° Rubrique Philo: Capes-Agreg

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Rubrique proposée et animée par  François Palacio

Dissertations de philosophie

La machine   (6 heures)

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II - LA MACHINE N’UTILISE PAS LA NATURE, ELLE LA TRANSFORME. ELLE DECLENCHE DES PROCESSUS.


A-    La machine comme automatisme
- Thèse :La machine a son fondement en elle-même, elle est autonome.
 
Argument- Le simple mécanisme consiste en une transmission du mouvement.
Horloge : action et résultat homogène.
 
Or la machine exploite la force naturelle en la transformant en énergie.
Ex. : le moulin à eau transmet la force du courant
        La machine à vapeur (Watt, 1784) transforme la force naturelle en quantité d’énergie disponible à sa tâche (ex. actionner des pistons).
 
Ainsi le moteur n’est plus l’homme, ni une force naturelle à l’état brut : on passe de la machine-outil à la machine automatique.
Un nouveau pas est franchi lorsque les conditions de base machinisme sont-elles même mécaniques.
Marx : les machines fabrique des machines : Capital I, 15 p. 278.
 
Ainsi l’évincement de l’homme correspond à une promotion de la régularité et de la prévisibilité.
La machine est auto-normée = son fonctionnement interne appelle une loi dont elle est à la fois le principe et l’objet

B- La métaphore organique
- Thèse : en ce sens, la machine s’apparente à un organisme.

Argument :on peut s’autoriser d’une métaphore biologique.
Zola, La bête humaine, Lison :  « D’une élégance fine et géante, avec ses grandes roues légères réunies par des bras d’aciers, son poitrail large, ses reins allongés et puissants,… il y avait l’âme, le mystère de la fabrication, ce quelque chose que le hasard du martelage ajoute au métal, que le tour de main de l’ouvrier monteur donne aux pièces : la personnalité de la machine, la vie ».

Cependant, pas simple anthropocentrisme.
C’est parce la loi de fonctionnement de la machine est la même que celui de l’organisme qu’elle est autonome.

Deux premières lois de la thermodynamique :
1°- loi de conservation de l’énergie : dans un système clos, l’énergie cinétique et potentielle reste constante
2°- loi de dégradation : tous les changements physiques ont tendance à se dégrader en chaleur. Cette dégradation est calculable = ENTROPIE.
L’entropie mesure la quantité de désordre dans un système ouvert.

Si on pose la question de savoir comment la vie résiste à l’entropie.
Elle tend à remonter la pente : elle retarde la dégradation d’énergie en l’accumulant et en la transformant en mouvement permettant une action dont la finalité est d’acquérir de l’énergie.
Ex. : les plantes transforment la lumière en azote, les animaux transforment les substances azotées en protéines nécessaires à la reconstitution de leur tissu…

Qu’est-ce qu’une machine sinon la même transformation d’énergie servant à une dépense dont le rendement dépasse l’investissement ?
Mais par elle-même la machine ne peut se mouvoir vers son combustible. C’est l’homme qui lui fournit par l’extraction de matières premières. Mais cette extraction est aussi le fait de machines. C’est le système Machine qui assure l’automatisme des machines, comme l’organisme isolé n’est pas viable, mais seulement placé dans un écosystème.
Ainsi, alors que l’outil demande à l’homme de dépenser se propre énergie, ma machine est le déclenchement d’un processus thermodynamique annexe à la nature et intermédiaire entre celle-ci et l’homme.
C.a.d que la machine va retarder l’entropie humaine en économisant l’énergie de l’homme, parallèlement à l’approvisionnement en combustible fournie par l’homme. Le système technique forme donc une boucle qui passe de l’homme à la machine et de la machine à l’homme.

En elle-même, la machine est un organisme. Par son rapport nécessaire à l’homme elle est organe. En ce sens elle n’est pas prolongement de la main mais une prothèse. Goethe : Faust- «Quant à mon char, ma fortune attelle six coursiers, leurs membres ne sont-ils pas miens».

C- La machine réflexive
Thèse : Par conséquent, la machine n’est pas un simple prolongement de l’homme mais son objectivation même.

Loi de Gehlen : l’espèce humaine a projeté l’une après l’autre sous la forme de moyens techniques objectivés, les éléments des différentes fonctions pratiques de l’organisme humain : fonction de l’appareil de locomotion, puis de l’appareil sensoriel, et pour finir fonctions du centre de commande, le cerveau.

Avec l’Intelligence artificielle, la machine intègre son propre mode de régulation (Wiener : feed-back).
Cybernétique : lien technologie/physiologie.
Concept d’homéostat : machine auto-équilibrée.

Ex. : DCA : accomplir des tâches de calcul impossibles à l’homme.

Conclusion : Trois âges de l’automatisme (Wiener) :
- horloge : transmission du mouvement
- machine à vapeur : transformation de l’énergie
- asservissement de position de tir de la DCA : auto-régulation

Distinction:
outil : action
Machine : processus

Or nous avons parlé des machines.
Passage à l’universel abstrait de La machine : découvrir le destin d’aliénation qui s’y cache.
En effet, en tant que processus déclenché, une machine produit sur un mode artificiel un processus naturel (puisque interne à la nature, quoique non naturel).
Mais la Machine, en tant que système des machines devient elle-même une nature dans la nature.
L’homme étant un être d’adaptation, comment s’adapte-t-il à cette nature artificielle ?

>  III - La machine nature

 

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