° Rubrique Philo: Capes-Agreg

- Fiches d'aide à la préparation au CAPES -
Rubrique proposée et animée par  François Palacio

- Psychologie -
Sigmund Freud, 1856-1939 

Essais de psychanalyse

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II- Au-delà du principe de plaisir (1920)

  • Conséquences:

- La prévalence sur toutes les excitations externes des sensations de plaisir-déplaisir qui servent d’index aux processus intérieurs à l’appareil

- Un comportement dirigé contre les excitations internes susceptibles de produire une trop grande augmentation de déplaisir. De là une tendance à les traiter comme si elles n’agissaient pas de l’intérieur mais bien de l’extérieur pour pouvoir utiliser contre elles le moyen de défense du pare-excitations. Telle est l’origine de la projection qui joue un si grand rôle dans le déterminisme des processus pathologiques.

  Nous appelons traumatiques les excitations externes assez fortes pour faire effraction dans le pare-excitations.

  On peut tenter de concevoir la névrose traumatique commune comme la conséquence d’une effraction étendue du pare-excitations.

  L’effroi conserve pour nous aussi son importance. Il trouve sa condition dans le manque de préparation par l’angoisse, préparation qui implique le surinvestissement des systèmes recevant en premier l’excitation.

  Si les rêves de la névrose d’accident ramène si régulièrement les malades à la situation de l’accident, ils ne sont pas assurément par là au service de l’accomplissement de désir. Nous pouvons admettre que par leur caractère répétitif ils se mettent à la disposition d’une autre tâche qui doit être accomplie avant que la domination du principe de plaisir puisse commencer. Ces rêves ont pour but la maîtrise rétroactive de l’excitation sous développement d’angoisse, cette angoisse dont l’omission a été la cause de la névrose traumatique. Ils nous ouvrent ainsi une perspective sur une fonction de l’appareil psychique qui, sans contredire le principe de plaisir, est pourtant indépendant de lui et semble plus originaire que la recherche du gain de plaisir et l’évitement du déplaisir.

  Ce serait donc ici le moment de convenir d’une exception à la proposition : le rêve est un accomplissement de désir.  

Les rêves de la névrose d’accident, et les rêves qu’on voit se produire dans les psychanalyses et qui nous ramènent le souvenir des traumatismes psychiques de l’enfance. Ce sont là des rêves qui obéissent bien plutôt à la compulsion de répétition qui d’ailleurs trouve son appui, au cours de l’analyse, dans le désir stimulé par la suggestion, de faire resurgir l’oublié et le refoulé. Ainsi, ce ne serait pas la fonction originaire du rêve que d’écarter les motifs d’interruption du sommeil, en accomplissant le désir des motions perturbatrices ; il ne peut assumer cette nouvelle fonction avant que l’ensemble de la vie psychique ait accepté la domination du principe de plaisir. S’il y a un au-delà du principe de plaisir, il est logique d’admettre, même pour la tendance du rêve à accomplir le désir, l’existence d’un temps qui l’aurait précédée. 

V-

Dans le jeu, l’enfant répète l’expérience vécue même déplaisante pour la raison qu’il acquiert par son activité une maîtrise bien plus radicale de l’impression forte qu’il ne le pouvait en se bornant à l’éprouver passivement.

  Il n’y a pas là contradiction au principe de plaisir ; il est évident que répéter, retrouver l’identité constitue en soi une source de plaisir. En revanche, chez l’analysé, il apparaît clairement que la compulsion à répéter dans le transfert les événements de l’enfance se place de toute façon en dehors et au-dessus du principe de plaisir.

  Une pulsion serait une poussée inhérente à l’organisme vivant vers le rétablissement d’un état antérieur que cet être vivant a dû abandonner sous l’influence perturbatrice de forces extérieures ; elle serait une sorte d’élasticité organique ou, si l’on veut, l’expression de l’inertie dans la vie organique.

  Si le but de la vie était un état qui n’a pas encore été atteint auparavant, il y aurait là une contradiction avec la nature conservatrice des pulsions. Ce but doit bien plutôt être un état ancien, un état initial que le vivant a jadis abandonné et auquel il tend à revenir par tous les détours du développement. S’il nous est permis d’admettre comme un fait d’expérience ne souffrant pas d’exception que tout être vivant meurt, fait retour à l’inorganique, pour des raisons internes, alors nous ne pouvons que dire : le but de toute vie est la mort, et, en remontant en arrière, le non-vivant était là avant le vivant.

  Ces détours sur le chemin qui mène à la mort, fidèlement maintenus par les pulsions conservatrices, seraient ce qui nous apparaît aujourd’hui comme phénomènes vitaux.

  (Toutes les cellules de l’organisme ne parcourent pas le chemin qui conduisent à la mort naturelle). Placées dans des conditions favorables, les cellules germinales commencent à se développer, c’est à dire à répéter le jeu auquel elles doivent leur apparition, avec ce résultat qu’un partie de leur substance accomplit à son tour le développement jusqu’à son terme, tandis qu’une autre partie, nouveau reste germinal, fait à nouveau retour au début du développement. C’est ainsi que ces cellules germinales travaillent en opposition au mouvement vers la mort de la substance vivante et réussissent à obtenir pour elle ce qui doit nous apparaître comme immortalité potentielle même si cela ne signifie peut-être qu’un allongement du chemin qui conduit à la mort.

  Un fait nous paraît hautement significatif : la cellule germinale doit trouver ses forces pour s’acquitter de cette fonction, dans sa fusion avec une autre cellule qui à la fois lui ressemble et en diffère.

  Les pulsions qui veillent sur le destin de ces organismes élémentaires survivant à l’individu, qui assurent leur sécurité tant qu’ils sont sans défense contre les excitations du monde extérieur, qui provoquent leur rencontre avec les autres cellules germinales, ces pulsions forment le groupe des pulsions sexuelles.

  Elles sont conservatrices au même sens que les autres puisqu’elles ramènent la substance vivante à des états antérieurs, mais elles le sont de façon plus prononcée puisqu’elles se montrent particulièrement résistantes à des influences extérieures et aussi, en un sens plus étendu, parce qu’elles préservent la vie elle-même pendant des périodes plus longues. Ce sont des pulsions de vie à proprement parler ; elles s’opposent au but poursuivi par les autres pulsions qui, à travers la fonction, conduisent à la mort ; de ce fait s’annonce entre elles et les autres une opposition dont la théorie des névroses a reconnu très tôt l’importance.

  Il y a une sorte de rythme-hésitation dans la vie de l’organisme ; un groupe de pulsions s’élance vers l’avant afin d’atteindre le plus tôt possible le but final de la vie, l’autre, à un moment donné de ce parcours, se hâte vers l’arrière pour recommencer ce même parcours, en partant d’un certain point, et en allonger ainsi la durée.

  La pulsion refoulée ne cesse jamais de tendre vers sa satisfaction compète qui consisterait en la répétition d’une expérience de satisfaction primaire ; toutes les formations substitutives et réactionnelles, toutes les sublimations ne suffisent pas à supprimer la tension pulsionnelle persistante ; la différence entre le plaisir de satisfaction exigé et celui qui est obtenu est à l’origine de ce facteur qui nous pousse, ne nous permet jamais de nous en tenir à une situation établie mais nous pousse, indompté, toujours en avant (Faust, I, 4).

Vers VI- Les pulsions du moi

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