° Rubrique Philo: Capes-Agreg

- Fiches d'aide à la préparation au CAPES -
Rubrique proposée et animée par  François Palacio

- Psychologie -
Sigmund Freud, 1856-1939 

Essais de psychanalyse

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III- Psychologie des foules et analyse du moi (1921)  

  • 6.  L’identification

L’identification en psychanalyse est connue comme expression première d’un lien affectif à une autre personne.

  Elle joue un rôle dans la préhistoire du complexe d’Œdipe où le petit garçon prend son père comme idéal.

  Simultanément à cette identification au père, le garçon a commencé un véritable investissement objectal de la mère.

Ainsi :

- avec la mère : investissement objectal nettement sexuel

- avec le père : identification exemplaire

  S’ensuit un conflit, où son identification au père prend une tonalité hostile et devient identique au désir de remplacer le père auprès de la mère. Cette ambivalence de l’identification se comporte comme un rejeton de la première phase orale de l’organisation libidinale dans laquelle on s’incorporait, en mangeant, l’objet convoité et apprécié et se faisant l’anéantissait en tant que tel.

  Le destin de cette identification peut subir une inversion : le père est pris comme l’objet dont les pulsions sexuelles directes attendent leur satisfaction.

Il est facile d’exprimer en une formule la différence entre une telle identification au père et le choix du père comme objet. Dans le premier cas le père est ce qu’on voudrait être, dans le second ce qu’on voudrait avoir. Ce qui fait donc la différence, c’est que le lien porte sur le sujet ou sur l’objet du moi.

L’identification est la forme la plus originaire du lien affectif avec un objet ; deuxièmement, par voie régressive, elle devient le substitut d’un lien objectal libidinal, en quelque sorte par introjection de l’objet dans le moi ; et troisièmement, elle peut naître chaque fois qu’est perçue à nouveau une certaine communauté avec une personne qui n’est pas objet des pulsions sexuelles.  

7.        Etat amoureux et hypnose

  La certitude de pouvoir compter sur le réveil du besoin qui vient de disparaître, doit bien avoir été le motif premier pour réaliser sur l’objet sexuel un investissement durable, et pour l’aimer aussi dans les intervalles libres de désir.

  Dans la première phase, le plus souvent déjà achevée à cinq ans, l’enfant avait trouvé dans l’un des deux parents un premier objet d’amour sur lequel s’étaient réunies toutes ses pulsions sexuelles exigeant satisfaction.

  Le refoulement survenant alors imposa le renoncement à la plupart de ces buts sexuels infantiles et laissa derrière lui une modification profonde du rapport aux parents. L’enfant resta désormais attaché aux parents, mais avec des pulsions inhibées quant au but.

  Lors d’un refoulement tant soit peu efficace ou d’une mise à l’écart des tendances sensuelles, s’installe l’illusion que l’objet est aimé, même sensuellement, à cause de ses avantages psychiques, alors qu’au contraire c’est le consentement sensuel qui doit lui avoir conféré d’abord ces avantages.

  Le mouvement qui fausse le jugement est celui de l’idéalisation.  

  Dans maintes formes de choix amoureux, il devient même évident que l’objet sert à remplacer un idéal du moi propre, non atteint. On l’aime à cause des perfections auxquelles on a aspiré pour le moi propre et qu’on voudrait maintenant se procurer par ce détour pour satisfaire son narcissisme.

  L’objet s’est mis à la place de l’idéal du moi.

  La différence entre l’identification et l’état amoureux, dans ses développements extrêmes qu’on appelle fascination, sujétion amoureuse, est maintenant facile à décrire. Dans le premier cas, le moi s’est enrichi des qualités de l’objet, s’est introjecté celui-ci ; dans le second cas, il est appauvri, il s’est abandonné à l’objet, a mis celui-ci à la place de son élément constitutif le plus important.

  Il n’y a manifestement pas loin de l’état amoureux à l’hypnose.

  Il est intéressant de voir que ce sont justement les tendances sexuelles inhibées quant au but qui aboutissent à des liens aussi durables unissant les hommes entre eux.

  Une foule primaire (qui a un meneur) est une somme d’individus, qui ont mis un seul et même objet à la place de leur idéal du moi et se sont en conséquence, dans leur moi, identifiés les uns aux autres.

Vers 8.  La pulsion grégaire  

 

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