° Rubrique Philo: Capes-Agreg

- Fiches d'aide à la préparation au CAPES -
Rubrique proposée et animée par  François Palacio

- Épistémologie

Meyerson. Causalité et légalité dans Identité et Réalité  (1908) (1908)

Fiche 1 - Fiche 2 

Site Philagora, tous droits réservés ©

__________________

Le principe de causalité .

Ainsi le principe de causalité n’est que le principe d’identité appliqué au temps.

 Quand nous parlons d’expliquer un phénomène, d’en rechercher les causes, nous cherchons à connaître soit sa préexistence dans le temps – ce qui est appliquer vraiment le postulat de causalité -, soit la règle empirique qui détermine son changement dans le temps, ce qui revient à n’appliquer que le postulat de la légalité, provisoirement et en attendant mieux.

Comte, Cours, II : « Tous les bons esprits reconnaissent aujourd’hui que nos études réelles sont strictement circonscrites à l'analyse des phénomènes pour découvrir leurs lois effectives, c’est à dire leurs relations constantes de succession ou de similitude et ne peuvent nullement concerner leur nature intime, ni leur cause première ou finale, ni leur mode essentiel de production ».

Poincaré, Leçons sur la théorie mathématique de la lumière : « Les théories mathématiques n’ont pas pour objet de nous révéler la véritable nature des choses ; ce serait là une prétention déraisonnable. Leur but unique est de coordonner les lois physiques que l’expérience nous fait connaître, mais que, sans le secours des mathématiques, nous ne pourrions même pas énoncer ». Duhem déclare de même que la théorie physique n’est pas une explication, mais un système de propositions mathématiques; elle classifie les lois.

Ne se peut-il pas qu’il y ait dans cette tendance de la science à édifier des théories explicatives, tendance dont on ne saurait nier la réalité, une propension vicieuse et dont il conviendrait de la garder dans la mesure du possible ? Nous avons vu que c’était là l’avis de Comte et de Mach.

La recherche de l’explication n’est pas le fil d’Ariane susceptible de nous guider dans le labyrinthe des phénomènes ; la partie explicative de la science n’est qu’une excroissance parasite. 

Ch. XII- Conclusion

 La concordance entre le rationnel et le réel ne saurait être complète. Nous ne pouvons satisfaire complètement notre tendance causale, notre besoin d’identité, car ce qu’il postule en dernier lieu, c’est l’anéantissement du phénomène.
D’ailleurs, si la concordance était complète, si la nature était, en effet, entièrement explicable, intelligible, elle devrait pouvoir se construire a priori. Car le terme intelligible ne saurait signifier autre chose que réductible à des éléments purement rationnels.

Nous savons que la raison ne procède que d’identité en identité ; elle ne peut donc tirer d’elle-même la diversité de la nature. Contrairement au postulat de Spinoza, l’ordre de la nature ne saurait être entièrement conforme à celui de la pensée. S’il l’était, c’est qu’il y aurait identité complète entre le temps et l’espace, c’est à dire que la nature n’existerait pas. En d’autres termes, l’existence même de la nature est une preuve péremptoire qu’elle ne peut être entièrement intelligible.

En essayant d’expliquer les phénomènes, nous tentons de les plier à ce que postule ce principe, et c’est pourquoi son intervention dans la science se manifeste comme une tendance, la tendance causale.

Aristote, Métaphysique, A, III, §28 : «Anaxagore a proclamé que c’est une intelligence qui, dans la nature aussi bien que dans les êtres animés, est la cause de l’ordre et de la régularité qui éclatent partout dans le monde».

Fiche 1 - Fiche 2 

° Rubrique Philo: Capes-Agreg

2010 ©Philagora tous droits réservés Publicité Recherche d'emploi
Contact Francophonie Revue Pôle Internationnal
Pourquoi ce site? A la découverte des langues régionales J'aime l'art
Hébergement matériel: Serveur Express