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Pour la compréhension du sujet, vers le problème:
Plus
= davantage, de manière plus indiscutable, par rapport
au doute .
=>
Je peux douter de toutes les choses extérieures, de leur
existence, de leur position ici et maintenant: c'est, peut être,
le passé qui infeste le présent et me fait voir ce qui n'existe
pas, ce peut être une hallucination ou alors tout simplement je
suis en train de rêver et je suis entouré par des fantômes et
des ombres, mais du moment que je doute, je ne
peux douter de mon doute:
je doute = je pense = je suis = j'existe.
Avoir
conscience de = toute conscience est conscience de
quelque chose, de l'existence de quelque chose: la conscience
n'atteint pas l'essence de la chose, ce qu'elle est. La conscience
est un acte de dépassement qui fait apparaître le moi, le monde
...
Peut-on
placer sur le même plan de certitude la conscience de son
existence dont on ne peut douter et la conscience de l'existence
des choses extérieures dont il est toujours possible de douter :
il pourrait y avoir un malin génie qui s'amuse à m'envoyer des
représentations illusoires.
=>
Autrement dit le mode de l'apparaître de la conscience de son
existence est-il le même que le mode de l'apparaître
des choses extérieures?
=
Que dit votre cours sur la
conscience?
1
- Que toute conscience est un acte de transcendance, de dépassement,
qui déploie un horizon, un trou de lumière, grâce
auquel les choses apparaissent à distance, cette distance rend
possible le doute. Ce qui m'est donné c'est une existence
probable, un environnement qui se découpe immédiatement selon l'être
de l'organisme et qui appelle un effort d'attention: avoir
conscience c'est être invité à prendre conscience.
2 - Mais c'est très différent
lorsqu'il s'agit de avoir conscience de son existence: il n'y a
pas de distance entre soi et soi. Le soi ne peut douter, s'il s'éprouve
lui même, de son existence: tout conscience est présence
à soi, accompagnée de la certitude de son existence: ce
qui s'éprouve soi même, n'étant pas séparé de soi même, est
certain de soi même , de son existence. Il ne s'agit plus d'une
croyance, d'une probabilité, mais d'une certitude de son
existence qui accompagne et qui fonde le mouvement de la
conscience, son intentionnalité. En effet, sans la présence à
soi l'acte de transcendance ne serait rien, ne serait pour
personne: il n'existerait pas, si exister c'est être pour
quelqu'un.
=>
Il semble donc qu'on pourrait finir par répondre oui à la
question posée, dans la mesure où la conscience de son existence
n'a besoin de rien d'autre que d'elle même, alors que la mise à
distance des choses exige une croyance en leur existence. Dans le
premier cas le contact est donné, comme dans un sentiment qui est
épreuve de soi; dans le second le contact, la résistance de la
chose extérieure doit cherchée et mise à l'épreuve.
Ces
quelques indications, pour vous aider à commencer votre
recherche. Bonne continuation.
J.
Llapasset
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