== Pour
la recherche des idées:
Difficulté
d'un tel sujet: Encore
fallait-il avoir vu en cours la distinction entre:
- le licite et l'illicite
et
- le juste et l'injuste.
Remarquer: l'aspect universel sous lequel
chaque terme se présente grâce à l'article et à l'adjectif
substantivé.
C'est comme si les deux termes désignaient une essence pareille
dans le temps et universelle dans l'espace géographique (tournée vers
tous).
Convention: c'est un
accord portant le germe d'une institution pour peu que l'État la ratifie,
pour peu qu'une autorité la propose et l'accepte à la suite d'un vote ou
par un édit: ce qui est produit et établi d'une manière durable par
un accord. La convention a pour caractéristique essentielle la relativité,
un propos humain, une utilité pour l'homme de tel lieu et de telle
époque, la volonté particulière d'un législateur reprise dans un
accord. Une institution est donc toujours relative à une société et à
une époque, elle en est le reflet et ne peut prétendre à une valeur
universelle. Même si elle est étendue à un groupe par une loi son
origine et son fondement restent fragiles, contingentes: elles s'auto
justifient, pour ainsi dire!
Réduire le juste et l'injuste à des conventions seraient le relativiser
le soumettre au devenir. "Plaisante justice" disait déjà
Pascal.
Effort de distinction:
- L'opinion affirme immédiatement que le juste est ce qui conforme à la
loi et l'injuste ce qui ne lui est pas conforme. Pourtant la loi
détermine seulement ce qui est licite (= il est permis par la loi) et
ce qui est illicite (= ce n'est pas permis par la loi).
Parce qu'il y a plus dans le juste et l'injuste que dans le licite et
l'illicite (le juste et l'injuste sont en relation avec la valeur, la
justice comme idée) on pourra refuser dans le devoir la réduction du
juste et de l'injuste à une pure et simple convention, en utilisant les
grands auteurs qui se sont efforcés de produire le droit comme science
des lois justes et non pas comme science des lois établies (Platon, Épicure,
Kant ...)
Pistes pour le mouvement du devoir:
1- C'est l'opinion qui affirme que le juste et l'injuste ne sont que des
conventions. En les relativisant on peut affirmer, en effet, tout ce qu'on
veut et tout justifier. On peut changer de morale comme de chemise. A leur
manière, les sophistes utiliseront cela pour rebondir sans cesse dans des
jeux de langage. Il devient aussi très facile de se placer par delà le
juste et l'injuste relatifs : il suffit parfois de passer une frontière
remarquait déjà Montaigne. Et il est vrai que le licite et l'illicite
varient en fonction des conventions affirmées par l'État. Ces
conventions prennent la forme de lois qui exigent plus que la vertu pour
être appliquées, qui nécessitent la force.
Ces conventions prennent
alors la force de lois variables, relatives selon l'espace géographique
et selon le temps, relatives aux manières de vivre des sociétés, à
leur évolution et à leurs croyances.
Parce que, une loi peut être injuste, parce qu'elle ne dit pas
nécessairement le juste, parce que, elle peut prescrire l'injuste (= il a
été permis d'exposer des enfants sélectionnés en fonction d'un
défaut aux loups ...), on ne peut affirmer ni que le juste et l'injuste
sont réductibles au licite et à l'illicite, ni que le juste et l'injuste
ne sont que des conventions sous prétexte que le licite et l'illicite
sont toujours déterminés par un droit conventionnel. Mais le
droit n'est pas la justice.
2-
Le juste et l'injuste exigent des lois justes, il faut donc un effort pour
accrocher les lois à autre chose qu'à une simple convention.
- Cet effort
peut être mené grâce à la raison en faisant de la loi un être de
raison à la double universalité. Une loi pour tous et par tous fait
apparaître l'égalité et la liberté. Or il n'y a pas de justice sans
égalité et il n'y a pas de respect des droits fondamentaux sans
liberté.
Chacun à leur manière, Platon, Épicure, Hobbes, Spinoza ...Kant, ont
tenté de penser des lois qui ne seraient pas réductibles à de simples
conventions mais qui prendraient un caractère universel dans l'espace et
dans le temps, par exemple en favorisant la production du bien commun (la
sécurité, la paix, la concorde, l'égalité des chances ...), ou encore
par leur respect de la raison pratique qui amènerait le politique à
plier le genou devant la morale ( Kant) .
3- Le
juste c'est de l'équité et de la bienveillance affirmaient les
stoïciens ...
=> Le juste et
l'injuste relèvent à la fois d'une institution / convention (voir le rôle
pédagogique des lois même injustes chez Rousseau), et d'une valeur
qui n'est autre que la valeur morale (respect).
Rousseau,
Emile - Nature et ordre, texte sur ordre pédagogique des lois
=>
Voir quatre concepts "clé" http://www.philagora.net/ph-prepa/la-justice/justice-parcours.php
dans http://www.philagora.net/ph-prepa/la-justice/index.php
=> Lire
= Note importante: il est donc impossible,
sous peine de contresens de dire simplement et rapidement que morale
renvoie ici au droit...
http://www.philagora.net/ph-prepa/la-paix/kant/kant5.php
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