° Rubrique Philo: Capes-Agreg

- Fiches d'aide à la préparation au CAPES -
Rubrique proposée et animée par  François Palacio

- Psychologie -
Sigmund Freud, 1856-1939 

Essais de psychanalyse

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IV- Le moi et le ça (1923)

 4.  Les deux espèces de pulsions

Il faut distinguer deux espèces de pulsions, dont l’une, les pulsions sexuelles ou Eros, est de loin la plus évidente et la plus accessible à la connaissance. Elle englobe non seulement la pulsion sexuelle proprement dite, non inhibée, et les motions pulsionnelles inhibées quant au but et sublimées qui en dérivent, mais aussi la pulsion d’autoconservation, que nous devons attribuer au moi, et que nous avions opposé pour de justes raisons, au début du travail analytique, aux pulsions d’objet sexuelles.

  Quant à la seconde forme, sur la base de réflexions théoriques appuyées sur la biologie, nous supposâmes l’existence d’une pulsion de mort, qui a pour tâche de ramener le vivant organique à l’état inanimé, tandis que l’Eros poursuit le but de compliquer la vie en rassemblant, de façon toujours plus extensive, la substance vivante éclatée en particules, et naturellement, en plus, de la maintenir.

  Il semble plausible que l’énergie déplaçable, indifférente, probablement en activité dans le moi et dans le ça, provient de la réserve de libido narcissique, et est donc de l’Eros désexualisé. Les pulsions érotiques, en effet, se montrent, d’une façon générale, plus plastiques, plus susceptibles de dérivation et de déplacement que les pulsions de destruction. On peut poursuivre, sans forcer les choses, en disant que cette libido déplaçable travaille au service du plaisir, pour éviter les stases et faciliter les décharges. Ici il faut bien dire que la voie empruntée par la décharge est en quelque sorte indifférente. Ce trait est caractéristique des processus d’investissement dans le ça.

  Si cette énergie de déplacement est de la libido désexualisée, il est permis aussi de l’appeler sublimée, car elle s’en tiendrait encore et toujours à l’intention principale de l’Eros, unir et lier, en servant à instaurer cet ensemble unitaire qu caractérise le moi.

Nous retrouvons ici la possibilité que la sublimation se produise régulièrement par la médiation du moi.

  A l’origine toute la libido est accumulée dans le ça, alors que le moi est encore en cours de formation ou débile. Le ça envoie une partie de cette libido sur des investissements d’objets érotiques, en ensuite le moi qui a pris de la force cherche à s’emparer de cette libido d’objet et à s’imposer au ça comme objet d’amour. Le narcissisme du moi est donc un narcissisme secondaire, retiré aux objets.

5.        Les relations de dépendance du moi

    Le moi se forme pour une bonne part à partir d’identifications qui remplacent des investissements abandonnés par le ça, et que les premières de ces identifications se comportent régulièrement comme une instance particulière dans le moi, s’opposent au moi comme sur-moi, tandis que le moi une fois renforcé peut plus tard se montrer plus résistant face à l’influence de telles identifications. Le sur-moi doit sa position particulière dans le moi ou par rapport au moi à un facteur qui doit être apprécié de deux côtés : premièrement, il est la première identification qui se soit produite tant que le moi était encore faible, et deuxièmement, il est l’héritier du complexe d’Œdipe et a donc introduit dans le moi les objets de la plus haute importance.

  Ce qui maintenant règne dans le sur-moi, c’est, pour ainsi dire, une pure culture de la pulsion de mort, et en fait il réussit assez souvent à mener le moi à la mort, si ce dernier ne se défend pas à temps de son tyran en virant dans la manie.

  Du point de vue de la restriction pulsionnelle, de la moralité, on peut dire : le ça est totalement amoral, le moi s’efforce d’être moral, le sur-moi peut devenir hyper-moral et alors aussi cruel que le ça peut l’être.  Plus un homme maîtrise son agressivité, plus intense devient la tendance agressive de son idéal contre son moi. C’est comme un déplacement, un retournement sur le propre moi

  Le sur-moi est bien né d’une identification avec le modèle paternel. Toute identification de ce genre a le caractère d’une désexualisation ou même d’une sublimation. Or il semble que dans une telle transposition, il se produise aussi une désunion pulsionnelle. La composante érotique n’a plus, après la sublimation, la force de lier la totalité de la destruction qui s’y adjoignait, et celle-ci devient libre, comme tendance à l’agression et à la destruction. C’est de cette désunion que l’idéal en général tirerait son trait de dureté et de cruauté, celui du devoir impératif.

  Le moi est bien le véritable lieu de l’angoisse. Menacé par les trois sortes de dangers, le moi développe le réflexe de fuite, en retirant son propre investissement de la perception menaçante ou du processus du ça estimé tel, et en le dépensant sous forme d’angoisse

  On peut dire ce qui se cache derrière l’angoisse du moi face au sur-moi, l’angoisse de conscience. Venant de l’être supérieur, qui est devenu idéal du moi, provint autrefois la menace de castration, et cette angoisse de castration est vraisemblablement le noyau autour duquel se dépose ce qui sera l’angoisse de conscience, c’est elle qui se continue sous forme d’angoisse de conscience.

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