Autorité = La seule autorité
reconnue par le chercheur est celle de la raison. L'expérimentation
a le dernier mot par le succès qui donne confiance dans une théorie
et la contrainte (échec) qui oblige à modifier ou à changer
la théorie.
Reconnaissance de quoi? De ce que l'autorité est structurée
par la raison et la poursuite du bien commun: ce qui m'est
commandé c'est ce que je me commanderais si je suivais ma
raison et si je poursuivais mon bien.
= Distinguez bien l'autorité de la domination qui
s'exerce par la violence ou par la force. Dans ce cas, la
question ne se pose pas de savoir si on doit obéir ou pas:
c'est une forme de contrainte, de déterminisme, qui exige la
soumission.
Mais dans l'autorité il y a simplement l'exigence d'être
respectée: or le respect est reconnaissance, un sentiment
d'humilité devant la loi morale et donc devant tous ceux qui
portent en eux la loi morale, l'ensemble des personnes. On
domine les corps on a autorité sur les coeurs.
== Qu'est-ce qui peut donner
autorité sur autrui sans qu'il y ait aliénation? n'est-ce pas
un consentement, une reconnaissance
de ce que l'ordre n'est pas lié à une volonté particulière
mais lié à la raison par l'intermédiaire d'un loi qui a pour
fin le bien commun? Chacun en obéissant à l'autorité obéirait
alors au meilleur de lui même.
Lire de André Enegren:
" Au sens propre, l'autorité
entraîne une soumission qui ne doit rien à "l'usage de
moyens extérieurs de coercition" (CC, p. 123); elle
incline les volontés en gagnant leur assentiment par une sorte
d'ascendant où n'entre aucun élément de contrainte. L'étymologie
est ici porteuse de sens, le mot d'autorité renvoyant à la
fois à l'auctor, l'instigateur d'actions, et à l'idée
d'"augmentation": il y a là un curieux enseignement
puisque ce que l'autorité augmente, selon l'interprétation de
La Crise de la Culture, "c'est la fondation" (p. 160).
L'espace de liberté qu'une fondation politique fait émerger,
voilà précisément ce qu'elle doit accroître: "La
conception même de l'autorité romaine donne à penser que
l'acte de fonder sécrète pour ainsi dire nécessairement sa
propre stabilité, sa propre permanence, que l'autorité dans
ces conditions n'est plus ou moins qu'une sorte d’
"augmentation" en vertu de laquelle toutes les
innovations et modifications restent liées à la fondation que,
d'autre part, elles étendent et augmentent" (ER, p. 299).
Si la fondation lie le politique dans l'espace, l'autorité le
lie dans le temps en lui conférant un lest dans le passé, une
dimension, non de hauteur, mais de profondeur. On pourrait dire
qu'à la parole donnée par la constitutio libertatis primitive
répond la parole tenue par l'autorité."
Bonne continuation