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Épistémologie
- Bacon - Du progrès et de la promotion des savoirs divin et humain- (1605) Site Philagora, tous droits réservés © __________________ Livre PremierCe traité comporte deux parties : la première montre combien le savoir et la connaissance sont excellents ; la seconde examine quels actes particuliers et quelles tâches particulières ont été entrepris pour l’avancement du savoir, mais aussi quels manques je trouve dans ces actes particuliers, quelles sous-estimations on y décèle.
p. 49 : Les deux premières actions de l’homme au Paradis eurent trait aux deux aspects fondamentaux de la connaissance : regarder les créatures et leur donner des noms. Livre
second. p. 89 : Les parties du savoir humain correspondent respectivement aux trois parties de l’entendement de l’homme, qui est le siège du savoir : l’histoire correspond à sa mémoire, la poésie à son imagination, et la philosophie à sa raison. Le savoir sacré admet la même distribution si bien qu’entrent aussi dans la théologie l’histoire de l’Église et les paraboles qui constituent la poésie sacrée, et aussi la sainte doctrine c’est à dire l’enseignement moral. L’histoire de la nature est de trois sortes : il y a l’histoire de la nature dans son cours ordinaire, l’histoire de la nature errante ou divergente, et celle de la nature transformée ou forgée – c’est à dire respectivement l’histoire des créatures, l’histoire des merveilles et l’histoire des arts. La seconde est utile pour deux raisons : la première est qu’elle permet de corriger le caractère partiel et partial des axiomes et des opinions, qui sont d’ordinaire constitués à partir seulement des exemples courants et familiers ; la seconde est que, des merveilles de la nature, part le chemin le plus court et la compréhension la plus brève menant aux merveilles de l’art. Car c’est tout simplement en suivant, ou pour ainsi dire en pourchassant la nature dans ses égarements, que l’on se rend capable de la conduire par la suite au même endroit. La poésie se dit en deux sens, l’un concernant les mots, l’autre le sujet. Dans le premier cas, elle n’est qu’une caractéristique du style et appartient aux arts du langage, il n’y a donc pas lieu d’en traiter ici. Dans le second cas, elle est une des portions principales du savoir, et elle n’est rien d’autre que de l’histoire feinte qui peut donc prendre aussi bien le style de la prose que celui des vers. L’utilité de cette histoire feinte a toujours été de donner quelque ombre de satisfaction à l’esprit de l’homme sur des points où la nature des choses le lui refuse, le monde étant, quant à la proportion, inférieur à l’âme. D’où vient que l’on y trouve, en conformité avec l’esprit de l’homme, une grandeur plus ample, un bien plus exact et une diversité plus absolue que ce que l’on peut trouver dans la nature des choses. Comme les actes ou les événements de l’histoire véritable n’ont pas cette grandeur qui satisfait l’esprit de l’homme, la poésie feint des actes ou des événements plus élevés et plus héroïques.
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