== Pour
la recherche des idées:
Peut-on :
est-il possible, quels sont les fondements qui permettraient d'affirmer
qu'il est possible de désirer ce qui est
Désirer :
le désir est manque éprouvé, tension vers ce qui n'est pas donné,
négation du milieu, ouverture des fenêtres de l'imagination et du rêve
vers l'infini. Il ne saurait donc se satisfaire d'un objet consommable
donné, d'un ceci ou cela.
C'est dire que le désir ouvre sur l'avenir et sur autrui, cet être de
fuite, dont je désire être désiré; autrui, ce qui n'est jamais ce qu'il
est, ce qui est toujours en avant de lui même, ce qui est ce qu'il n'est
pas, toujours au delà de ce qui est par ses projets.
Désirer c'est à la fois manquer d'un objet que nous imaginons
susceptible de satisfaire le désir mais aussi toujours demeurer loin de
lui, sous peine de ne plus désirer, comme si le désir ne pouvait porter
que sur ce qui n'est pas, ce qui est imaginaire, comme si, en un sens, il
n'avait pas d'objet.
Le désir, en désirant être désiré aurait pour objet la liberté
d'autrui, la reconnaissance d'un sujet libre. Au contraire du besoin qui
se satisfait d'un étant en le consommant.
=> Voir la page désir
et besoin
=> Le cours sur le
désir.
Ce qui est :
on peut comprendre ce qui est ici ou là,ceci ou cela, simplement, un
objet, ou ce qui est vraiment, au sens où le philosophe désire, se met
en chasse des réalités véritables, de ce qui est vraiment, des idées:
quels êtres sont vraiment, et ce qu'ils sont?
Dans le cas où il
y a deux sens, le mieux serait de prendre en compte les deux sens et de
les articuler: on ne peut désirer ce qui est, au premier sens d'objet
donné, mais on peut désirer ce qui est au sens de ces horizons que l'on
poursuit , les idées.
Au premier sens, on
peut opposer ce qui est à ce qui n'est pas. Ce qui n'est pas relève de
l'ordre de l'imaginaire, du rêve; ce qui n'est ni ceci ni cela, mais qui
se profile à l'horizon et se dérobe sans cesse: ce qui, en se dérobant
exaspère le désir: le désir s'accroît quand l'effet se recule et meurt
de la consommation d'un objet: "ce n'est que ça!"
On voit la
difficulté du sujet: si désirer c'est tendre vers ce qui n'est pas
encore ou ce qui n'est plus, si l'objet du désir se dérobe comme objet,
car le désir désire le désir de l'autre, comment peut-on désirer ce
qui est, ce qui se donne complètement dans la consommation, ce qui
satisfait un besoin. Ce qui est ne désespère-t-il pas le désir par la
jouissance immédiate et effective qu'il rend possible, ce qui renvoie
celui qui désire à la solitude de son propre plaisir égoïste, à la
désillusion.
Peut-on désirer
une moto, simplement pour se déplacer? Ne désire-t-on pas plutôt ce qui
fera nécessairement défaut? La puissance réelle que l'on imagine que sa
possession nous donnerait.. .Ce que l'on désirerait alors ce serait
l'absence, puisque la présence marquerait aussitôt la mort du désir.
Désirer serait alors un mouvement perpétuel vers l'infini d'une
poursuite.
Reste que le désir
est producteur de ce qui est, de ce qui apparaît, d'une vie pleinement
humaine. D'ailleurs si le désir disparaît c'est la vie de l'esprit qui
disparaît et qui s'englue dans ce qui est.
Si dans tous les
cas désirer c'est constater une absence en la regrettant, si ce qui est
absent n'est pas dans la réalité, comment pourrait-on désirer ce qui
est donné? Peut-on aller jusqu'à dire que, en un sens, l'objet du désir
n'est pas, fait défaut. Dans ces conditions, on ne pourrait désirer ce
qui
est.
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