C- Parole
1-
"Quand la parole atteint son point de perfection, elle
cesse de paraître. C’est la réalité elle-même qu’elle
nous rend tout à coup présente." Lavelle, La parole
et l’écrit, p.107
2-
"Par la parole, l’absence fait intrusion dans la présence,
l’intemporel dans le temporel, l’irréel dans le réel, le
surnaturel dans la nature. De la sorte, le temps est transcendé;
Il n’est plus l’intensité de l’attente, de la séparation
… La parole est le surgissement de ce dont le temps était
l’ajournement." N. Grimaldi, Le désir et le temps, PUF,
p.426.
3-
"On ne sait ce qu’on voulait dire que lorsqu’on l'a
dit." Joubert
4-
"Le discours (logos) sert à exprimer l’utile et le
nuisible, et, par suite aussi, le juste et l’injuste."
Aristote, La Politique I, 2, 1253 a.
5-
"Penserions-nous beaucoup et penserions-nous bien si nous
ne pensions pas en commun avec d’autres qui nous font part de
leurs pensées et auxquels nous communiquons les nôtres."
Kant, Qu’est-ce que s’orienter dans la pensée ?
6-
"Je dis une fleur! et, hors de l’oubli où ma voix relègue
aucun contour en tant que quelque chose d’autre que les
calices sus musicalement se lève, idée même et suave,
l’absente de tout bouquet." S. Mallarmé, Divagations
1897
7-
"L’homme plonge dans son intériorité monadique et
exprime un moi qui se déploie vers l’altérité." J.
Brun, Les conquêtes de l’homme et la séparation
ontologique, p.243
8- "Si
la parole présupposait la pensée, si parler c’était
d’abord se joindre à l’objet par une intention de
connaissance ou par une représentation, on ne comprendrait pas
pourquoi la pensée tend vers l’expression comme vers son achèvement
… Pourquoi le sujet pensant lui même est dans une sorte
d’ignorance de ses pensées tant qu’il ne les a pas formulées…
comme le montre l’exemple de tant d’écrivains qui
commencent un livre sans savoir au juste ce qu’ils y
mettront." Merleau Ponty, La phénoménologie de la
perception, Gallimard, p.203.
9-
"Mais
le psychanalyste, pour ne pas détacher l’expérience du
langage de la situation qu’elle implique, celle de
l’interlocuteur, touche au fait simple que le langage, avant
de signifier quelque chose, signifie pour quelqu’un." J.
Lacan, Ecrits, Seuil, p.83.
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