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Épistémologie
- Globot - Essai sur la classification des sciences- (1898) Fiche 1 - Fiche 2 - Fiche 3 - Fiche 4 - Fiche 5 - Fiche 6 - Fiche 7 Site Philagora, tous droits réservés © __________________ Conclusion. Une
science est un système de connaissances méthodiquement
liées et se rapportant au même objet. L’ensemble des propriétés qui constitue un objet, être ou espèce, peut être considérer comme une chaîne, ou plutôt comme un réseau formé par une chaîne, qui se bifurque en de nombreux points, et qui est nouée et pelotonnée sur elle-même. En abordant l’étude d’un objet, nous saisissons d’abord des chaînons éloignés les uns des autres, puis leurs liaisons avec des chaînons voisins ; nous n’avons une connaissance adéquate de l’objet à connaître que quand le réseau est complètement débrouillé. On peut dire alors que chaque chaînon dépend de tous ceux qui précèdent, que tous ceux qui suivent dépendent de lui, que chaque propriété est déterminée par celles qui précèdent et déterminent celles qui suivent. Connaître un objet, c’est saisir l’ordre de dépendance de toutes ses propriétés. Il y a un premier anneau de la chaîne, une propriété initiale qui commande toutes les autres. Les recherches expérimentales conduisent à découvrir entre les propriétés d’un même objet des relations constantes. Mais les relations constantes sont les signes de relations nécessaires. L’esprit humain n’a pas terminé sa tâche tant qu’il n’est pas parvenu à apercevoir la nécessité des relations, c’est à dire la démonstration déductive. Parvenue à son achèvement, la science théorique pure est entièrement a priori. C’est la théorie complètement développée de l’intelligibilité, le schéma détaillée de la raison humaine. Elle n’est en aucune façon le tableau de l’univers ; elle a pour objet les lois de l’esprit, non les lois des choses.
Classer les sciences, c’est dégager ces notions élémentaires, montrer qu’elles sont irréductibles les unes aux autres, et que chacune d’elles est suffisante pour la science dont elle est l’objet. Ce problème, l’un des plus importants de la logique, ne peut être résolu a priori, mais seulement par l’observation et l’analyse des sciences considérées comme des faits logiques, et seulement pour les sciences assez avancées pour être constituées. La plus simple, la plus générale de toutes les sciences est celle de la Quantité pure ; c’est la première dans l’ordre méthodique, et par suite, c’est toujours historiquement, la plus avancée. La
Géométrie vient après. Les figures présentent deux
sortes de propriétés, descriptives et métriques.
Les propriétés descriptives peuvent parfois se démontrer
directement, mais les propriétés métriques ne peuvent
être étudiées qu’à la lumière de la science de la
quantité pure, et elles servent souvent à établir les
propriétés descriptives. Les sciences qui suivent ne sont pas parvenues à leurs notions fondamentales et initiales ; elles se composent de lois éparses, non reliées les unes aux autres par des chaînes continues de déductions, par conséquent expérimentales et inductives. Ce sont des relations que l’expérience révèle constantes, mais dont nous n’apercevons pas toujours la nécessité. La classification des sciences théoriques est, à elle seule, le système, et le système total, des connaissances humaines. L’objet d’une science pure étant un point de vue abstrait d’où l’on considère tous les phénomènes qui peuvent être considérés de ce point de vue, faire la théorie d’un certain ordre de phénomènes, c’est briser l’ordre concret de la nature, le dissoudre, l’analyser. Dès lors, il devient nécessaire de revenir à la nature, telle qu’elle se présente à notre expérience, et d’en rendre compte à la lumière des lois connues ; de là, pour chaque ordre de phénomènes, deux sortes de sciences, qu’on peut appeler, en précisant un peu le sens usuel des mots, sciences théoriques pures, et sciences théoriques appliquées. Rubrique épistémologie http://www.philagora.net/epistemo/rubrique.php ° Rubrique Philo: Capes-Agreg |