° Rubrique Philo: Capes-Agreg

- Fiches d'aide à la préparation au CAPES -
Rubrique proposée et animée par  François Palacio

- Philosophie politique

John Stuart Mill. L'utilitarisme

Fiche 1  - Fiche 2

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III-    De la sanction dernière du principe d'utilité.

La sanction intérieure du devoir, quelque puisse être pour nous le principe du devoir, est toujours le même: c'est un sentiment qui se trouve en nous-mêmes; une peine plus ou moins intime, qui suit la violation du devoir et que les personnes d'éducation morale convenable, éprouvent à un tel degré que, dans les cas graves, elles reculent devant cette violation comme devant une impossibilité = essence de la conscience.

  La faculté morale, si elle ne fait pas partie de notre nature, s'y développe naturellement; comme les autres facultés elle est capable de prendre naissance spontanément, et, très faible au début, elle peut être portée par la culture à une haut degré de développement.

  Il y a un fondement naturel solide à cette morale: sentiments sociaux de l'humanité: désir de vivre en harmonie avec nos semblables.

  Or une société d'êtres humains est manifestement impossible si elle ne repose pas sur le principe que les intérêts de tous doivent être consultés.

  Sympathie: chaque individu possède la conviction bien enracinée qu'il est un être social et cette conviction tend à lui faire apparaître comme un besoin naturel la mise en harmonie de ses sentiments et de ses buts avec ceux de ses semblables. 

IV-    De quel genre de preuves le principe d'utilité est susceptible

La seule preuve qu'on puisse donner pour établir qu'une chose est désirable, c'est qu'on la désire. Le bonheur est un bien, le bonheur de chaque personne est un bien pour cette personne, et le bonheur général est donc un bien pour toutes les personnes prises dans leur ensemble. 

Il y a des choses qui sont d'abord moyens, qui seraient et resteraient indifférentes, si elles n'étaient un moyen d'atteindre autre chose, mais qui, en s'associant avec ce dont elles sont le moyen, en viennent à être désirées pour elles-mêmes, et qui plus est, avec la plus grande intensité.

Toute chose qu'on désire autrement qu'à titre de moyens conduisant à quelque but plus éloigne, et en définitive au bonheur, est désirée comme une partie même du bonheur et n'est pas désirée pour elle-même tant qu'elle n'est pas devenue une partie du bonheur. 

V-    Du bien qui unit la justice et l'utilité Différentes conceptions de la justice:

- il est juste de respecter les droits légaux de quelqu'un- il est injuste de refuser à une personne ce à quoi elle a un droit moral- on considère comme juste que chacun reçoive selon son mérite- Il est injuste de manquer à sa parole à l'égard d'autrui- La partialité est injuste- L'égalité constitue l'essence de la justice

On ne peut douter que l'élément primitif dans la formation de la notion de justice, ce soit la conformité à la loi (jus= loi); mais c'est à la loi idéale et divine qu'est réservé le terme de justice.

Nous qualifions une conduite de mauvaise selon que nous pensons qu'une personne doit ou ne doit pas être puni pour sa conduite. Le domaine de la justice comprend non seulement ce qu'il est bien de faire et mal de ne pas faire, mais aussi ce qu'une personne peut réclamer de nous en vertu de son droit moral. Partout où il y a un droit c'est à la justice que nous avons à faire et non à la vertu de bienfaisance.

Le sentiment de justice comprend deux éléments:
- on désire punir la personne quia causé un préjudice
- on sait qu'il y a un ou plusieurs individus à qui ce préjudice a été causé 

Le désir de punir naît de deux sentiments instinctifs:
- le besoin de se défendre
- la sympathie

Grâce à son intelligence supérieure, un être humain est capable de saisir entre lui-même et la société humaine à laquelle il appartient, une communauté d'intérêts en vertu de laquelle toute conduite qui menace la sécurité de la société prise dans son ensemble menace la sienne propre et incite son instinct de défense personnelle.

Dans ce sentiment pris en lui-même il n'y a rien de moral, ce qui est moral c'est sa subordination exclusive aux sympathies sociales, c'est qu'il soit à leur service et se rende à leur appel.

Avoir un droit, c'est avoir quelque chose dont la société doit me garantir la possession, en vue de l'intérêt général, cet intérêt est celui de la sécurité.
Tout en combattant les prétentions des théories qui admettent un principe imaginaire de justice non fondé sur l'utilité, j'estime que la pratique de la justice fondée sur l'utilité est la partie maîtresse, la partie incomparablement la plus sacrée et la plus obligatoire de toute moralité.

Bentham: principe d'utilité: chacun doit compter pour un, personne pour plus d'un. 

Le mot justice reste le terme approprié pour qualifier certaines conduites dont l'utilité sociales est infiniment plus importante, et qui, pour cette raison s'imposent de façon plus absolue et plus impérative que n'importe quelle autre sorte de conduite. 

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