Un tel sujet ne
peut se concevoir sans la lecture préalable du Projet de paix
perpétuelle de Kant et en particulier, des trois articles
définitifs;
- Le problème principal de Kant est celui de la constitution d'un droit international
qui exige une communauté internationale: cette communauté
internationale n'existe pas, c'est un idéal et la réalisation d'un
idéal est toujours à la charge des hommes. C'est que, une telle
idée peut aussi bien être un produit de la raison qu'un produit de
l'imagination.
Dans le deuxième cas, l'imagination étendant la mesure du possible
(Rousseau), la tâche devient impossible parce que contradictoire.
- La principale difficulté de Kant.......?
L'idée
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C'est un
principe régulateur qui permet d 'évaluer et d'orienter l'expérience:
ce qui n'a de réalité que pour l'esprit, ce qui n'est pas objet de
connaissance puisque rien de sensible ne lui correspond. On distinguera la
connaissance, détermination d'une intuition sensible par un concept et la
pensée par le moyen des idées grâce auxquelles on se rapporte au réel.
Ce qui n'existe qu'en idée n'existe pas (encore) dans la réalité
observée. D'où la difficulté: comment réaliser une idéalité sans
risquer le totalitarisme d'une monarchie universelle où chaque citoyen
serait à l'infini par rapport au monarque?
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Communauté
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Désigne
un groupe d'individus qui communient dans des traditions et dans la
reconnaissance de valeurs. Il est possible pour un groupe de déterminer
un intérêt commun. En ce sens toute communauté est d'abord
"naturellement" nationale. D'où la surprise et le choc du terme
suivant "internationale !
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Internationale
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Communauté
internationale désignerait un groupe dans lequel des nations
communieraient selon les traditions, les valeurs, les intérêts. Mais,
les nations ont des traditions différentes, des valeurs différentes et
des intérêts différents. D'où la difficulté => L'idée de
communauté internationale est-elle un idéal posé par la raison (non
contradictoire et donc possible) ou un idéal de l'imagination qui
"étend la mesure du possible" (Rousseau)
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Problématisation:
-Transformer
le sujet en question: possible ou impossible?
-L'idée de communauté internationale, idéal de la raison ou chimère
de l'imagination? D'où le problème: comment penser, en raison, une communauté
des Nations, selon l'égalité et la liberté, selon un droit commun à
toutes formé de lois pour tous et par tous, alors que tout divise les États
et en particulier la liberté qu'il est impossible de leur
enlever sans les faire disparaître?
Recherche
des idées par maïeutique : (c'est toi qui le diras)
-Quel
est l'enjeu du sujet? N'est-ce pas la paix perpétuelle par le droit?
-Qui
bénéficierait de cette communauté internationale en dernier ressort?
Ne serait-ce pas l'humanité toute entière?
-Comment
passer de l'idéalité à la réalité? Le moyen serait-il
l'instauration d'un droit positif?
-Est-il
possible de réaliser ce droit positif international sans faire
disparaître les États garants des lois qui protègent les citoyens?
-Pour
montrer que la tâche de réaliser cette idée est possible, ou du moins
non contradictoire, ne suffit-il pas de faire l'hypothèse d'une
société humaine originaire?
-L'idée
d'une communauté internationale est-elle une utopie? N'est-il pas
possible de penser la fin de l'Utopie? Peut-on l'imposer au risque de
nier le droit?
- Dans
quelle mesure la comparaison de la relation individu à État peut-elle
valoir pour état/sociétés des nations? L'un peut-il être vraiment le
paradigme de l'autre?
-Qu'en
est-il dans l'oeuvre de Kant?
-Le
droit cosmopolitique exige l'abandon de l'idée d'un État mondial: cela
signifie-t-il l'abandon de l'idée de communauté internationale? Quel
effet produit la substitution d'un état cosmopolitique à l'état de
peuple? Peut-on considérer cette substitution comme un renoncement de
Kant?
Vers un plan...
-Pour
l'introduction, vous pouvez très bien vous étonner du sujet: c'est
une utopie. N'est-ce pas perdre son temps que d'essayer de concilier ce qui
est contradictoire?
A partir de la définition des deux termes qui semblent s'opposer, vous
dirigez votre correcteur vers le problème. En soulignant du sujet, l'enjeu,
la paix pour l'humanité, la paix perpétuelle ... vous montrez que vous avez
compris le sujet et que vous avez effectué les lectures qui vous étaient
demandées. -Conclusion:
vous faites le bilan du devoir en insistant sur la décision que vous avez
prise dans la troisième partie grâce à la solution du problème mis en
évidence dans l'introduction.
Vous pouvez élargir vers une autre question qui se pose alors. Par exemple,
vers la difficulté de penser une idée et singulièrement l'idée de paix.
Dans la bibliographie
sur la paix, vous trouverez des pistes de lecture qui vous aideront,
en particulier de Monique Castillo.
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