Voici quelques
pistes pour distinguer désir et amour...
Peut-on changer
un désir, faire que ce qui est désiré ne le soit plus? Le
désir échappe-t-il à notre volonté? Peut-on décider de ne
plus désirer un objet désiré? L'amour n'est-il pas le résultat
d'un choix, un acte de volonté, la reprise du désir: on veut le
bien de la personne aimée et non plus simplement son propre
plaisir.? Le désir anticiperait le plaisir et l'amour voudrait le
bien. L'amour n'est pas que la force d'un désir.? Attendre du
bien ou vouloir du bien: ce qui distingue?
" Ce qui m'intéresse en l'autre duquel j'attends du bien,
c'est juste mon propre plaisir, la satisfaction de mon désir.
Cet amour là ne renvoie donc qu'à
moi-même...
Ainsi l'amour
concupiscent envers quelqu'un est un amour
qui nie autrui, qui ne le respecte pas"
Ou bien => Il
faut entendre par amour la reprise du désir par une volonté. Si
l'individu s'investit totalement dans la recherche c'est qu'il
relie amour et bonheur: le bonheur pour un être de désir,
traversé par le désir, ne peut être qu'un bonheur partagé avec
autrui, le bonheur de désirer et d'être désiré. Amour veut du
bien à l'être aimé et veut le bien.
Pour élargir la
recherche des idées:
=> Le désir
est conscience d'un manque, c'est l'existence qui est
manque. En se posant comme Sujet, l'homme se pose comme celui qui
ne se résigne jamais à la satisfaction des besoins. C'est donc
un nomade qui veut toujours aller ailleurs, vers d'autres mondes
c'est à dire vers son prochain, ce qu'il n'est pas. Toujours
plus = Il semble bien que le désir soit incompatible avec
le bonheur. Celui qui amasse ne peut s'empêcher d'être inquiet
car il sent bien qu'il n'a rien de ce qu'il désire et que seul
l'infini pourrait combler son désir.
Plaisir
= Si le désir a une telle puissance c'est que celui qui désire
voit l'objet à travers un plaisir qu'il éprouve déjà, rien qu'à
le poursuivre. Et l'on comprend que si un objet absent peut déjà
donner la réalité d'un plaisir, celui qui désire se dise:
qu'est-ce que cela sera quand je l'aurai !
Changement
= Celui qui désire s'oriente vers ce qu'il n'a pas, vers ce qu'il
n'est pas: ce qui l'amène à inventer de la culture ; ce qui
provoque au changement, à l'évolution grâce aux expériences
nouvelles que la raison métamorphose en culture. Cette culture,
enseignée et transmise, sera un tremplin, dans le meilleur des
cas.
Pauvreté
et richesse = C'est le paradoxe du désir. C'est l'épreuve
d'une pauvreté fondamentale que rien ne peut désaltérer mais
c'est aussi une grande richesse d'inventions, de moyens pour
arriver à une fin, ce que Platon appelle les expédients.
Réfléchir sur
le désir, c'est réfléchir sur l'homme: le bonheur
sera toujours un horizon du désir. Grandeur et misère.
Voir la page: Faut-il
se méfier de l'amour?
Un cours le
désir
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