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Jean COCTEAU

 cocteau  
LA MACHINE INFERNALE de Jean Cocteau.  p.2 

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les quatre actes- Voici l'enchaînement de la pièce.

LE PREMIER ACTE.

Il s'intitule LE FANTÔME et se passe dans une attente marquée d'inquiétude.

Sur les remparts de Thèbes, deux soldats veillent. Ils sont chargés de protéger la ville contre LE SPHINX. Depuis des mois, ce monstre, posté non loin des portes de la ville, tue les jeunes gens qui s'aventurent dans ses parages, mais personne ne sait ce qu'il est véritablement.

Certains n'y croient pas et pensent que c'est "un truc des prêtres", d'autres que "c'est un vampire! un simple vampire!...et il vous suce le sang...", "il y en a qui prétendent qu'il n'est pas plus gros qu'un lièvre, et qu'il est craintif, et qu'il a une toute petite tête de femme."

Il exerce une dangereuse fascination sur le jeune garde ( et apparemment, sur beaucoup des garçons de son âge ): "Je crois qu'il a une tête et une poitrine de femme et qu'il couche avec les jeunes gens", "peut-être qu'il ne demande rien... on le rencontre, on le regarde et on meurt d'amour".

Pour Cocteau, le Sphinx, "tueuse d'hommes", incarne donc tout simplement la Femme (c'est sans doute le vrai sens du mythe).

Nous sentons en tout cas l'absurdité de la situation, "la guerre c'est déjà pas drôle, mais crois-tu que c'est un sport que de se battre contre un ennemi qu'on ne connaît pas." (notons ici, dans une langue qui se veut familière, l'élégant "que": le parler populaire n'est pas naturel à l'écrivain).

En fait, nos deux gardes n'attendent pas le Sphinx, ils attendent "le fantôme". Justement, leur chef vient leur demander des comptes et les interroger sur cet étrange personnage qui leur rendrait visite depuis plusieurs nuits:

Il se présente, disent-ils, comme étant le roi Laïus, c'est un fantôme très gentil, très poli, mais bien pitoyable, car il semble terrorisé par une chose horrible qu'on veut l'empêcher de dire. Ils n'ont pas compris de quoi il s'agissait, ils savent seulement que le roi doit absolument avertir sa femme et que le danger est imminent.

Accompagnée du devin Tirésias, la reine Jocaste arrive à son tour, au grand émoi du chef, qui cherche à se faire bien voir, tandis qu'elle n'a d'yeux que pour le jeune soldat. Elle espère obtenir par lui des renseignements sur celui qui serait son défunt mari, peut-être même l'apercevoir ou l'entendre. Hélas, lorsqu'il essaie de se manifester, occupée qu'elle est par la beauté du garçon, elle ne perçoit pas ses appels pathétiques. Quand elle s'éloigne, le fantôme désespéré, lance aux soldats, qui eux le voient, ce message pressant: "Rapportez à la reine qu'un jeune homme approche de Thèbes et qu'il ne faut sous aucun prétexte..."

Puis disparaît pour toujours le seul qui aurait encore pu sauver Thèbes... .

  LE SECOND ACTE

Il s'intitule LE SPHINX et se déroule dans le même temps que le précédent. En bas, devant les portes de la ville, il met en marche le processus que là-haut, sur le rempart, le fantôme essaie d'arrêter, et il nous dévoile "le mystère" de la victoire d'Oedipe. Le Sphinx est fatigué de tuer et nous découvrons que ce monstre est une jeune fille, une jeune fille disposée à tomber amoureuse du prochain joli garçon qui passera, et peut-être à se sacrifier pour le sauver. Mais le chien Anubis veille au respect des consignes données par les dieux, il n'est pas question de s'attendrir sur les humains...

Lorsque, apparaît Oedipe, elle s'éprend de lui d'emblée et s'efforce de l'éloigner pour lui éviter une mort certaine, mais la froide détermination du jeune homme et sa présomptueuse conviction qu'il vaincra le Sphinx l'amènent à se révéler sous sa forme animale et à montrer son pouvoir. Terrassé par le monstre qui lui inflige le supplice de ses précédentes victimes, il oublie toute dignité et crie grâce. Quand il se croit perdu, il apprend le secret de l'énigme, les liens qui le paralysaient se dénouent, il est sauvé.

Mais Anubis ne se satisfait pas de ce simulacre, il exige que la question soit posée, Oedipe donne alors la réponse. Le voilà vainqueur du Sphinx, dont il emportera la dépouille pour prouver son succès.

Fou de joie, il court vers la ville, vers la reine qui lui est promise et vers la royauté, oubliant celle dont il n'a pas compris l'amour ni le dévouement.

Pour calmer sa terrible crise de dépit, Anubis annonce alors au Sphinx redevenu femme après sa défaite, l'avenir monstrueux qui attend Oedipe. La vision en est si atroce qu'elle éveille la pitié dans le coeur de la Vengeresse, avatar final du Sphinx, qui apparaît en apothéose sous l'aspect de la déesse Némésis.

Mais rien ne peut plus sauver Oedipe, pas même la compassion d'un dieu!

Vers le TROISIÈME ACTE.

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