== Pour
la recherche des idées:
Au premier
abord, le sujet étonne et on se trouve dans l'embarras car immédiatement
on peut aussi bien répondre oui que non. Il est plus facile de parler de
soi parce qu'il semble bien qu'on se connaisse. Mais d'un autre côté il
est plus facile de parler des autres parce qu'on peut les observer de
manière impartiale (?) et parler d'eux quand ils sont absents.
Puisque nous sommes dans l'embarras, il faut réfléchir, penser, peser la
difficulté propre à chaque attitude et décider laquelle est la plus
facile.
Difficulté: comment
parler de soi comme des autres et parler des autres comme de soi? Cela
semble impossible. Dans un cas le sujet est l'objet, dans l'autre le sujet
est distinct de l'objet, ce qui permet de tout dire des autres sans pour
cela se blesser.
S'il faut parler
des autres pour parler de soi, si la connaissance de soi passe par la
connaissance des autres, alors, il devrait être plus facile de parler des
autre que de parler de soi.
parler: il
faut comprendre ici faire apparaître, exprimer, révéler quelque chose
de soi ou des autres.
soi: ce qui
s'apparaît à soi même comme existence. La conscience de moi même est
loin d'être une connaissance. Le soi est ce qu'il y a de plus personnel,
de plus intime. Comment le traduire par des termes généraux? Comment
être sûr que l'on parle de soi sans parler d'autre chose que de soi,
d'autant plus que souvent le soi diffère de lui même, selon la formule
de La Rochefoucault: "On est quelques fois aussi différent de soi
même que des autres."
1 - Pourquoi
semble-t-il facile de parler de soi? Nous accédons à notre intériorité
par l'introspection mais cette intériorité n'est pas un objet, elle est
tissée par des actes, nos désirs et nos projets, par des mouvements de
la conscience. Or un acte ne se définit pas, il se vit; comment
dès lors parler de soi? On comprend pourquoi il est difficile de parler
de soi si la conscience de soi n'est pas une connaissance de soi, s'il y a
une pudeur des sentiments et la peur de ne pas être compris, si on risque
de lasser: les autres prendront un air ennuyé. Si nous parlons de nous
quand ils ont demandé: Tu vas bien?
Ne vaut-il pas mieux répondre: "Et toi?" au lieu de parler de
soi et de les assommer? Ce que les autres attendent c'est que nous leur
parlions d'eux mais en termes choisis et avec prudence: ils attendent que
nous leur parlions d'eux comme ils le souhaitent. Tout cela n'est pas
facile.
2 - Pourtant cela
semble plus facile de parler des autres: en ne parlant pas de soi, on peut
être objectif d'autant plus que nous pouvons nous baser sur leurs
actions: ce que les autres font les révèle.
Mais il est
difficile de parler des autres. On ne voit pas les coeurs, on a peur de
les blesser, de mal interpréter, de les fâcher. De plus il est difficile
de ne pas se laisser prendre au masque qu'ils portent. En fait ils ne
supportent que les louanges.
3 - Ainsi parler de
soi ou parler des autres semble aussi difficile:ce qui empêche de
répondre à la question?
Élargissement:
ne peut-on dire que, en parlant à soi et pour soi, par la pensée on
parle pour tous. Ce qui évite de se vanter et ce qui évite de révéler
des secrets qui nous ont été confiés, ou de nous occuper de ce qui ne
nous regarde pas .
=> La
conscience de soi est-elle une connaissance
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