Vous
avez à choisir parmi ces quelques pistes ce qui peut vous aider
à comprendre le texte, cela ne doit pas vous détourner de
chercher et de penser par vous même.
Pour
la recherche des idées:
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En soi, désigne l'essence, ce que cela est:
une chose peut être ce qui est par soi, ce qui a
sa raison d'être en soi: l'absolu, ce qui
commande catégoriquement, indépendamment de toute condition.
Ce peut être aussi ce qui a sa raison d'être hors de soi, ce qui
est relatif. Dans ce cas l'essence porte en elle une dépendance
par rapport à ce qui n'est pas elle: il est évident que si la
soumission à la morale porte en elle autre chose que la volonté
de faire le devoir par devoir, par exemple un sentiment ou un intérêt
sensible, on n'agit pas en se soumettant par devoir mais conformément
au devoir, le rapport à la morale n'est qu'une apparence;
en soi la soumission n'est pas soumission à la morale au
devoir.
Si
la soumission à la morale a pour origine autre chose que la
morale, elle est soumise à une hypothèse et obéit à un impératif
hypothétique: par exemple, si tu veux échapper à la mort,
soumets-toi au souverain qui détient la puissance de te faire
mourir.
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Vous remarquerez que Nietzsche donne plusieurs exemples d'ordre
psychologiques: mais un ou plusieurs exemples ne prouvent rien. Il
cherche donc davantage à persuader qu'à convaincre.
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D'ailleurs, l'affaire est entendue, comme on dit, dès le début,
dans la mesure où il parle de soumission et non pas d'obéissance
au devoir par devoir: en partant ainsi d'un préjugé, il arrive
à ne plus parler de la morale, ce qui en un certain sens est
utile à sa thèse: la soumission à la morale est sans rapport
avec la morale. Mais cela fragilise aussi la pertinence de sa
critique en ce qui concerne la morale.
Il se donne au départ ce qu'il n'aura plus qu'à déduire à la
fin: en soi, la soumission à la morale n'a rien de moral. C'est
une faiblesse et une lâcheté.
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Due = a pour origine réelle qui n'est pas ce
qu'elle prétend être.
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Peut: l'emploi de ce terme marque qu'il peut y
avoir des exceptions. C'est simplement possible, ce n'est pas nécessairement
dans tous les cas. L'auteur semble ne pas fermer la porte à une
grande morale qui se moquerait de cette morale des faibles. Qui en
affirmant, s'affirmerait.
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Kant
et son impératif catégorique. Kant admettait que
dans la réalité, on n'agit peut être jamais par devoir mais le
plus souvent conformément au devoir. Pour lui, cependant, cela ne
changeait rien au commandement absolu de la raison pratique. L'impératif
catégorique a sa raison d'être en soi, il joue non seulement le
rôle d'un critère pour juger de la moralité d'une action mais
encore le rôle d'une idée régulatrice pour garder le cap dans
une vie humaine.
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La question: que peut ce qui est (la soumission
...) contre ce qui doit être (l'exigence de l'impératif catégorique)?
Tous les exemples que nous donne Nietzsche pour nous persuader
que la soumission à la morale n'a pas de rapport un avec la
morale sont excellents mais, ils ne peuvent rien contre l'obéissance
à la loi qu'on s'est prescrite, à l'impératif catégorique,
au meilleur de nous même: la raison pratique. L'auteur en
conviendrait.
Bonne
continuation