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Pour la compréhension du sujet, vers le problème:
http://forum.philagora.net/showthread.php?s=&threadid=8123
a)
Partons d'une donnée immédiate de la conscience, de la certitude
d'une opinion.
Étonnez-vous! dans la prière n'y a-t-il pas, pour le croyant, un
échange, une conversation avec Dieu? D'ailleurs le sacrifice
n'est-il pas agréable aux Dieux, déjà une sorte d'échange pour
avoir leurs faveurs. Le théâtre d'Aristophane ne représente-t-il
pas un dialogue entre le Dieu Hermès et Lavendange. Pascal ne
nous dit-il pas que le fils de Dieu s'adresse à lui: tu ne me
chercherais pas si tu ne m'avais déjà trouvé ... Les armées
s'affrontaient au nom de "Dieu le veut !" Il semble bien
que pour ceux qui admettent l'existence de Dieu un échange de
biens ou même un dialogue soit possible dans le meilleur des cas.
b) Ce qu'établit la conscience réfléchie:
Mais en toute rigueur des termes, si l'échange implique une égalité
des parties qui échangent et une équivalence de ce qui est échangé,
commet pourrait-il y avoir un échange entre l'homme
fondamentalement insuffisant et Dieu qui est tout parce qu'il a
tout sans avoir besoin de le demander? Dès lors imaginez un
dialogue comme recherche des la vérité entre celui qui ne sait
pas, même s'il sait qu'il ne sait pas, et Dieu qui sait, cela ne
revient-il par nécessairement à remplacer l'échange par le don
de Dieu qui sait et qui est le seul à savoir? Si le moteur de l'échange
c'est le besoin, l'intérêt, de quoi Dieu peut-il bien avoir
besoin, n'est-il pas indifférent? Quelle commune mesure peut-il y
avoir entre la finitude d'un échange et l'infinitude d'un don?
Dans la relation entre Dieu et les hommes, que peut-il y avoir
d'autre que le don? "Si tu savais le don de Dieu ...".
certes le don de soi semble répondre au don de Dieu mais là
encore la disproportion est infinie entre le Dieu et le don de
soi.
Pour ce qui est de la réduction du don à l'échange à propos de
la parabole du bon samaritain, voir dans L'échange, premières réflexions
de Dagognet, Bréal, pages 56 à 58: celui qui donnerait,
recevrait en échange de sa sollicitude envers le malheureux la
royale liberté des enfants de Dieu. En réduisant le don à l'échange,
on explique mécaniquement, ce qui est la meilleure manière pour
l'intelligence d'évacuer le transcendant. Le don ne serait qu'une
forme subtile de l'échange. Entre l'opinion qui a une part de vérité
et l'intelligence qui a une part d'erreur, en faisant de l'échange
un modèle universel vous "balancez". c'est le moment
d'utiliser votre balance intérieure: une enquête s'impose, ce
que l'on sait, on ne le sait que parce qu'on l'a cherché.
c) Vouloir échanger avec Dieu,
n'est-ce pas vouloir le mesurer à l'aune de l'homme, le réduire
à l'homme, à l'insuffisance de l'homme? C'est la raison et
l'origine de l'anthropomorphisme.
Qui osera dire donnant/donnant à Dieu! Le Dieu anthropomorphique
n'est-il pas mort? Si nous l'avons tué c'est parce que nous
l'avions construit. On ne peut déconstruire que ce que l'on a
construit.
Vous voilà donc dans l'embarras et contraint à une enquête: non
pas une simple observation mais un raisonnement vigilant comme
dirait Épicure c'est à dire un va et vient entre la raison et
l'expérience.
Sur quoi peut porter votre enquête: effectivement sur la prière,
très souvent une prière de demande ...
Mais aussi sur la contemplation des mystiques: est-ce un échange
silencieux? Un entretien comme dit Bergson dans Les deux sources
de la morale et de la religion au chapitre III.
Vous avez à lire de ce grand philosophe qui domine son siècle,
au chapitre III, le mysticisme chrétien, mysticisme et rénovation,
pages 241 et suivantes.
Cela relève-t-il du don ou de l'échange? Le moi se perd-il dans
la rencontre ou devient-il lui même?
=> Si l'humilité du moi rencontre
l'humilité d'une perfection cela signifie-t-il qu'on puisse échanger
avec Dieu?
Bon courage pour ce sujet qui vous amènera à sonder l'échange.
©
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d'un contenu: pour ou contre.
=> http://www.philagora.net/ph-prepa/echange/index.php
=> http://www.philagora.net/philo-fac/ortega-y-gasset/tradition.php |