Pour
la compréhension du sujet, vers le problème:
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La vraie question ce n'est pas l'alternative heureux ou
malheureux: la question se pose-t-elle pour un être raisonnable
sensiblement affecté qui ne peut pas satisfaire ses deux natures
en même temps?
Dans les
dernières pages du texte de Le Clézio, le Corsaire est à la
fois heureux et
malheureux lorsqu'il jette le trésor à la mer et lorsque dans le
même mouvement de renonciation à l'avoir, il fait éclater sa
liberté.
Comment
comprendre heureux et malheureux?
En même temps ou successivement?
Comment, selon ce que nous venons d'écrire plus haut, cela ne
peut-il être que "en même temps"?
Être heureux et malheureux cela ne dépendrait-il pas du meilleur
de soi même?
Soi
même:
que peut désigner soi- même sinon
la conscience de soi qui me révèle ce que je suis (liberté,
dignité) et ce que je dois faire (mon devoir, l'obéissance à la
loi que je me prescris).
Or,
n'y a-t-il pas des
niveaux de conscience? La
conscience immédiate, la conscience réfléchie, la conscience
morale: comment les hiérarchiser?
- Serait-ce
qu'on serait malheureux au niveau de la nature en la sacrifiant
comme le Corsaire sacrifie l'avoir qu'il a conquis, et heureux au
niveau de l'expansion de sa liberté morale. Que l'on soit heureux
parce qu'on l'a voulu, on y a mis du sien, et malheureux en même
temps, d'un malheur accepté: l'amour se nourrit de sacrifices.
- Cela ne
permet-il pas de comprendre pourquoi l'expression "être
heureux" est préférée au terme bonheur, comment
l'expression "être malheureux" est préférée au terme
malheur?
=>
Pourquoi le problème, le vrai problème n'est pas d'être heureux
ou malheureux? Pourquoi n'est-ce pas
la question essentielle? Où y a-t-il problème exactement? Quel
rapport, quelle liaison y a-t-il entre être heureux et être
malheureux dès qu'on rapporte les actions au meilleur de soi même?
Qu'est-on amené à sacrifier? Peut-on dire que être heureux et
être malheureux sont attachés, pour ainsi dire par la tête,
comme l'unité de se qui se fuit?
Pourquoi
celui qui se hisse au plus haut niveau de soi même ne peut-il être
que heureux et malheureux dans le même mouvement.
Soi même, n'est-ce pas aussi de
l'ordre du désir qui en affirmant l'infini s'affirme dans sa
dignité?
Pauvreté
et grandeur: Alexandre, sur le bateau, écoutant le bruit de la
mer parmi les cafards volants (Le Clézio => A la
recherche du bonheur http://www.philagora.net/ph-prepa/recherche-bonheur/index.php
)
J. Llapasset
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