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Pour la compréhension du sujet, vers le problème:
Le
contexte vous éclairera et vous évitera un contresens sur
Rousseau.
Vous trouverez ce texte dès le deuxième alinéa de L'
Extrait de paix perpétuelle (Pléiade, tome III, page 563)
Dès le début Rousseau a parlé de l'illusion d'un coeur véritablement
humain à qui son zèle rend tout facile. Il s'oriente
d'abord vers le sentiment; c'est sur les moyens proposés par
l'Abbé pour réaliser la paix qu'il fera porter ses critiques et
non sur la fin qui honore l'homme. A la page
595, vous lirez: quoique le projet fut très sage les moyens
de l'exécuter se sentaient de la simplicité de l'auteur.
Autant dire que l'auteur est resté quelque peu enfant et n'a donc
pas utilisé sa raison.
=> Votre texte est précédé d'une phrase dans laquelle
Rousseau en appelle à quelque "âme honnête"
pour partager l'émotion qu'il ressent à écrire sur un sujet si
intéressant pour l'humanité.
=> Stratégie de Rousseau: Pour que la raison
ne soit pas dévoyée en entêtement il faut qu'elle soit animée
par le sentiment. Le sentiment ne saurait remplacer la raison mais
ce sera le moteur. Voilà pourquoi votre texte en appelle au
sentiment, à l'émotion, à l'enthousiasme de celui qui devient
un collaborateur du bien et de Dieu.
goûter: comme le vieillard d'Épicure
trouve quelque félicité dans la réminiscence de l'amitié, la
seule peinture d'une concorde éternelle, de ce qui n'est pas,
fait pourtant goûter quelques instants de bonheur. Le désir naît
alors d'un plaisir éprouvé rien qu'à l'évocation de la réalisation
d'un projet. Parce qu'il motive, seul le sentiment pose une fin
comme désirable. Alors interviendra la raison pour calculer si
les moyens sont bien ajustés à la fin. Ce n'est pas le cas pour
les moyens proposés par L'Abbé de Saint Pierre: "Il (l'
Abbé) s'imaginait bonnement qu'il ne fallait qu'assembler un
Congrès, y proposer ses articles, qu'on les allait signer et que
tout serait fait." page 595
La suite de votre texte proposé comme sujet vous éclairera:
"Je n'ai pu refuser ces premières lignes au sentiment
dont j'étais plein. Tâchons maintenant de raisonner de sang
froid." (page 564).
=> Pour démarrer votre lecture de Kant attardez-vous sur le début,
n'est-ce pas, par la distinction entre l'idéal de l'imagination
et l'Idée de la Raison, le même mouvement que celui de Rousseau?
utiliser les deux pages suivantes de nos ressources sur Kant :
Sur
le titre: objectif:
formuler le problème (pages 73 et 75)
Sur
le debut de l oeuvre (page
75)
=> Pour ce qui est de la paix d'Aristophane:
- Une question: quel est le rôle du sentiment , de l'émotion
dans la stratégie d'Aristophane. N'est-ce pas l'enthousiasme (on
est avec Dieu, avec la déesse de la paix) qui est moteur? Voir Aristophane,
artisan de paix
=> Qu'est-ce qui est reproché finalement à L'Abbé de
Saint Pierre?
Pour
Rousseau, L'abbé confond l'intérêt réel et l'intérêt
apparent: or ces intérêts sont distincts et opposés: la paix
perpétuelle est incontestablement l'intérêt réel mais, l'intérêt
apparent des princes c'est l'accroissement de leur. pouvoir et
l'expansion par la guerre. pour éclairer cela:
"Distinguons donc en politique ainsi qu'en morale l'intérêt
réel de l'intérêt apparent; le premier se trouverait dans la
paix perpétuelle, cela a été démontré dans le projet (de
l'Abbé), le second se trouve dans l'état d'indépendance
absolu qui soustrait les souverains à l'empire de la loi pour les
soumettre à celui de la fortune, semblables à un pilote insensé
qui, pour faire montre d'un vain savoir et commandait à ses
matelots, aimerait mieux flotter entre des rochers durant la
tempête que d'assujettir son vaisseau par des ancres.
Toute l'occupation des rois ... se rapporte à deux seuls objets,
étendre leur domination au dehors et la rendre plus absolue au
dedans." Rousseau, Jugement sur le Projet de paix
perpétuelle de l'Abbé ... Oeuvres complètes, tome III.
Voir
la rubrique: la
paix (classes prépas)
J.
Llapasset
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