de vue est une manière (un style?) de prendre la situation, alors
parler de conscience en général n'est-ce pas abstraire, conceptualiser des
perspectives toujours particulières?
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"L'environnement se découpe selon
l'être de l'organisme" Goldstein. "Je vois le monde tel que je
suis" Eluard => conséquences?
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Chacun ne voit-il pas son monde en fonction de
son âge, son sexe, son milieu et sa culture? Comment réduire cette
diversité à l'unité que semble exiger la communication compréhensive?
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Si je suis seul à sentir ce que je sens, à
percevoir ce que je perçois, à comprendre ce que je comprends, à
entreprendre ce que j'entreprends, comment le communiquer à autrui?
L'enjeu:
Pour la recherche du plan...
Première partie:
il faut envisager courageusement de dire NON
au sujet car certaines expériences s'accompagnent d'une certitude, en ce
qu'elles sont expériences vécues de solitude. Un discours philosophique qui ne
prendrait pas en compte de tels faits serait pure rhétorique: la première
partie pourrait donc analyser ces vécus pour cerner la solitude comme
expérience éclairant l'impossibilité de communiquer ce qui est propre:
-
AUTRUI, l'étranger. Extrême difficulté à
faire comprendre ou à comprendre ce qui est propre au moi: analyser le
concept de "situation".
-
Expérience de la douleur: analyser la
souffrance physique et la souffrance morale. Comment communiquer à autrui
la souffrance qu'il ne souffre pas?
La souffrance
n'est-elle pas relative à celui qui souffre et fonction du nombre de muscles
qu'il contracte... (voir Bergson "essai sur les données immédiates...
chapitre premier).
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La MORT
(l'agonie plutôt...). L'angoisse (ou
la peur) n'est-elle pas intransférable alors qu'autrui va continuer à
vivre? Que signifie l'appréhension de la mort pour celui qui ne la ressent
pas? (incontournable: Malraux, la fin de La voie royale)
-
L'amour lui-même comme certitude d'être
aimé peut vaciller devant le mensonge (analyser la désillusion).
Si l'homme parle de ce qui n'est pas encore ou de
ce qui n'est plus et échoue à parler de ce qui est, comment communiquer ce qui
n'est pas objectif?
Que peut-il y avoir de commun entre un concept,
résultat d'un jugement, et l'originalité d'une conscience?
Si la conscience n'est que la visée d'un objet
comment pourra-t-elle se dire de manière objective et transmissible sans se
transformer en chose qu'elle n'est pas? (traduction = trahison)
Peut-il y avoir d'un acte de transcendance, autre
chose qu'une série de clichés comme si on voulait, selon l'expression de
Bergson, coller des étiquettes sur un jet d'eau?
Appellerons-nous communication l'échange
d'étiquettes posées sur des boites noires? Qui s'en contenterait?
Deuxième partie:
Comme un juge qui écoute deux adversaires,
il vous maintenant analyser les illusions (satisfaction imaginaire d'un désir)
de communication, distinguer le savoir et la croyance, l'opinion et la science.
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Sur le plan des idées et des
raisonnements:
l'évidence rationnelle semble facteur d'intersubjectivité mais il suffit
de "remonter" la rigueur des enchaînements pour arriver à un
principe hypothétique: le point de départ est propre à celui qui parle,
découle d'une décision, d'un choix personnel: chacun alors retrouve la
distance (Platon, République, fin du livre VI, début du livre VII, en
particulier les sciences propédeutiques.)
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L'INFLUENCE. Bien distinguer la communication
de la suggestion, de l'imitation, qui se ramènent à l'influence comme
caricatures illusoires de la communication.
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ART et COMMUNICATION? L'art est-il un langage
ou une parole sans langue (voir le sujet: L'oeuvre d'art a-t-elle quelque
chose à nous dire?)
N'est-ce pas plutôt un occasion de liberté pour l'amateur dans le libre
jeu de l'entendement et de la sensibilité comme déploiement de la liberté
de chacun? ("Mes vers ont le sens qu'on leur prête"
Valéry)
-
L'AMOUR. Échappe-t-il au narcissisme?
Si seul celui qui accepte sa solitude peut aimer alors... (conséquence pour
le sujet?)
Troisième partie:
Elle peut et doit prendre partie, prononcer
un jugement (le vôtre) dans la direction du OUI ou celle du NON (à vous
de jouer...)
Par exemple, dans la direction du OUI: à quelles
conditions une communication serait possible:
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Rôle de la réflexion.
-
Le dialogue comme réalisation de soi avec
autrui.
-
Rôle de l'épreuve (naufrage, tremblement de
terre) qui fait craquer le moi superficiel et quotidien, révélant chacun
à soi et à autrui.
-
Rôle de l'action partagée: -fraternité dans
la lutte; une cité à construire; grande oeuvre des époux.
Quelques citations:
"Les mots de tout le monde ne
correspondent jamais à nos souffrances qui sont une espèce toujours neuve et
distincte." André Maurois, l'instinct du bonheur XXIII.
"Les livres d'amour ne peuvent guère
être écrits que par les désenchantés" R de Gourmont, Promenades
philosophiques, II, page 196.
"La clé d'autrui est d'abord en
nous-mêmes, car nous ne faisons jamais que conjecturer autrui" Charles
Blondel
"Cette absence de l'autre est
précisément sa présence comme autre" E. Lévinas, De l'existence
à l'existant page 163.
"L'intention du dialogue nous paraît
être d'abord celle d'une genèse réciproque... C'est dans le dialogue que les
idées se forment plus encore qu'elles se communiquent." Aimé Forest, L'homme
et son prochain, page 210, PUF, 1956.
Quelques pistes de lecture:
http://www.philagora.net/citations/conscience.php
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