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Pour la compréhension du sujet, vers le problème:
Tout
d'abord un tableau de définition qui va faire apparaître la
complexité sous une apparente facilité: il ne s'agit pas de dérouler
mécaniquement les avantages et les inconvénients de la
technique, il s'agit de prendre en compte les sens des termes
et... leur ambiguïté.
Faut-il |
signifie ici, y a-t-il des
raisons pour s'étonner devant ... |
Admirer |
Le sens de ce terme a évolué:
- d'abord admirer ce fût s'étonner d'une chose
extraordinaire, inhabituelle. L'admiration est donc une
passion, une action qu'une chose exerce sur nous, qui nous
surprend et que nous contemplons avec émerveillement.
Selon Descartes dans Les passions de l'âme,
l'admiration de l'âme n'a pas le bien ou le mal pour
objet, mais seulement la connaissance, la rencontre imprévue
de la chose qu'on admire (II, 71).
- De nos jours admirer c'est exprimer une
satisfaction devant ce qui est beau et grand (=> Beaux
- Arts) , indépendamment de toute référence morale.
Si l'admiration est fille de l'ignorance c'est qu'elle
s'en tient à l'aspect superficiel et ne se soucie pas des
conséquences. Ce n'est possible que parce que la peinture
re-présente, c'est pour du beurre pour ainsi dire.
Mais quand il s'agit d'admirer quelque chose de réel,
l'admiration a des conséquences: par exemple, on ne
s'oppose pas à l'action d'un processus que l'on admire.
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La technique |
C'est l'application de la
science qui est utilisée comme un moyen ou si l'on préfère,
un instrument: un instrument est toujours innocent,
l'erreur ou la faute ne pouvant venir que de celui qui
l'utilise mal. |
Pour
la problématique
Vous
n'en restez pas à la manifestation de votre surprise devant le
sujet: l'étonnement n'est qu'un point de départ:
-
Comment peut-on admirer un moyen ou un instrument? Est-ce que, en
réalité on n'admire pas plutôt les produits de la technique
dont nous profitons sans chercher à comprendre leur processus
aveugle.
-
Comment y aurait-il des raisons d'admirer quelque chose qui n'est
pas nouveau et dont nous avons l'habitude au point que plus rien
ne nous surprend. Faut-il nous émerveiller devant ce qui nous
inquiète, ce qui en menaçant notre environnement, nous menace!
=>
Ceux qui méprisent la technique dans des protestations
indignées montent dans leur voiture, téléphonent, utilisent le
GPS pour arriver à l'heure au meeting dans lequel ils vont dénigrer
la technique.
Pourtant, un outil, n'a-t-il pas, par essence, l'innocence de ce
qui n'est qu'un instrument. Si le clou a été mal enfoncé,
va-t-on le reprocher au marteau?
Quelques
pistes qui ne doivent pas vous détourner de
l'effort de penser par soi même.
- la technique étonne l'ignorant qui n'accède pas à la théorie,
qui ne voit que l'utilité et la rapidité: elle n'a rien d'étonnant
pour celui qui considère un ordinateur en connaissant la théorie
de l'information. Non seulement il ne s'étonne pas, mais il pense
à faire mieux, plus performant.
- Faut-il admirer la technique pour avoir fait disparaître les métiers
odieux dans lesquels l'homme s'épuisait en épuisant sa force
musculaire?Mais est-ce admirer la technique?
- Faut-il admirer la technique parce que, par elle, "l'homme
ordonne la nature en mettant à la fois de l'ordre dans ses pensées
et de l'ordre dans son travail' (Bachelard).
- Cette admiration peut être sans réserve si on considère que
la technique est un moyen et que comme moyen, la technique que
peut être autrement que bienfaisante?
- Mais en réalité, ne pourrait-on pas soutenir que ce qu'on
admire, ce sont les prouesses de la technique du point de vue de
la grandeur et de la beauté sans pour cela faire référence au
bien et au mal?
Bonne
continuation...
=> Voir
dans Philo
express la
page synthétique sur LA TECHNIQUE
J.
Llapasset
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