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Essais de psychanalyse Fiche 1 - Fiche 2 - Fiche 3 - Fiche 4 - Fiche 5 - Fiche 6 - Fiche 7 - Fiche 8 - Fiche 9 - Fiche 10 - Fiche 11 - Fiche 12 - Fiche 13 Site Philagora, tous droits réservés © __________________ II- Au-delà du principe de plaisir (1920) I- p. 43- Dans la théorie psychanalytique, nous admettons sans hésiter que le principe de plaisir règle automatiquement l'écoulement des processus psychiques; autrement dit, nous croyons que celui-ci est chaque fois provoqué par une tension déplaisante et qu'il prend une direction telle que son résultat final coïncide avec un abaissement de cette tension, c'est à dire avec un évitement de déplaisir ou avec une production de plaisir. p. 45- Les faits qui nous ont conduit à croire à la domination du principe de plaisir dans la vie psychique trouvent aussi leur expression dans l'hypothèse selon laquelle l'appareil psychique a une tendance à maintenir aussi bas que possible la quantité d'excitation présente en lui ou du moins à la maintenir constante. (…) Nous devons dire cependant qu'en toute rigueur qu'il est inexacte de parler d'un domination du principe de plaisir sur le cours des processus psychiques. Si une telle domination existait, l'immense majorité de nos processus psychiques devraient être accompagnées de plaisir ou conduire au plaisir, or l'expérience la plus générale est en contradiction flagrante avec cette conclusion. Aussi doit-on admettre ceci: il existe dans le psychisme une forte tendance au principe de plaisir mais certaines autres forces ou conditions s'y opposent de sorte que l'issue finale ne peut pas toujours correspondre à la tendance au plaisir. p. 46- Le premier cas où l'on rencontre une telle inhibition du principe de plaisir est dans l'ordre. (…) Sous l'influence des pulsions d'auto-conservation du moi, le principe de plaisir est relayé par le principe de réalité; celui-ci ne renonce pas à l'intention de gagner finalement du plaisir mais il exige et met en vigueur l'ajournement de la satisfaction, le renoncement à toute sorte de possibilité d'y parvenir et à la tolérance provisoire du déplaisir sur le long chemin détourné qui mène au plaisir. p. 47- Une autre source de libération de déplaisir, qui n'est pas moins dans l'ordre, provient des conflits et clivages qui se produisent dans l'appareil psychique pendant que le moi accomplit son développement vers des organisations plus hautement différenciées. Le processus du refoulement opère alors un clivage entre elles et l’unité englobante du moi ; elles sont maintenues à des stades inférieures du développement psychique et coupées, pour commencer, de la possibilité d’une satisfaction. Si elles parviennent plus tard, ce qui se produit si facilement pour les pulsions sexuelles refoulées, à se frayer par des chemins détournés l’accès à une satisfaction directe ou substitutive, ce résultat qui, dans un autre cas, aurait pu procurer du plaisir, est ressenti par le moi comme déplaisir.
III- Tout d’abord, le médecin-analyste ne pouvait viser rien d’autre qu’à deviner l’inconscient qui est caché au malade, en rassembler les éléments et le communiquer au moment opportun. La psychanalyse était avant tout un art d’interprétation. (Puis) l’accent se trouva déplacé sur les résistances du malade ; tout l’art fut alors de découvrir ces résistances le plus tôt possible, de les montrer au malade et de l’inciter à les abandonner, en usant de cette influence qu’un homme peut exercer sur un autre (transfert). Cette reproduction qui survient avec une fidélité qu’on n’aurait pas désirée a toujours pour contenu un fragment de la vie sexuelle infantile, donc du complexe d’Œdipe et de ses ramifications ; elle se joue régulièrement dans le domaine du transfert, c’est à dire de la relation au médecin. Quand on a mené le traitement jusqu’à ce point, on peut dire que la névrose antérieure est maintenant remplacée par une nouvelle névrose, la névrose de transfert. Pour mieux arriver à concevoir cette compulsion de répétition, qui se manifeste dans le traitement psychanalytique des névrosés, il faut avant tout se libérer de l’idée erronée selon laquelle on aurait affaire, lorsqu’on combat les résistances, à la résistance de l’inconscient. L’inconscient c’est à dire le refoulé, n’oppose aux efforts de la cure aucune espèce de résistance ; en fait il ne tend même à rien d’autre qu’à vaincre la pression qui pèse sur lui pour se frayer un chemin vers la conscience ou vers la décharge réelle. La résistance dans la cure provient des mêmes couches et systèmes supérieures de la vie psychique qui avaient produit le refoulement en son temps. Nous échapperons à l’obscurité en opposant non pas le conscient et l’inconscient, mais le moi et le refoulé. Il n’est pas douteux que la résistance du moi conscient et préconscient est au service du principe de plaisir ; elle veut éviter le déplaisir que provoquerait la libération du refoulé tandis que nos efforts tendent à obtenir que ce déplaisir soit admis, en faisant appel au principe de réalité. Mais la compulsion de répétition, cette manifestation de force du refoulé, quel est donc son rapport au principe de plaisir ? Cet éternel retour du même ne nous étonne guère lorsqu’il s’agit d’un comportement actif de l’intéressé et que nous découvrons dans sa nature un trait immuable qui ne peut que se manifester dans la répétition des mêmes expériences. Nous sommes bien plus fortement impressionnés par les cas où la personne semble vivre passivement quelque chose sur quoi elle n’a aucune part d’influence ; et pourtant elle ne fait que revivre toujours la répétition du même destin. De telles observations, tirées du comportement dans le transfert et du destin des hommes, nous encouragent à admettre qu’il existe effectivement dans la vie psychique une compulsion de répétition qui se place au-dessus du principe de plaisir. Vers IV- La conscience ne serait pas le caractère le plus général des processus psychiques ° Rubrique Philo: Capes-Agreg |