° Rubrique Philo: Capes-Agreg

- Fiches d'aide à la préparation au CAPES -
Rubrique proposée et animée par  François Palacio

- Épistémologie

Globot - Essai sur la classification des sciences-  (1898)

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Première partie- L’unité formelle de la science.

Chapitre. IV- De la démonstration.

Quelle est la nature de la démonstration déductive, qui doit être la forme définitive de toutes les sciences, qui est celle des mathématiques ? Le syllogisme qui va du général au particulier n’en donne qu’une idée très imparfaite.

Général se dit : 1°- d’un terme ou d’une notion ;  2°- d’une proposition ou d’un jugement

1°- Un genre est un groupe fictif, dans lequel tous les objets, en nombre indéfini, ayant certaines qualités communes sont idéalement rassemblés.

L’opposé de général est donc spécial ou individuel. On emploie souvent dans le même sens le mot particulier ; c’est un usage regrettable, car ce mot est nécessaire dans une autre acception.

2°- Une proposition est universelle quand l’attribut est affirmé ou nié de toute l’extension du sujet ; particulière, quand il l’est d’une partie de l’extension du sujet. La quantité est une propriété formelle, qui n’appartient ni au sujet, ni à l’attribut, mais au rapport de l’attribut au sujet.

Je propose d’appeler Extension des propositions leur propriété d’être générales, spéciales ou singulières, selon qu’elles expriment une propriété d’un genre, d’une espèce ou d’un individu. L’extension des propositions n’est pas une propriété formelle, car elle dépend de leur matière.

Quand on dit que la déduction, et par suite la démonstration mathématique, conclut du général au particulier, veut-on dire que de prémisses universelles on tire des conclusion particulières ? Non certes, les conclusions des démonstrations sont, pour la plupart, des propositions universelles.

Veut-on dire que la démonstration consiste à passer de propositions générales à des propositions spéciales ou singulières ? Tel est bien le caractère essentiel du syllogisme. Mais tel n’est pas le caractère de la démonstration mathématique. La généralisation y joue un rôle capital.

D’une part, en effet, presque toute démonstration, prise séparément, est la généralisation d’un exemple. D’autre part, si on considère l’ordre et l’enchaînement des propositions, on verra qu’ordinairement les propriétés spéciales servent à démontrer les propriétés générales, en sorte que le gain et le progrès de la pensée se fait par des généralisations successives.

Cet enchaînement des théorèmes du spécial au général semble avoir été aux yeux de Descartes, le trait le plus frappant de la méthode des mathématiques. Par sa deuxième règle, il recommande de diviser les difficultés.

En résumé, l’enchaînement des propositions présente ordinairement un progrès du spécial au général, qui s’opère en mettant à profit les propriétés des cas privilégiés ; en sorte qu’un caractère très frappant de la démonstration mathématique, c’est qu’elle est une généralisation progressive de la pensée.

 La définition ne signifie que ce qu’elle exprime : elle contient une seule propriété ; mais à celle-ci toutes les autres sont liées, et la démonstration fait apercevoir cette liaison, liaison qui ne se résout pas en un rapport de contenant à contenu. Nous ne définirons la déduction, ni par le passage du genre à l’espèce, ni par le caractère purement formel des inférences ; la déduction, c’est l’aperception de relations nécessaires entre des concepts sans avoir recours à l’expérience. On peut partir de la propriété connue et découvrir ou démontrer des propriétés nouvelles, c’est la synthèse ; on peut aussi partir de propriétés inconnues et découvrir ou démontrer qu’elles dépendent de propriétés connues, c’est l’analyse.

 A force de serrer de près la vérité, on doit arriver à découvrir et les définitions essentielles, et les concepts élémentaires qui servent à les former. Ces concepts élémentaires sont les vrais commencements de chaque science, les principes de son intelligibilité, les fondements de son unité spécifique. Après les habiles manœuvres et le patient labeur du siège expérimental et inductif, ce sont les brèches par où l’assaillant pénètre enfin dans la place. 

 vers:  Conclusion sur la classification ... - Fiche 7

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