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Ordre et désordre  

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== Pour la compréhension du sujet, vers le problème:

Le triomphe de  l'ordre. C'est le fondement de la théorie scientifique au XIX è siècle. La loi comme rapport exprimé mathématiquement (fonction algébrique) permet de prévoir: la prévision s'appuie sur le déterminisme qui n'est que la conception d'un ordre qui règne dans la nature par des lois.

Laplace imagine une sorte d'intelligence absolue qui pourrait comprendre dans la même formule "les mouvements des plus grand corps de l'univers et ceux du plus léger atome; rien ne serait incertain... et l'avenir, comme le passé, serait présent à ses yeux". Laplace.

Le deuxième fondement de l'ordre c'est: rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme. Il suppose l'existence d'une matière qui se conserve: elle est composée d'éléments et la transformation ne porte que sur les relations sur ces éléments.

"De Kepler à Newton et Laplace, il est établi que l'innombrable peuple des étoiles obéit à une inexorable mécanique. La pesanteur des corps, le mouvement des marées, la rotation de la lune autour de la terre la rotation de la terre autour du soleil, tous phénomènes terrestres et célestes obéissent à la même loi." E. Morin, La méthode I., La nature de la nature, pages 33 et 34, Seuil.

2-L'apparition du désordre.

  • lorsqu'un désordre apparaît (par exemple, un astre errant que l'on ne peut rattacher à aucune loi), la réaction est de la réduire à l'ordre en invoquant par exemple l'ignorance de la règle qui pourrait le comprendre (Leibniz affirme que lorsqu'une règle est fort composée ce qui lui paraît conforme semble ne lui être pas réductible).

    Seule la mise en question des deux fondements de l'ordre permettra au XX è siècle de faire apparaître le désordre.

Vous avez à montrer comment le désordre s'introduit avec la mise en question
du déterminisme et de la matière. voir les relations d'incertitudes de Heisenberg qui place au coeur de la réalité une indétermination.

Dès lors le désordre apparaît partout: 

- En cosmologie, vous documenter sur Hubble (1930)

"L'ordonnancement grandiose du grand ballet stellaire s'est transformé en sauve-qui-peut général" E. Morin, La méthode I., La nature de la nature, page 39, 40.

Cela signifie-t-il que l'univers est un chaos dans lequel apparaîtrait quelques îlots très isolés d'ordre.

Demandez-vous si cette idée incroyable que ce soit le désordre qui soit à l'origine du cosmos qui paraît si ordonné!

"Ce qui est chaos, c'est la désintégration organisatrice." Morin Ibidem, page58.

Que le déterminisme mécaniste soit remplacé par des lois statistiques ne signifie-t-il pas que la thèse de Laplace doive être abandonnée?

Que la matière soit de l'énergie et des "Quarks" inaccessibles ne signifie-t-il pas la disparition de l'ordre au niveau de l'infiniment petit?

- En biologie vous pouvez suivre un mouvement semblable à partir de Cuvier qui par le concept d'organisation inscrit dans le vivant un ordre jusqu'à l'ouvrage de Jacques Monod, Le hasard et la nécessité, qui reconnaît à la racine de l'ordre le hasard. L'homme serait le fruit d'une suite d'erreurs de réplications qui auraient été conservées par la nécessité (la
transmission de l'erreur).

- Sciences économiques:
Une science de l'incertain est-elle encore une science?

- L'homme. Certains vont jusqu'à affirmer que la raison flotte sur un océan de déraison que l'homo sapiens, raisonnable émerge d'un fond de démence à laquelle il est essentiellement lié, ce que E. Morin (page 127, ibidem) exprime dans une formule lapidaire: "L'homme est fou-sage".

Une objection: toute observation est construite par la culture de l'observateur. L'histoire est science et de la philosophie montre que chaque fois qu'il a été inventé un paradigme éclairant, on a tenté de l'appliquer, de l'étendre à la totalité. Cela a été le cas du principe d'inertie, en particulier avec Spinoza, La tendance de l'être à persévérer dans l'être.


C'est peut-être l'extension de ce paradigme à l'homme qui pose problème. Que l'individu resté au stade de l'opinion, des images et des représentations de sa conscience spontanée soit prisonnier de la caverne et transforme ses désirs en connaissance, déchaîne sa violence c'est une évidence que les grecs eux-mêmes avait très bien signalé en parlant d'Ubris. Mais l'individu peut-il être considéré comme autre chose que comme une possibilité de devenir s'il le souhaite un sujet en s'élevant à la conscience réfléchie qui lui permet d'être l'auteur de ses représentations et à la conscience morale qui lui permet d'être acteur de ses actions dans une liberté partagée. Dire que l'homme est sage-fou n'est-ce pas confondre l'individu et le sujet?

Dans ces conditions, l'argument ne porte pas.

Vous pouvez, bien entendu, lire: 

Alain Renaut,  L'individu. vous y trouverez l'excellente formule que je cite de mémoire, "Le sujet est l'horizon de l'individu".

Descartes, Le discours de la méthode ou le triomphe de l'ordre rationnel puisque la morale elle-même devra un jour être absorbée par la perfection de la science.

- Pour le rapport entre l'ordre et le désordre, voir la formule d'Héraclite: "Vivre de mort, mourir de vie." Cité par E. Morin ' La méthode I., La nature de la nature, pages 297 et 298.

DERNIER POINT DE RÉFLEXION: On utilise Gaston Bachelard pour relativiser la raison classique et on en tire argument pour montrer que la raison procède elle aussi du désordre. Quand Bachelard affirme que le rationalisme est touché par la relativité, il en souligne la valeur: en effet, que serait une raison figée sinon une raison morte. Que la raison soit instruite par l'expérience cela ne signifie pas qu'elle perd son caractère de révéler un ordre mais simplement qu'elle possède ce caractère à la perfection puisqu'elle ne se fige jamais dans une certitude qui serait signe de pensée morte: cette adaptation et cette diversité, cette vie du rationalisme que souligne Bachelard loin d'être un
désordre relève d'un ordre supérieur qui est celui du changement, de la vie.

On en n'a donc pas fini avec l'ordre et le rationalisme. Si la science es tune suite d'erreurs rectifiées, cela ne signifie-t-il pas le triomphe perpétuel de l'ordre.

=Voir: 

J. Llapasset

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