° Rubrique Philo: Capes-Agreg

- Fiches d'aide à la préparation au CAPES -
Rubrique proposée et animée par  François Palacio

- Épistémologie

Bacon -  Du progrès et de la promotion des savoirs divin et humain-  (1605)

Fiche 1 - Fiche 2 - Fiche 3

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Livre second. (suite)

Il apparaît donc que la poésie est au service de, et contribue à, la magnanimité, la morale et la délectation ; c’est pourquoi on a toujours pensé qu’elle participait en quelque façon au divin, car elle élève l’esprit et le tire vers le haut en soumettant les apparences des choses aux désirs de l’esprit, tandis que la raison le plie et le ligote à la nature des choses.

p. 111- En philosophie, l’étude de l’homme ou bien accède à Dieu, ou bien tourne son regard vers la nature, ou bien est réfléchie, c’est à dire revient sur l’homme lui-même. De ces espèces distinctes de recherche jaillissent trois connaissances, la philosophie divine, la philosophie naturelle, et la philosophie humaine, c’est à dire l’humanité.

En tous cas, puisque les distributions et partitions ne sont pas comme plusieurs lignes qui convergeraient dans un même angle et se couperaient en un seul point, mais comme les branches d’un arbre qui se rencontrent dans un tronc qui a une dimension, une certaine quantité d’intégrité et de continuité, avant d’en venir au point où il se divise et éclate en branches et ramifications, il est donc bon, avant que nous entrions dans la distribution indiquée, d’ériger et de constituer une unique science générale, science du nom de philosophia prima.

p. 114 : Les instruments des sens ne forment-ils pas une seule et même espèce avec les instruments réfléchissants –l’œil semblable à un miroir, l’oreille semblable à une caverne ou un passage encaissé et fermé ? Aucune de ces choses n’est une simple similitude. Mais elles sont les mêmes traces de pas laissées par la Nature foulant différentes substances ou matières et y imprimant sa marque.

De même que toute œuvre montre et manifeste la puissance et l’habileté de l’artisan, non son image, de même les œuvres de Dieu montrent et manifestent bien la toute-puissance et la sagesse du créateur, non son image.

p. 117- Il serait bon de diviser la philosophie naturelle en deux, la mine et le fourneau, et de faire pour les philosophes de la nature deux professions ou deux emplois : certains seraient mineurs, et d’autres forgerons.

Il doit y avoir deux parties dans la philosophie naturelle, la recherche des causes et la production des effets ; ou encore la philosophie spéculative et la philosophie opératoire, ou enfin la science naturelle et la prudence naturelle.

De même que nous avons divisé la philosophie naturelle en recherche des causes et production des effets, de même nous subdiviserons cette partie qui traite de la recherche des causes suivant la division traditionnelle et bien fondée des causes : d’une part, la physique, qui recherche et travaille ce qui a trait aux causes matérielles et efficientes ; d’autre part, la métaphysique, qui traite des causes formelles et finales.

La physique se situe à une distance égale de l’histoire naturelle et de la métaphysique. Car l’histoire naturelle a pour tâche de décrire les choses dans leur variété ; la physique celle de décrire les causes, en tant qu’elles changent et sont particulières ; et la métaphysique celle de décrire les causes immuables et permanentes.

Il n’est pas possible ni pertinent de chercher l’ensemble des formes de ces sons qui font les mots, lesquels, par composition et transposition des lettres, sont en nombre infini. Mais d’un autre côté on comprend aisément qu’on recherche la forme de ces sons ou de ces voix qui font les lettres simples, ce qui, une fois acquis, permet d’induire et de rendre manifeste les formes de tous les mots, lesquels sont constitués et composés de sons.

De même, s’occuper de rechercher la forme d’un lion, d’un chêne, de l’or est une vaine entreprise, alors que rechercher les formes de la sensibilité, du mouvement volontaire, du mouvement végétatif, des couleurs, de la gravité et de la légèreté, de la densité et de toutes les autres qualités et natures qui, comme les lettres de l’alphabet, sont en nombre limité et desquelles sont faites les essences (dont la matière est le substrat) de toutes créatures ; rechercher les vraies formes de ces éléments est l’objet de cette partie de la métaphysique que nous définissons à présent.

L’utilité de cette partie de la métaphysique est excellente à deux égards. Premièrement, c’est le devoir de toute connaissance, et sa vertu fondamentale, que de condenser l’étendue infinie de l’expérience des choses individuelles aussi loin que le permettra l’appréhension du vrai et d’apporter ainsi un remède à la doléance exprimée par la formule : « la vie est courte et l’art est long ». Ce devoir est accompli en unifiant les notions et les concepts des sciences. Car les savoirs sont comme des pyramides, dont l’histoire constitue la base. Ainsi l’histoire naturelle est la base de la philosophie naturelle. Le plan juste au-dessus de cette base est la physique, et le plan juste au-dessous du sommet est la Métaphysique. Quant au point du sommet, et la loi condensée de la nature, nous ne savons pas si la recherche humaine peut y atteindre.

Qui en vient à connaître une forme connaît la plus grande possibilité de sur-imprimer cette nature sur n’importe quelle variété de matière, et se trouve ainsi moins entravé dans son opération, tant en ce qui concerne la matière, qui est la base, qu’en ce qui concerne l’efficient, qui est la condition.

 vers: - Fiche 3

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