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d'aide à la préparation au CAPES - - Philosophie politique - Adam Smith. Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations (1776) Fiche 1 - Fiche 2 - Fiche 3 - Fiche 4 - Fiche 5 - Fiche 6 - Fiche 7 - Fiche 8 - Fiche 9 - Fiche 10 Site Philagora, tous droits réservés © __________________
Livre
IV- Des systèmes d’économie politique. (suite)
Ch. 2- Des
entraves à l’importation seulement... .
Des marchandises étrangères qui sont de nature à être
produites par l’industrie En
gênant, par de forts droits ou par une prohibition absolue,
l’importation de ces sortes de marchandises qui peuvent
être produites dans le pays, on assure plus ou moins à
l’industrie nationale qui s’emploie à les produire, un
monopole dans le marché intérieur.
L’industrie générale de la société ne peut
jamais aller au-delà de ce que peut en employer le capital
de la société. De même que le nombre d’ouvriers que
peut occuper un particulier doit être dans une proportion
quelconque avec son capital, de même le nombre de ceux que
peuvent aussi constamment tenir occupés tous les membres
qui composent une grande société, doit être dans une
proportion quelconque avec la masse totale des capitaux de
cette société, et ne peut jamais excéder cette
proportion.
Chaque individu met sans cesse tous ses efforts à
chercher, pour tout le capital dont il peut disposer,
l’emploi le plus avantageux : il est bien vrai que
c’est son propre bénéfice qu’il a en vue, et non celui
de la société ; mais les soins qu’il se donne pour
trouver son avantage personnel le conduisent naturellement,
ou plutôt nécessairement, à préférer précisément ce
genre d’emploi qui se trouve être le plus avantageux à
la société.
Chaque individu qui emploie son capital à faire
valoir l’industrie nationale, tâche nécessairement de
diriger cette industrie de manière que le produit qu’elle
donne ait la plus grande valeur possible.
En préférant le succès de l’industrie nationale
à celui de l’industrie étrangère, il ne pense qu’à
se donner personnellement une plus grande sûreté ;
et, en dirigeant cette industrie de manière que son produit
ait le plus de valeur possible, il ne pense qu’à son
propre gain ; en cela, comme dans beaucoup d’autres
cas, il est conduit par une main invisible à remplir une
fin qui n’entre nullement dans ses intentions ; et ce
n’est pas toujours ce qu’il y a de plus mal pour la
société, que cette fin n’entre pas dans ses intentions.
Accorder
aux produits de l’industrie nationale, dans un art ou
genre de manufacture particulier, le monopole du marché antérieur,
c’est en quelque sorte diriger les particuliers dans la
route qu’ils ont à tenir pour l’emploi de leurs
capitaux, et, en pareil cas, prescrire une règle de
conduite est presque toujours inutile ou nuisible.
La maxime
de tout chef de famille prudent est de ne jamais essayer de
faire chez soi la chose qui lui coûtera moins à acheter
qu’à faire. Ce qui est prudent dans la conduite de chaque famille en particulier ne peut guère être folie dans celle d’un grand empire. Si un pays étranger peut nous fournir une marchandise à meilleur marché que nous ne sommes en état de l’établir nous-mêmes, il vaut bien mieux que nous la lui achetions avec quelque partie du produit de notre propre industrie, employée dans le genre dans lequel nous avons quelque avantage. L’industrie
de la société ne peut augmenter qu’autant que son
capital augmente, et ce capital ne peut augmenter qu’à
proportion de ce qui peut être épargné peu à peu sur les
revenus de la société. Or, l’effet qu’opèrent immédiatement
les règlements de cette espèce, c’est de diminuer le
revenu de la société, et, à coup sûr, ce qui diminue son
revenu, n’augmentera pas son capital plus vite qu’il ne
se serait augmenté de lui-même, si on eût laissé le
capital de l’industrie chercher l’un et l’autre leur
emplois naturels. Vers:
Ch. 3- Des
entraves extraordinaires Fiche 1 - Fiche 2 - Fiche 3 - Fiche 4 - Fiche 5 - Fiche 6 - Fiche 7 - Fiche 8 - Fiche 9 - Fiche 10
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