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Pour la compréhension du sujet, vers le problème:
La
paix est un concept qui déborde la
pensée purement politique.
Ce qui signifie que la politique ne
suffit pas à définir la paix; par
exemple par un traité de paix, de
multiples précautions comme si, il s'agissait de faire succéder
à un état de guerre naturel un état de paix
institué. D'où le problème: la paix
est-elle derrière nous, à l'origine et avec nous, ou bien à
l'horizon. La politique qui
voudrait tourner la page de la guerre pour constituer la paix
est insuffisante car la paix la déborde.
Vous pourrez vous étonner devant le terme concept
surtout si vous le distinguez bien de l'idée. Dire que la paix
est un concept c'est dire qu'elle n'est pas un idéal de la raison
mais qu'elle correspond à une existence, un maintenant, un ici
qui est donné originairement.
C'est d'ailleurs pour cela que le concept, par son noyau, déborde
la pensée qui s'aventure librement.
Pour Levinas le noyau de la paix
c'est en effet l'hospitalité, l'accueil originaire du visage de
l'autre. Dans ces conditions la paix
ne peut être pensée comme purement politique
(sans mélange d'autre chose) ou comme purement apolitique
d'ailleurs. Il faudrait penser la paix
comme supra politique ou même métaphysique.
Qu'est-ce à dire?
L'essence de la paix, son principe
déborde le politique en tant que
hospitalité première.
Levinas s'enracine dans l'hospitalité kantienne tout en rompant
avec la pensée de Kant. Vous verrez (article 3 de la deuxième
section du Projet de paix ...) les
racines, avec cette différence essentielle que l'auteur du projet
s'oriente vers l'avenir avec l'institution d'un droit des étrangers
à entrer sur le sol des États, institution qui est un horizon,
et un horizon c'est toujours un peu fuyant. En tout cas que cela
soit à l'horizon, cela signifie que le conflit est première, que
la guerre est première, qu'il faut s'en sortir.
Toute autre est la pensée de Levinas: loin d'être une rupture
avec la violence première, la paix
est à l'origine: il y a un accueil originaire qui est ouverture
au visage de l'autre, hospitalité, noyau de la paix.
Mesurez bien l'enjeu d'une telle pensée: si la paix
est première, la guerre n'est plus qu'une manière de continuer
la paix... par d'autres moyens
comme le remarque Derrida dans Adieu à Emmanuel Levinas, V ,
Galilée, page 167.
Pour ce qui est de Levinas, vous pouvez lire dans Totalité et
infini, les conclusions en particulier le paragraphe 12.
A première vue, le texte de Hugo semble s'opposer à la thèse de
Levinas. La guerre semble bien être première ... Mais on peut se
demander si du point de vue de la nature et du point de vue de la
maternité ... la paix n'est pas à
l'origine.
DERRIDA Jacques = Les
devoirs de notre communauté
LEVINAS Emmanuel = Totalité
et totalisation
LA PAIX page
index http://www.philagora.net/ph-prepa/la-paix/index.php
J.
Llapasset. |