° Rubrique Philo: Capes-Agreg

- Fiches d'aide à la préparation au CAPES -
Rubrique proposée et animée par  François Palacio

- Philosophie politique

Adam Smith. Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations (1776)

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Livre IV- Des systèmes d’économie politique. (suite)

         Ch. 2- Des entraves à l’importation seulement... . Des marchandises étrangères qui sont de nature à être produites par l’industrie

En gênant, par de forts droits ou par une prohibition absolue, l’importation de ces sortes de marchandises qui peuvent être produites dans le pays, on assure plus ou moins à l’industrie nationale qui s’emploie à les produire, un monopole dans le marché intérieur.

  L’industrie générale de la société ne peut jamais aller au-delà de ce que peut en employer le capital de la société. De même que le nombre d’ouvriers que peut occuper un particulier doit être dans une proportion quelconque avec son capital, de même le nombre de ceux que peuvent aussi constamment tenir occupés tous les membres qui composent une grande société, doit être dans une proportion quelconque avec la masse totale des capitaux de cette société, et ne peut jamais excéder cette proportion.

  Chaque individu met sans cesse tous ses efforts à chercher, pour tout le capital dont il peut disposer, l’emploi le plus avantageux : il est bien vrai que c’est son propre bénéfice qu’il a en vue, et non celui de la société ; mais les soins qu’il se donne pour trouver son avantage personnel le conduisent naturellement, ou plutôt nécessairement, à préférer précisément ce genre d’emploi qui se trouve être le plus avantageux à la société.

  Chaque individu qui emploie son capital à faire valoir l’industrie nationale, tâche nécessairement de diriger cette industrie de manière que le produit qu’elle donne ait la plus grande valeur possible.

  En préférant le succès de l’industrie nationale à celui de l’industrie étrangère, il ne pense qu’à se donner personnellement une plus grande sûreté ; et, en dirigeant cette industrie de manière que son produit ait le plus de valeur possible, il ne pense qu’à son propre gain ; en cela, comme dans beaucoup d’autres cas, il est conduit par une main invisible à remplir une fin qui n’entre nullement dans ses intentions ; et ce n’est pas toujours ce qu’il y a de plus mal pour la société, que cette fin n’entre pas dans ses intentions.

  Quant à la question de savoir quelle est l’espèce d’industrie nationale que son capital peut mettre en œuvre, et de laquelle le produit promet de valoir davantage, il est évident que chaque individu, sans sa position particulière, est beaucoup mieux à même d’en juger qu’aucun homme d’Etat ou législateur ne pourra le faire sans lui.  

Accorder aux produits de l’industrie nationale, dans un art ou genre de manufacture particulier, le monopole du marché antérieur, c’est en quelque sorte diriger les particuliers dans la route qu’ils ont à tenir pour l’emploi de leurs capitaux, et, en pareil cas, prescrire une règle de conduite est presque toujours inutile ou nuisible.

  La maxime de tout chef de famille prudent est de ne jamais essayer de faire chez soi la chose qui lui coûtera moins à acheter qu’à faire.

  Ce qui est prudent dans la conduite de chaque famille en particulier ne peut guère être folie dans celle d’un grand empire. Si un pays étranger peut nous fournir une marchandise à meilleur marché que nous ne sommes en état de l’établir nous-mêmes, il vaut bien mieux que nous la lui achetions avec quelque partie du produit de notre propre industrie, employée dans le genre dans lequel nous avons quelque avantage. 

L’industrie de la société ne peut augmenter qu’autant que son capital augmente, et ce capital ne peut augmenter qu’à proportion de ce qui peut être épargné peu à peu sur les revenus de la société. Or, l’effet qu’opèrent immédiatement les règlements de cette espèce, c’est de diminuer le revenu de la société, et, à coup sûr, ce qui diminue son revenu, n’augmentera pas son capital plus vite qu’il ne se serait augmenté de lui-même, si on eût laissé le capital de l’industrie chercher l’un et l’autre leur emplois naturels.

Vers:  Ch. 3- Des entraves extraordinaires

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