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Pour la compréhension du sujet, vers le problème:
On
a bien raison d'attirer votre attention sur le sentiment,
cette" plage" qui permet les rencontres de gens qui se
reconnaissent comme semblables et qui est donc le fondement de
toute socialisation véritable et de toute communauté.
Le
sentiment: c'est ce qui s'éprouve soi même, ce
dont on a une conscience immédiate, ce qu'on voit "d'une
vue", selon Pascal. Le sentiment est donc de l'ordre de
l'intuition et non de la rationalité du discours qui tourne
autour. On peut le cerner en disant que c'est un état affectif
qui a pour antécédent immédiat une représentation,
à condition de bien prendre en comte son intentionnalité
par laquelle il vise un objet d'une certaine manière et projette
sur lui une certaine "qualité". Il y a
le sentiment de liberté, le sentiment de nous même, le sentiment
d'injustice ...
Chaque terme en gras projette un éclairage sur votre sujet en
particulier sur la manière dont l'injustice est appréhendée.
Représentation => sentiment => objet visé.
Pour
"problématiser": comment l'obscurité
pourrait-elle projeter une lumière rationnelle nécessaire à
toute action contre l'injustice et donc pour la justice?
=>
Vous avez à peser la force du sentiment d'injustice et
ses limites. C'est sa force qui fait ses limites:
- sa force: la certitude, ce
n'est pas une réaction, c'est de l'ordre des tendances affectives
qui se fixent sur un objet et orientent vers une action pour
promouvoir l'objet ou le réduire, sinon le faire disparaître.
-
Ses limites: difficulté de le justifier
rationnellement, impossibilité d'objectiver le sentiment pour
voir ce qui le motive réellement, obscurité de ce qui s'éprouve
soi même sans aucune distance. Impossibilité donc de le juger,
de le critiquer: d'où le risque de le voir se perdre dans des
jugements sur l'injustice qui manquent à l'objectivité; risque
de se laisser emporter en se croyant une belle âme, à qui
effectivement le sentiment suffit.
=>
Notez que sans lui rien n'est vraiment possible, mais que, en lui
même il ne suffit pas à l'action intelligente et bien ajustée.
Par exemple, ce n'est pas en faisant disparaître le droit positif
qu'on fera disparaître l'injustice.
L'injustice:
quel genre de représentation peut précéder immédiatement le
sentiment d'injustice?
Un acte contraire à la justice?
La représentation c'est la chose présente à la conscience: par
exemple, un acte contraire à la justice qui est justifié par des
raisonnements captieux.
Le sentiment d'injustice: souffrance éprouvée qui vise l'objet,
l'injustice, en le qualifiant négativement, qui voudrait sa
disparition.
Le sentiment d'injustice n'est pas réglé par la raison, ni par
les discours: l'injustice est souvent conservée grâce à un
discours des riches (Rousseau, Discours sur l'origine de l'inégalité,
deuxième partie).
Ne
faudrait-il pas que la loi, ou ceux qui la font, ait l'intuition
qu'il y a toujours un au delà de la loi? C'est peut-être ce qui
permet de comprendre la fonction du sentiment d'injustice. Mais il
faut lui refuser la fonction de faire la loi puisque la loi est un
être de raison.
Gardez
bien en mémoire cette phrase de Rostand, tout au long de votre
devoir. Pour cet auteur on se figure avoir tout fait pour la
justice quand on a bien vitupéré les injustices.
==>
Vous lirez avec profit le texte de J-P Blondeau
http://www.philagora.fr/religion/18-09-05.php
=>
Voir dans Philo
express la page La justice
=> Voir Philo-prepas:
La
Justice
Bonne
continuation de votre travail |