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Épistémologie
- Bacon - Du progrès et de la promotion des savoirs divin et humain- (1605) Site Philagora, tous droits réservés © __________________ Livre second. (suite)p. 131 : Pour ce qui est de la prudence naturelle, c’est à dire de la partie opératoire de la philosophie naturelle, nous la diviserons en trois : une partie expérimentale, une partie philosophique et une partie magique. Il y a une correspondance et une analogie entre ces trois parties actives et les trois parties spéculatives (histoire naturelle, physique et métaphysique). Deuxième point : que l’on estime non seulement les expériences qui auraient une utilité immédiate et actuelle, mais principalement celles qui tirent à conséquence, de la manière la plus universelle, pour l’invention d’autres expériences. p. 138 : A présent, nous avons traité de deux des trois rayons de la connaissance de l’homme : le radius directus (le rayon direct), qui a trait à la nature ; le radius refractus (le rayon réfracté) qui a trait à Dieu, et qui ne peut renseigner de manière véridique, à cause de l’hétérogénéité du milieu. Il reste le radius reflexus (le rayon réfléchi), par lequel l’homme se regarde et se considère. De façon générale, il faut poser en principe que toutes les partitions des savoirs doivent être prises plutôt comme des lignes ou des veines que comme des sections ou des séparations ; le caractère continu et entier du savoir doit dont être conservé.
p. 154 : La connaissance de l’homme qui concerne l’esprit se divise en deux parties : l’une recherche quelle est la substance ou nature de l’âme ou de l’esprit ; l’autre recherche quelles en sont les facultés ou fonctions. La philosophie humaine qui traite des facultés de l’esprit de l’homme a deux parties, l’une concernant la raison, l’autre étant une philosophie morale. p.
165 : Admettons que certains principes ou axiomes ait
été correctement induits ; il est néanmoins certain
qu’on ne peut, en matière de nature, en déduire des
propositions moyennes par syllogisme, c’est à dire en
mettant celles-ci en rapport avec, et en les ramenant aux
principes, grâce à un moyen terme.
Mais la complexité
de la nature et de ses opérations ne se laisse pas enchaîner
par de tels liens. Car les arguments se composent de
propositions, et les propositions de mots ; or les mots
ne sont que les marques ou les signes communément acceptés
des notions populaires des choses. p.
173 : Le fait de distribuer les choses en diverses
familles, que nous appelons des catégories et des
prédicaments,
ne constitue rien d’autre qu’une précaution prise
contre la confusion des définitions et des divisions.
Car l’esprit de
l’homme est loin d’être de la même nature qu’un
miroir lisse et limpide, où les rayons des choses seraient
réfléchis selon leur incidence véritable ; bien au
contraire, il ressemble plutôt à un miroir enchanté,
plein de superstitions et d’impostures, tant qu’il
n’est pas délivré de celles-ci et remis en ordre. p.
221 : Le premier article qui concerne la culture des âmes
a trait à ceci : il faut établir des descriptions et
des distributions sérieuses et véritables des divers
caractères ou tempéraments qui sont ceux des natures et
dispositions des hommes. Ceci doit être fait en prêtant
tout particulièrement attention aux différences qui sont
les plus fondamentales en tant qu’elles sont sources et
causes du reste, ou en tant qu’elles entrent le plus fréquemment
dans la composition ou mélange (qui constitue les natures
humaines). Ce n’est pas en traitant, comme en passant, de
quelques-uns de ces tempéraments, au lieux pour décrire
les justes milieux qui constituent les vertus, qu’on peut
remplir ce projet. p. 292 : Ainsi j’ai modelé une sorte de petit globe du monde intellectuel, avec autant de fidélité et de vérité que j’ai pu en découvrir. J’ai noté et décrit des parties qui m’ont semblé ne pas être fermement occupées ou ne pas être bien cultivées par le travail de l’homme. Si en cela je me suis parfois écarté de ce qui est couramment reçu, ce fut dans l’intention de procéder en mieux et non différemment, dans un esprit qui tende à l’amélioration et au développement, non au changement et à la transformation. Rubrique épistémologie http://www.philagora.net/epistemo/rubrique.php ° Rubrique Philo: Capes-Agreg |