° Rubrique Philo: Capes-Agreg

- Fiches d'aide à la préparation au CAPES -
Rubrique proposée et animée par  François Palacio

- Épistémologie

John Stuart Mill  Système de logique déductive et inductive 
(J. S. Mill 1806-1873)

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Tome II, Livre IV-Des opérations auxiliaires de l’induction 

 La conception n’est pas fournie par l’esprit avant d’avoir été fournie à l’esprit ; les faits qui l’apportent sont quelquefois étrangers à la conception ; mais plus souvent ce sont ceux-là mêmes qu’elle est destinée à ordonner.

§4- Si la conception correspond à une concordance réelle entre les phénomènes ; si la comparaison des objets nous permet de les classer d’après des ressemblances et des différences réelles, la conception ne peut (selon le terme de Whewell) manquer d’être appropriée à un but ou à un autre.

Si par exemple, nous comparions les animaux uniquement d’après leur couleur, réunissant dans une même classe ceux qui sont semblablement colorés, nous formerions les conceptions d’animal blanc, d’animal noir… lesquelles seraient légitimes ; et si notre but était de découvrir par induction les causes des différentes couleurs des animaux, cette comparaison en serait la préparation nécessaire ; mais elle ne nous servirait en rien pour la détermination des lois de quelque autre propriété des animaux.

 Lorsque le docteur Whewell nous dit que si les anciens, les scolastiques, et des philosophes modernes n’ont pu découvrir la loi réelle de tel ou tel phénomène, c’est parce qu’ils y appliquaient une conception impropre au lieu de la conception appropriée, il ne peut entendre par là qu’une chose, c’est qu’en comparant divers cas du phénomène pour reconnaître en quoi ils concordaient, ils négligeaient les points importants de la concordance, et s’attachaient à des concordances tout à fait imaginaires ou insignifiantes et n’ayant aucune connexion avec le phénomène dont on cherchait à déterminer la loi.

§5- Nous disons que notre conception d’une ressemblance entre plusieurs objets n’est pas claire, quand nous n’avons que le vague sentiment qu’ils se ressemblent, sans avoir analysé cette ressemblance, sans avoir bien remarqué et fixé dans notre souvenir en quoi elle consiste.

Il n’est cependant pas indispensable pour avoir des idées claires, de connaître toutes les propriétés communes des choses qu’on classe ensemble (conception adéquate). Il suffit que nous ne réunissions jamais les objets sans bien savoir pourquoi nous les réunissons, sans avoir exactement déterminé les concordances que doit embrasser notre conception et sans, qu’après l’avoir ainsi fixée, nous ayons soin de ne jamais admettre dans la classe un objet privé des propriétés communes.

Une conception claire n’est autre chose qu’une conception déterminée, non flottante, qui ne change pas d’un jour à l’autre, mais reste fixe et invariable, à moins que le progrès de la science nous oblige à y faire sciemment une addition ou une modification. 

Une personne qui a des idées claires est celle qui sait toujours quelles sont les propriétés qui constituent ses classes, quelles attributs sont connotés par les noms généraux qu’elle emploie.

§6- Nous ne pouvons établir des vérités générales, c’est à dire des vérités applicables à des classes, si nous n’avons pas formé ces classes de manière que des vérités générales puissent en être affirmées.

Pour qu’une classification soit bien faite, il faut que les objets qu’elle réunit, non seulement concordent entre eux par quelque caractère qui les distingue de tous les autres, mais encore qu’ils concordent entre eux et diffèrent des autres précisément par les circonstances qui sont de première importance pour le but qu’on a en vue et qui constitue le problème à résoudre.

 On ne peut donc former d’avance de bonnes conceptions générales. Pour savoir si celle qu’on a obtenue est la conception requise, il faut avoir achevé l’œuvre pour laquelle elle était nécessaire. Cependant, nous sommes continuellement forcés, tout en cherchant mieux, de former de ces conceptions prématurées. Elles ne deviennent un obstacle aux progrès de la science que si l’on s’y arrête.

 vers:  Ch. III- Du langage comme auxiliaire de l’induction

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