Quelques remarques qui ne préjugent de la valeur de votre travail, puisque je n'ai pas lu votre
copie, pour
le = Sujet Lakanal 2004 - prépa sciences-po.
(lien ouverture nouvelle fenêtre)
== Pour
la recherche des idées:
Cependant il me semble qu'avant de réunir les concepts, il faut les
analyser et les distinguer. Certes, le terme providence désigne la
sagesse de Dieu à l'oeuvre dans le gouvernement de sa création mais,
dans le cas "d'homme providentiel" le terme providence désigne
peut-être le hasard, la rencontre d'une situation de crise et d'un homme
capable de la résoudre.
Le terme
devoir (doit-elle) renvoie à la morale ou à la politique et dans votre
sujet faut-il choisir? Choisir la politique ce n'est pas faire de
l'homme providentiel un homme de Dieu qui distingue le bien et le mal mais
un homme qui ajuste son "agir" à une situation et qui, de plus,
se trouve capable d'entraîner les autres hommes.
Par
ailleurs, on ne vous reprochera jamais de choisir si vous avez délibéré
dans les deux premières parties du devoir. Mais le choix ne doit pas
venir avant la délibération: on a l'impression à vous lire que vous
répondez au sujet avant d'avoir pesé le pour et le contre.
La fin de votre deuxième partie présente un défaut (à mes yeux):
vous refusez le sujet. Certes tout sujet a des présupposés mais il faut
le prendre tel qu'il est. Comprenez que si vous dites que le sujet est
incohérent c'est que vous vous attaquez à celui a posé le sujet qui est
peut-être le correcteur ...
Voilà pour la forme.
Pour le
contenu:
Avez-vous cerné le problème, la question de la question: la politique
peut-elle se passer de la morale => Que se passerait-il si on se passe
de l'homme providentiel: le rationnel et la raisonnable ne sont-ils pas
oubliés dans une telle démarche? qu'est-ce qu'on perd à se passer ...
Vous
pouvez distinguer faire et agir: quand on a une fin on fait et on
recommence à faire, à l'infini.
Quand on agit, on pousse, cela suppose une réflexion sur la fin: dans le
cas où la fin est circulaire c'est à dire où l'action n'est pas
programmée par la nature, il faut bien un homme providentiel qui ayant
l'intelligence de la distinction entre la fin, simple projet et la fin
circulaire gouverne, parce que lui seul est capable de manipuler pour que
la perversion des fins ne se réalise pas. Par exemple, dans l'oeuvre de
Rousseau on trouve des hommes d'exception, des hommes qui sont
providentiels parce que plus qu'humain, au sens de l'homme perverti par
les arts et une histoire dans laquelle il s'est engagé qui n'était pas
la sienne, qui suit une voie dans laquelle l'action n'est que le résultat
de la passion, de l'acte de distinction. Si Rousseau peut être
comparé à Newton c'est que de même que Newton a besoin d'un Dieu,
Rousseau a toujours besoin pour la recherche de sa finalité
circulaire d'une sorte de deus ex machina, l'homme providentiel:
Monsieur de Wolmar, le précepteur, le législateur.
Vous pouvez vous en
convaincre en comparant le début de l'Emile ("Tout est bien...")
et le début du Contrat social ("L'homme est né libre ...")
ou encore les dernières lignes du Discours sur L'origine de l'inégalité
...
S'il faut nécessairement des gouvernements au peuple c'est qu'ils ont
dégénéré: les vieillards ont besoin de béquilles
Remarquez
que Rousseau termine sa vie dans la jouissance du moment et que la
circularité de l'action, se retrouve grâce à l'obéissance à la
conscience dans "les "accents" de l'origine. Rousseau
contemple (c'est la botanique), Rousseau rêve, il cesse de parler et de
s'engager dans la sophistique d'une action finalisée qui l'éloigne de
l'instinct divin qu'il porte en lui.
=> Il
était aussi possible d'utiliser le législateur chez Platon.
=> Quoiqu'il en soit de la valeur de votre devoir, le 6 sanctionne peut
être le fait que vous ayez donné l'impression à un moment ou à un
autre de refuser le sujet.
Ne prenez ce qui précède que comme une rêverie.
Lire Qu'est-ce
qu'un comportement rationnel? ..."le rationnel et le
raisonnable, la raison pure et la raison pratique..."
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